Les militaires américaines autorisées à combattre
L'armée américaine va lever d'ici à 2016 l'interdiction pour les femmes de combattre sur les lignes de fronts en vigueur depuis 1994.
Le secrétaire d'Etat à la Défense, Leon Panetta, va annoncer formellement jeudi après-midi la levée de cette interdiction d'ici à 2016.
Les corps armés pourront demander une dérogation pour que certains postes restent réservés aux hommes en adressant une demande motivée au Pentagone qui statuera.
La décision du secrétaire d'Etat à la Défense sera effective dès le 15 mai et la loi indique qu'elle n'a pas à être votée par les députés.
Une décision qui «reflète la réalité»
Plus de 20.000 femmes ont servi dans l'armée américaine en Irak et en Afghanistan et 81 en sont mortes selon les chiffres du Pentagone, soit 2% des décès. Elles représentent 12% (soit 300.000) des effectifs totaux de l'armée.
Si dans les textes, les postes de première ligne leur sont interdits, dans les faits la situation est plus complexe. L'interdiction a été imposée en 1994, avant que l'armée américaine n'intervienne sur des terrains où les lignes de front ne sont pas clairement définies et où l'adversaire applique une technique de guérilla. Les soldates se sont donc retrouvées dans des situations aussi risquées que les hommes.
La prise en otage par les forces irakiennes de la militaire Jessica Lynch, pourtant interdite de combat en mars 2003, avait déjà ouvert ce débat aux Etats-Unis. Ainsi, pour le sénateur démocrate du Michigan Carl Levin, président de la commission des Forces armées, la décision de Leon Panetta reflète «la réalité des opérations militaires au XXIe siècle».
Les associations des femmes dans l'armée ont salué la décision du secrétaire d'Etat à la défense, la qualifiant d’«historique». Elles n'ont toutefois pas été prévenues de l'imminence de l'annonce, et la presse américaine s'interroge sur le moment choisi par Léon Panetta, qui doit quitter son poste autour du 31 janvier. Il devrait être remplacé par Chuck Hagel, dont l'avis sur le rôle des femmes au sein de l'armée est inconnu aujourd'hui, mais dont les prises de position passées lui ont été reprochées par les partisans de la levée de l'interdiction.
Source: Agences
Jusqu'à présent, il était interdit aux femmes de servir dans les unités de l'infanterie, des blindés ou des forces spéciales destinées à participer aux combats en première ligne.