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Intervention au Mali: le consensus politique s’effrite

Intervention au Mali: le consensus politique s’effrite
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Des voix à droite et à gauche remettent en cause le manque de préparation.

L'union sacrée marque le pas. Depuis jeudi, le consensus qui a entouré le début de l'intervention française au Mali a fait place à un soutien de plus en plus conditionnel: aussi bien à droite que parmi les alliés du Parti socialiste. L'unanimité n'est plus de mise. À droite, dès jeudi, Brice Hortefeux a exprimé, en porte-parole officieux de Nicolas Sarkozy, des doutes sur laIntervention au Mali: le consensus politique s’effrite
«préparation» diplomatique et logistique de l'intervention au Mali. Une façon de laisser percer la critique formulée en privé par l'ancien président de la République, qui juge la France trop isolée.

C'est ensuite Alain Juppé lui-même qui a marqué sa réserve à l'égard de la phase terrestre de l'opération «Serval», qui avait pourtant été exclue par François Hollande. «Nous sommes passés à une autre phase qui n'était pas prévue, et aujourd'hui nous sommes confrontés à des risques extrêmement élevés, (…) la question se pose de savoir si nous n'avons pas été un coup trop loin», a-t-il dit. «J'ai peur que nous soyons engagés dans une spirale que nous aurons du mal à maîtriser», a ajouté l'ancien premier ministre de Jacques Chirac à propos de la volonté affichée par le gouvernement de déloger les terroristes du nord du Mali.

Cette réserve d'Alain Juppé, qui a été à la manœuvre pendant la guerre contre la Libye, a ouvert un peu plus la brèche aux critiques sur les modalités de l'intervention. Ce week-end, Laurent Wauquiez a regretté, dans Le Monde, l'absence de «stratégie claire» du chef de l'État sur «le sens de la présence française au Mali».

Valérie Pécresse, secrétaire générale déléguée de l'UMP, a précisé dimanche que l'UMP choisissait malgré tout le «soutien vigilant au gouvernement». Elle a évoqué «des tâtonnements de départ» avec des «changements de pied stratégiques qui ont suscité notre inquiétude». Sur un sujet voisin, celui de la prise d'otages en Algérie, l'ancien président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, l'UMP Axel Poniatowski, s'est dit dimanche «absolument stupéfait d'avoir entendu les termes utilisés par François Hollande» pour qualifier l'intervention de l'armée algérienne contre les preneurs d'otages. «Le chef de l'État a déclaré que “les forces algériennes avaient utilisé les moyens adaptés à la situation”, on ne peut pas dire cela quand autant d'otages ont été tués», s'est-il indigné.

«Brouillon»

L'opposition sait bien le gain d'image dont François Hollande peut profiter en se donnant la stature d'un chef de guerre capable d'assumer des décisions difficiles.

L'UMP pointe donc le caractère «brouillon» de l'intervention française. Cela lui permet de revenir sur un trait d'image souvent attribué au chef de l'État. Certains suggèrent aussi que le chef de l'État paye le prix d'inquiétudes qui se sont fait jour dans l'armée. «Ce qui se déroule obéit aussi à d'autres agendas, décrypte un expert des questions stratégiques, beaucoup de hauts responsables de l'armée de terre suspectent que le prochain livre blanc favorisera la marine nationale et l'armée de l'air, ils veulent montrer à Hollande qu'il est difficile d'intervenir efficacement dans le monde sans une infanterie robuste.»«Au risque d'aller trop loin?», s'interroge-t-il.

À gauche, Jean-Luc Mélenchon a publié un communiqué pour critiquer l'intérêt «d'une intervention militaire ­extérieure (…) alors que les intérêts fondamentaux de la France ne sont pas en cause». Le leader de la gauche de la gauche reproche au gouvernement malien auquel la France apporte son soutien de n'avoir aucune légitimité démocratique. Avant lui, certains Verts ont désapprouvé l'intervention, comme Eva Joly, qui a évoqué le risque d'un «remède pire que le mal». Elle faisait suite à la réaction de Noël Mamère, qui a dénoncé une tentation «néocolonialiste». Ces mises en cause restent isolées parmi les Verts qui maintiennent leur soutien et conseillent au gouvernement «d'éviter tout discours belliciste».

Source: Le Figaro

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