Le pape lance un appel pour une solution négociée en Syrie
Le pape Benoît XVI a lancé lundi des appels pressants pour des solutions négociées dans les guerres, jugeant notamment que le conflit en Syrie n'aurait que des vaincus s'il se prolonge, et que la Centrafrique ne devait pas tomber dans «les affres de la guerre civile».
Devant les représentants d'organisations internationales et les ambassadeurs des 179 pays accrédités auprès du Saint-Siège rassemblés dans la splendide Salle Royale du Palais pontifical, le pape a prédit que «le conflit ne connaîtra pas de vainqueurs mais seulement des vaincus s'il perdure, ne laissant derrière lui qu'un champ de ruines».
Dans ce traditionnel discours prononcé en français chaque début d'année, qui indique la ligne diplomatique du Saint-Siège, le pape a évoqué «les effroyables souffrances» des Syriens. Il a demandé aux chefs des Etats concernés d'être «sensibilisés, afin que soient fournies de manière urgente les aides indispensables pour affronter la grave situation humanitaire», renouvelant «son appel afin que les armes soient déposées et que prévale le plus tôt possible un dialogue constructif».
Le pape a également envoyé lundi un message sur twitter: «je vous demande de vous unir à moi dans la prière pour la Syrie, afin que le dialogue constructif prenne le pas sur l'horrible violence».
Il a demandé qu'au Liban «la pluralité des traditions religieuses soit cultivée par tous comme une vraie richesse pour le pays, mais aussi pour toute la région, et que les chrétiens offrent un témoignage efficace pour la construction d'un avenir de paix».
«Suite à la reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur non membre des Nations Unies», le pape a aussi demandé aux Palestiniens et Israéliens de «s'engager pour une cohabitation pacifique dans le cadre de deux Etats souverains».
«Jérusalem, deviens ce que ton nom signifie! Cité de la paix et non de la division», a-t-il dit, plaidant pour la ville sainte des trois religions du Livre.
Le souverain pontife a évoqué «la liberté de professer publiquement sa religion», notamment en Afrique du Nord en plein bouleversement, assurant notamment les Egyptiens «de sa proximité».
Il a condamné de nouveau «le fanatisme pernicieux de matrice religieuse» notamment au Nigeria, qui agit «comme si la haine voulait transformer les temples de prière et de paix en autant de centres de peur et de division». Il s'agit, a-t-il martelé, d'une «falsification de la religion».
«Les Nigérians occupent une place spéciale dans mon coeur; beaucoup d'entre eux ont été victimes de violences insensées ces derniers mois», a déclaré le pape dans un autre tweet.
Il a évoqué les crises, tensions et conflits en Irak, au Mali, en République démocratique du Congo et dans la Corne de l'Afrique.
Dans son discours, le pape a longuement évoqué la liberté religieuse et estimé que la construction de la paix passe par l'observation des «principes inscrits dans la nature de l'homme».
Source: Agences