Attaque d’Algérie: les extrémistes se vengent pour le Mali, tuent un Britannique
Une quarantaine d'Occidentaux ont été pris en otages sur un site gazier par un commando armé. Londres a confirmé la mort d'un Britannique.
Une quarantaine d'otages occidentaux étaient mercredi soir encore entre les mains d'un groupe extrémiste armé qui a attaqué dans la nuit de mardi à mercredi la base de vie d'un site gazier d'In Amenas, à 1500 km au sud-est d'Alger, à la frontière avec la Libye.
Les kidnappeurs ont annoncé à deux sites d'information mauritaniens détenir, entre autres, des Américains, des Français, des Britanniques et des Japonais travaillant pour le groupe Japan Gas Corp.
Le ministère français des Affaires étrangères a activé une cellule de crise, mais le président français, François Hollande, a déclaré qu'il n'y avait pas de certitude concernant la présence de ressortissants français sur le site. Washington a en revanche confirmé que des Américains figuraient parmi les captifs.
D'après l'APS, l'agence de presse algérienne, deux étrangers, un Britannique et un Algérien, seraient décédés tandis que six autres auraient été blessés dans l'attaque.
Hague confirme la mort d'un Britannique
«C'est un meurtre de sang-froid, et dire qu'il s'agit de représailles à l'intervention de la France au Mali est une simple excuse», a déclaré à la presse le ministre William Hague depuis Sydney, où il effectue une visite diplomatique.
Sur les quelque 400 personnes retenues, dont 150 employés algériens de la société française CIS Catering (hôtellerie, logistique), des travailleurs algériens ont déjà été relâchés par petits groupes. Jointe par téléphone, une de ces personnes retenues par les groupes armés raconte avoir vu un expatrié «se faire tuer à bout portant» avant de préciser que tous les otages ne se trouvaient pas au même endroit.
RTL affirme ce jeudi matin que la quasi-totalité du personnel algérien aurait été relâché dans la nuit par les extrémistes. Les ravisseurs souhaiteraient se concentrer sur leurs otages occidentaux.
Alger refuse de négocier
Un combattant a affirmé à l'AFP que les attaquants étaient des membres d'al-Qaida venus du Mali. «Nous appartenons à la brigade Khaled Aboul Abbas, Mokhtar Belmokhtar», a-t-il dit, en rappelant que Belmokhtar avait «menacé de riposter à toute intervention militaire au Mali».
Le porte-parole des ravisseurs a indiqué que l'opération venait «en réaction contre l'Algérie qui a ouvert son espace aérien aux Français», qui mènent au Mali «une guerre génocidaire contre le peuple de l'Azawad».
Les ravisseurs ont réclamé la libération de 100 extrémistes, l'arrêt de «l'agression au Mali», et demandent aux autorités algériennes 20 véhicules 4×4 avec des réservoirs pleins pour pouvoir rejoindre la frontière malienne via un passage sécurisé, ils menacent d'exécuter leurs otages s'ils n'obtiennent pas satisfaction.
Le ministre algérien de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, a prévenu de son côté qu'il ne répondrait pas à ces revendications et refusait toute négociation. Selon lui, «les terroristes ne sont entrés ni du Mali ni de Libye», mais sont bien «issus de la région» et ont agi sous les ordres et les instructions de Mokhtar Belmokhtar.
Il s'agit de la première attaque de ce type contre une exploitation gazière en Algérie, des zones pourtant très protégées et très difficiles d'accès. L'assaut, en deux temps, a d'abord visé vers 5 heures du matin un bus parti de la base-vie d'une installation énergétique à Tiguentourine, complexe exploité par les Britanniques de BP, les Norvégiens de Statoil et les Algériens de Sonatrach.
Source: Agences, édité par: moqawama.org
Le ministère britannique des Affaires étrangères a confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi la mort de ce ressortissant britannique, la qualifiant de «meurtre de sang-froid».