Quand un diplomate français rencontrait les islamistes avant le "Printemps arabe"
Un haut-responsable du Quai d’Orsay a rencontré à six reprises dans la plus grande discrétion à Genève les dirigeants des principaux mouvements islamistes du monde arabe, alors dans l’opposition aux régimes que l’Occident soutenait.
Ces rencontres se sont tenues en 2008 et 2009 sous l’égide de l’ONG suisse Human Dialogue et elles impliquaient des diplomates allemands, espagnols, ainsi que des Norvégiens qui eux discutent avec les islamistes, depuis longtemps.
La France était représentée par un sous-directeur du Département Afrique du Nord/Moyen-Orient. L’information a été confirmée à Genève par un diplomate suisse.
Etaient présents, côté islamiste, des responsables du Parti justice et liberté (Maroc, aujourd’hui à la tête du gouvernement), des Tunisiens d’Ennhada, des membres des Frères musulmans syriens, des représentants du Hamas palestinien, et des Libanais.
" Nous cherchions à convaincre les islamistes de s’inscrire dans une démarche de prise du pouvoir par les urnes", souligne un participant à ces rencontres régulières sur un an. "Nos interlocuteurs étaient déjà acquis à cette idée", ajoute cette source.
La France avait conditionné sa participation à la présence d’autres nations européennes, qui comme elle, ne "discutent pas officiellement avec les intégristes". Sollicités, les Britanniques n’ont pas souhaité s’associer à ces discussions.
Début 2008, la diplomatie française avait établi un canal secret de contacts avec le Hamas palestinien, mais après sa révélation par Le Figaro, la filière a été stoppée par l’Elysée, pour ne pas heurter "Israël". Le Mouvement de la résistance islamique palestinien est considéré depuis 2003 comme une "organisation terroriste" par l’Union européenne.
Les victoires électorales des Frères musulmans en Egypte et en Tunisie ont rendu ceux-ci fréquentables, mais pas encore le Hamas, la succursale palestinienne des Frères musulmans. "Jusqu’à quand maintiendrons-nous cette incohérence ?", s’interroge un diplomate français.
Ces rencontres à plusieurs reprises en Suisse renforcent les tenants du dialogue avec le Hamas, dont l’un des principaux dirigeants Khaled Meshaal est entré pour la première fois ce vendredi à Gaza. La communauté internationale conditionne l’ouverture d’un dialogue avec le Hamas au respect des trois conditions par ce dernier : la reconnaissance d’"Israël" et des accords d’Oslo, ainsi que "la renonciation au terrorisme".
source: blog.lefigaro.fr
Ces rencontres se sont tenues en 2008 et 2009 sous l’égide de l’ONG suisse Human Dialogue et elles impliquaient des diplomates allemands, espagnols, ainsi que des Norvégiens qui eux discutent avec les islamistes, depuis longtemps.
La France était représentée par un sous-directeur du Département Afrique du Nord/Moyen-Orient. L’information a été confirmée à Genève par un diplomate suisse.
Etaient présents, côté islamiste, des responsables du Parti justice et liberté (Maroc, aujourd’hui à la tête du gouvernement), des Tunisiens d’Ennhada, des membres des Frères musulmans syriens, des représentants du Hamas palestinien, et des Libanais.
" Nous cherchions à convaincre les islamistes de s’inscrire dans une démarche de prise du pouvoir par les urnes", souligne un participant à ces rencontres régulières sur un an. "Nos interlocuteurs étaient déjà acquis à cette idée", ajoute cette source.
La France avait conditionné sa participation à la présence d’autres nations européennes, qui comme elle, ne "discutent pas officiellement avec les intégristes". Sollicités, les Britanniques n’ont pas souhaité s’associer à ces discussions.
Début 2008, la diplomatie française avait établi un canal secret de contacts avec le Hamas palestinien, mais après sa révélation par Le Figaro, la filière a été stoppée par l’Elysée, pour ne pas heurter "Israël". Le Mouvement de la résistance islamique palestinien est considéré depuis 2003 comme une "organisation terroriste" par l’Union européenne.
Les victoires électorales des Frères musulmans en Egypte et en Tunisie ont rendu ceux-ci fréquentables, mais pas encore le Hamas, la succursale palestinienne des Frères musulmans. "Jusqu’à quand maintiendrons-nous cette incohérence ?", s’interroge un diplomate français.
Ces rencontres à plusieurs reprises en Suisse renforcent les tenants du dialogue avec le Hamas, dont l’un des principaux dirigeants Khaled Meshaal est entré pour la première fois ce vendredi à Gaza. La communauté internationale conditionne l’ouverture d’un dialogue avec le Hamas au respect des trois conditions par ce dernier : la reconnaissance d’"Israël" et des accords d’Oslo, ainsi que "la renonciation au terrorisme".
source: blog.lefigaro.fr