Lavrov : Le départ d’Assad du pouvoir est "impossible à mettre en oeuvre"
La Russie a déclaré dimanche que l'éviction du président syrien Bachar el-Assad du pouvoir était "impossible à mettre en œuvre".
L'éviction du président syrien Bachar el-Assad de la scène politique ne figure pas dans les accords internationaux et est impossible à mettre en œuvre, a déclaré dimanche soir le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
"Nos partenaires sont persuadés qu'il est nécessaire d'évincer le président Assad du processus politique en tant que préalable (aux négociations, ndlr). Il s'agit d'une condition préalable qui n'est pas contenue dans le communiqué de Genève et qui ne peut pas être remplie car cela ne dépend de personne", a indiqué le chef de la diplomatie russe à l'issue d'une rencontre en Ukraine avec son homologue ukrainien, Leonid Kojara.
"Lorsque les groupes de l'opposition armée annoncent avoir pris la décision de combattre jusqu'à la victoire, de quelle réalisation du communiqué de Genève peut-on parler?", a poursuivi M.Lavrov.
Le ministre a rappelé que le communiqué exhortait les parties belligérantes à mettre fin à l'effusion de sang et à entamer un processus de négociations en formant leurs délégations respectives. "A mon avis, c'est une approche juste et honnête, si nous voulons sauver le plus de vies de Syriens possible", a conclu M.Lavrov.
Réuni le 30 juin dernier à Genève, le Groupe d'action sur la Syrie, comprenant les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, de la Turquie et de pays de la Ligue arabe, a formulé les principes de règlement de la crise syrienne. Ces principes prévoient la création d'un gouvernement de transition réunissant toutes les parties en conflit.
Brahimi est un "faux médiateur"
A Damas, le quotidien syrien Al-Watan, proche du régime, a qualifié dimanche de "faux médiateur" M. Brahimi, déjà vivement critiqué par les autorités syriennes.
Après sa rencontre vendredi à Genève avec des représentants russe et américain pour tenter de trouver le moyen de mettre fin à 22 mois de conflit, et après ses dernières déclarations critiquant M. Assad, "il est clair que M. Brahimi se trouve désormais hors d'un règlement en Syrie et qu'il est devenu une partie et non plus un médiateur", écrit le quotidien.
"Dans tous les cas, Brahimi est incapable de trouver une solution à la crise syrienne, car il a reconnu lors de sa dernière rencontre avec le président Assad (le 24 décembre à Damas), que la Turquie et le Qatar ne cesseront pas leur soutien aux groupes terroristes et affirmé qu'il n'est pas à même de les en empêcher", ajoute Al-Watan.
M. Brahimi a été nommé émissaire pour la Syrie par l'ONU et la Ligue arabe en septembre 2012, en remplacement de Kofi Annan.
L'émissaire international est apparu comme un "représentant de la position turque, américaine et des Etats du Golfe, et non pas un médiateur objectif. L'homme a dévoilé ses intentions devant le président Assad", souligne Al-Watan.
Source: agences