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Les prudences de Hollande face au dossier syrien

Les prudences de Hollande face au dossier syrien
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Le président de la République qui appelait de ses vœux la formation d'un "gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie" ne veut pas se précipiter en reconnaissant la "coalition nationale" qui s'est mise en place à Doha dimanche.

Les prudences de Hollande face au dossier syrien

Demeurer en pointe tout en respectant le tempo de la communauté internationale et en évitant les coups de cymbales tant reprochés à Nicolas Sarkozy. L'équation résume l'ambition diplomatique raisonnée de François Hollande sur la Syrie, au surlendemain de l'accord signé à Doha par les mouvements d'opposition à Bachar el-Assad. Le sujet ne manquera pas d'être évoqué lors de la première conférence que tiendra le chef de l'État, mardi après-midi à l'Élysée.

François Hollande ira-t-il à cette occasion jusqu'à reconnaître la nouvelle "coalition nationale" en tant que représentant officiel du peuple syrien comme l'ont fait lundi les pays du Golfe? De source diplomatique, on jugeait lundi qu'une telle initiative n'est "pas certaine" dans l'immédiat tout en qualifiant l'accord de Doha d'"étape majeure" vers l'unification de l'opposition. Le 27 août dernier, devant les ambassadeurs de France, le président de la République avait appelé de ses vœux un "gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie" et s'était engagé à le reconnaître "dès qu'il aura été formé". "Nous n'en sommes pas encore là", tempérait lundi une source diplomatique en relevant qu'il incombait d'abord à la nouvelle entité créée au Qatar, forte d'une cinquantaine de membres de l'opposition syrienne, de désigner un gouvernement.

"François Hollande n'est pas dans le coup d'éclat"


"François Hollande n'est pas dans le coup d'éclat", déclare-t-on dans son entourage à l'évocation de la reconnaissance du Conseil national de transition libyen par Nicolas Sarkozy, le 10 mars 2011, sur le perron de l'Élysée. Le contexte est, il est vrai, fort différent, marqué notamment par l'opposition intransigeante de la Russie à toute initiative visant à déstabiliser Bachar el-Assad. "Moscou ne manquerait pas de dénoncer une reconnaissance unilatérale d'un gouvernement d'opposition comme une manipulation", estime un diplomate selon lequel, dans ces conditions, «ce n'est pas forcément à la France de prendre les devants».

En revanche, Paris mise sur la prise de position des pays de la Ligue arabe pour accélérer et faciliter une reconnaissance officielle de l'opposition syrienne. Laurent Fabius se trouve mardi au Caire pour une réunion ministérielle UE-Ligue arabe et il aura à cœur de sonder les représentants de l'organisation panarabe sur la Syrie. Le chef de diplomatie a apporté dès dimanche son "plein soutien" à la "coalition nationale des forces de l'opposition syrienne". A Washington, un porte-parole du Département d'État a déclaré ce même jour: "Nous avons hâte de soutenir la coalition nationale qui ouvre la voie à la fin du régime sanglant de Bachar el-Assad".

Une reconnaissance qui ouvrirait la voie à la fourniture d'armes


Devant les journalistes, mardi à l'Élysée, François Hollande, sans aller jusqu'à la reconnaissance officielle d'un gouvernement qui reste à mettre sur pied, pourrait franchir un pas supplémentaire en considérant la «coalition nationale» comme un (ou le) "représentant légitime du peuple syrien". Au delà, un vote de l'Assemblée générale de l'ONU constituerait un «levier important» pour désigner l'opposition unifiée comme représentante officielle de la Syrie en lieu et place du régime de Damas semble plausible, fait-on également valoir côté français.

Une telle perspective recèle de lourds enjeux, susceptibles, là encore, de conduire François Hollande à peser ses mots. Reconnue officiellement en tant que "nouvelle autorité syrienne", l'opposition serait susceptible de recevoir des armes du gouvernement français, pour peu toutefois que soit levé l'embargo européen. Avec la reconnaissance officielle de la communauté internationale, une aide militaire fait partie des revendications affichées de la "coalition nationale syrienne". La France prétend refuser jusqu’à présent de fournir des armes aux rebelles, sous le prétexte de craindre qu'elles ne tombent dans les mains des éléments jihadistes que compte l'insurrection.

Source: lefigaro.fr
Rédigé par moqawama.org



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