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Un spectre de guerre contre la Syrie ou intimidation?

Un spectre de guerre contre la Syrie ou intimidation?
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Les prémices d’une guerre régionale ne découlent plus d’une simple analyse. Tous les fronts sont mobilisés. Un faux calcul suffit pour embraser la situation.

Observons les développements suivants :Le Kurde, Ghassan Hitto, est désormais Premier ministre du gouvernement d’une faction de l’opposition. Abdallah Ocalan déclare un cessez-le-feu avec Ankara. Benjamin Netanyahu s’excuse auprès de la Turquie. Les concessions faites aux Kurdes sont-elles par pur hasard? Bien sûr que non.

Les développements du dossier kurde ont précédé et accompagné la visite du président américain Barack Obama dans la région. Le désir de ce dernier était clair : éloigner Bachar Assad du pouvoir, cerner l’Iran et affaiblir, au maximum, le modérateur russe.

Il fallait séduire la Jordanie pour l’attirer et avertir l’Irak par un message transmis par John Kerry. Il fallait de même montrer, que l’opposition syrienne était désormais un corps uni, pour lui ouvrir la voie du sommet de Doha où Moaz el-Khatib et Ghassan Hitto ont occupé le siège de la Syrie.

C’est notamment en ce moment que le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a présenté sa démission. Une démission justifiée par le refus de la prorogation du mandat du chef des FSI, le général Achraf Rifi. Croire à cette justification semble difficile. Mikati n’était et ne sera jamais un des supporteurs de Rifi. Il se peut même que sa démission ait clôturé le dossier.
Mikati a démissionné pour des raisons qui dépassent la scène libanaise. C’est ce qu’estiment de hauts responsables régionaux. C’est ce que jugent Damas, Téhéran et le Hezbollah.
Ceux qui connaissent cet homme, réalisent que lorsqu’il prend une telle démarche, cela signifie qu’il veut éviter un éventuel évènement de grande envergure.

Pourtant l’affaire de Rifi n’est guère passagère. Ses proches savent que des pays puissants ont intervenu en sa faveur. Les États-Unis et la France ont recommandé, à plusieurs reprises, de le maintenir dans son poste. François Hollande, en personne, est dernièrement intervenu. Le rôle de Rifi est dorénavant régional par excellence. Il a hérité celui du défunt Wissam el-Hassan. Le chef des FSI est-il devenu une affaire internationale que Mikati s’est trouvé contraint de défendre?  C’est possible.

Et Mikati qui ne peut endosser la responsabilité du report des législatives, pour une longue durée, est conscient que sa démission est intimement liée à de prochains développements, peut être dangereux, dans le dossier syrien et au niveau des relations de sécurité entre la Syrie et le Liban, à cause de l’extrémisme salafiste…

L’ambassadrice des Etats-Unis, Maura Connelly, peut exprimer sa surprise de la démission, mais qu’en est-il des informations affirmant que les Américains étaient au courant de cette démission. Et l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite avait-il rendu visite au Premier ministre, au jour de la démission, juste pour lui transmettre les remerciements de l’émir Mokren Ben Abdel Aziz, pour l’avoir félicité à l’occasion de sa nomination au poste de vice-président du gouvernement.

La démission de Mikati a été précédée de tensions entre le président Michel Sleiman et Damas, à cause des incidents frontaliers. Le président Obama a envoyé une lettre d’appui à son homologue libanais, à la suite d’un contact avec un haut responsable américain, estimé être William Burns. Plusieurs autres contacts ont eu lieu entre des responsables libanais et turcs.

Mikati a démissionné au moment où Barack Obama, accusait le Hezbollah de terrorisme,  à partir d’«Israël». Il a réitéré son accusation à cinq reprises.

Que signifie tout ce tollé?

Ça signifie en premier lieu, que les Etats-Unis sont revenus à leurs anciens plans, ce qui a nécessité l’activation de l’alliance américano-turco-israélienne, à la suite de l’échec des autres alliances de parvenir à des percées sérieuses dans la question syrienne, en face de l’Iran… Cette alliance pourrait regrouper plus tard des pays arabes.

Le tollé, signifie en second lieu, que l’occident, notamment les Etats-Unis, ont pressenti le danger de la fragmentation de l’opposition et craignent la montée en puissance du font Al-Nosra et d’Al-Qaïda sur la scène syrienne et puis leur extension vers les pays du voisinage, en l’occurrence via le Golan, la Jordanie et le Liban. Ils craignent la possibilité selon laquelle l’armée syrienne et les forces paramilitaires, pourraient changer l’équation militaire en faveur du régime.

Ce tollé signifie enfin, qu’il n’y aura guère de législatives ou un gouvernement, prochainement au Liban.

Quelles sont les éventualités prévues?

L’accrochage avec «Israël» est une possibilité. Téhéran, Damas et le Liban sud sont en état d’alerte. Les tentatives visant à renverser le régime syrien par la force, sont aussi possibles.
Le Qatar et la France essayent de promouvoir le fait que l’acheminement des armes vers la Syrie, sans qu’elles ne tombent dans les mains du front Al-Nosra et d’Al-Qaïda, est garanti et que l’accélération de la chute du régime, freinera l’extension de cette dernière.

Cependant, qu’adviendra-t-il si les forces de la Finul subissaient-elles une opération de représailles à cause de la position française? Ceci n’a pas-t-il eu lieu dans le passé? Et qu’adviendra-t-il si c’est «Israël» qui entreprend une telle opération, qu’il attribuera au Hezbollah, en vue d’éloigner les forces onusiennes?

Certains affirment que le régime syrien sera battu dans la bataille de Damas et reculera après avoir garanti une ligne militaire allant de la côte syrienne, via Homs, vers la Békaa.
Les sources proches du régime disent que les affirmations précitées sont illusoires et que l’armée syrienne a établi un plan militaire minutieux qui rendra impossible la victoire de l’opposition dans toute bataille.

Si les pressions sont accentuées contre le régime syrien et ses alliés, ce dernier envisagera-t-il une guerre plus large?
C’est une probabilité, surtout que les préparatifs sont en cours, tout comme les contacts syriens-russes-iraniens, actifs plus que jamais, ainsi que les avertissements.
Reste enfin la question la plus importante. Tout ce qui se déroule à l’heure actuelle résulte-t-il d’une décision de renverser Assad par la force? Ou est-il une manœuvre des dernières heures visant à persuader le régime d’admettre de diminuer ses conditions, pour paver la voie à une transition politique rapide?
Tout est possible. Mais le danger majeur est celui qui menace le Liban. Qui le sauvera de la discorde ou de la reprise des assassinats, des attentats ou des accrochages qui menacent d’être exacerbés?

Source : Assafir, traduit par : moqawama.org

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