Le PM russe dénonce le soutien de la France à l’opposition syrienne
Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a vivement critiqué le soutien apporté par la France à la Coalition de l'opposition syrienne, le jugeant inacceptable au regard du droit international.
"La décision de Paris de reconnaître la Coalition seule représentante du peuple syrien et de demander la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes à l'opposition est très discutable, a affrimé M. Medvedev, dans une interview à l'AFP et au Figaro.
La France a été le premier pays occidental à reconnaître formellement la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne formée lors d'une réunion à Doha comme "seul représentant légitime du peuple syrien" et à évoquer ouvertement la possibilité de lui livrer de l'armement.
La crise dans l'UE, "une menace très sérieuse" pour Moscou
Le Premier ministre a aussi exprimé la préoccupation de Moscou face à la crise dans l'Union européenne, "une menace très sérieuse" pour la Russie dont la moitié des échanges commerciaux se font avec l'UE, a-t-il souligné.
M. Medvedev a par ailleurs rejeté l'idée d'un serrage de vis en Russie depuis le retour de M. Poutine à la présidence.
Attendu lundi soir à Paris pour une visite de travail de deux jours, il a rappelé que selon les principes du droit international approuvés par l'ONU en 1970, aucun Etat ne doit entreprendre d'action visant au renversement par la force du régime en place dans un pays tiers.
"La Russie ne soutient ni le régime Assad ni l'opposition. Nous avons une position neutre", a assuré M. Medvedev en indiquant que la seule solution était l'ouverture de négociations entre les parties en conflit.
Le président François Hollande a reçu le 17 novembre le président de la Coalition, Ahmad Moaz Al-Khatib.
M. Medvedev n'a pas semblé totalement convaincu par la gestion de la crise au sein de l'UE: "Il nous semble parfois que nos partenaires européens manquent d'énergie et de volonté pour prendre des décisions (...) Ils semblent sur le point d'arriver à un accord. L'important, c'est que ce ne soit pas trop tard".
"La situation chez nous dépend en bonne partie de ce qui se passe dans les économies de l'Union européenne", a-t-il ajouté, en précisant que le montant global des échanges Russie-UE s'élève à quelque 300 milliards d'euros.
Le Premier ministre russe a réaffirmé son soutien à l'euro: "41% de nos réserves en devises sont en euros. C'est pourquoi nous souhaitons que l'euro continue d'exister comme monnaie de réserve et comme monnaie stable".
Il a estimé que les nouvelles lois critiquées par l'opposition sur l'organisation des manifestations, l'élargissement de la notion de secret d'Etat et les difficultés faites aux ONG dotées de fonds étrangers ne constituaient que des "modifications techniques".
Source: agences