Obama ou Romney, les Américains choisissent leur président
La continuité avec Barack Obama ou l'alternance avec Mitt Romney: plus de 200 millions d'Américains sont appelés mardi aux urnes pour choisir qui, du président démocrate sortant ou de son adversaire républicain, sera leur président dans les quatre années à venir.
Les deux candidats jetaient lundi, à la veille du scrutin présidentiel, leurs dernières forces dans la campagne, pour arracher la victoire.
Barack Obama a conclu sa campagne lundi soir dans l'Iowa (centre) sur un ton combatif mais aussi nostalgique de sa course à la Maison Blanche en 2008. «Après tout ce que nous avons traversé, après tout ce pour quoi nous avons combattu, nous ne pouvons pas abandonner le changement maintenant», a affirmé M. Obama, paraissant ému, et la voix rauque à l'issue de cinq jours consécutifs de campagne à un rythme infernal.
Mitt Romney a lui aussi fait campagne jusqu'à la dernière minute avec d'ultimes déplacements dans l'Ohio et en Pennsylvanie, en accusant le président sortant d'avoir «échoué».
Après des centaines de millions de dollars dépensés, des dizaines de milliers de kilomètres parcourus, des milliers de mains serrées et des dizaines de discours en un an et demi de campagne acharnée, la parole va revenir aux électeurs avec l'ouverture des premiers bureaux de vote à 11H00 GMT, si l'on excepte le petit village de Dixville Notch (New Hampshire) qui a, comme traditionnellement depuis 1960, ouvert le scrutin à 00H00 (05H00 GMT).
A peine une minute après l'ouverture du vote, le dépouillement débutait. Pour la première fois de l'histoire du village, les dix électeurs n'ont pu déterminer une majorité: Obama et Romney ont recueilli chacun cinq voix. «Ça n'est jamais arrivé ici, nous avons une égalité», a souligné le greffier lors de l'annonce des résultats.
M. Romney, 65 ans, ex-gouverneur du Massachusetts (nord-est) et multimillionnaire grâce à sa carrière d'entrepreneur, a centré sa campagne sur la critique du bilan économique du président. M. Obama, 51 ans, s'est quant à lui posé en défenseur de la classe moyenne, toujours affectée par les suites de la crise de 2008.
Même si les sondages donnent les deux candidats au coude à coude, la carte électorale, qui donne un poids disproportionné aux États les plus indécis, paraît en effet plus favorable au président sortant: une victoire dans quelques-uns seulement de ces États lui suffirait pour rester le chef du pays. Le territoire dont les résultats seront observés de très près mardi soir, sera l'Ohio (nord). Aucun républicain n'a réussi à s'installer à la Maison Blanche sans l'avoir remporté, et M. Obama y a dominé dans tous les sondages récents, même si l'écart semble faible.
Pour Mitt Romney, l’équation est plus ardue : il doit battre le démocrate dans presque l’intégralité de ces 10 États-clés, notamment l’Ohio, pour l’emporter.
Les premiers résultats tomberont après 23H00 GMT, mais dans un pays s'étalant sur six fuseaux horaires, de la côte Est à Hawaii, le nom du vainqueur pourrait rester inconnu pendant une partie de la nuit si le scrutin est serré.
En revanche, l'arithmétique électorale est telle que si M. Obama remportait nettement l'Ohio, la Floride (sud-est) ou la Virginie (est), l'élection basculerait en sa faveur dès le début de la soirée.
Un scénario cauchemardesque comme celui de 2000, quand un processus de recomptage contesté en Floride avait retardé d'un mois l'annonce du vainqueur, n'est pas non plus exclu par les deux équipes de campagne, qui ont dépêché des armées de juristes sur le terrain.
Les Américains votent aussi pour le Congrès
Le président sortant doit attendre les résultats à Chicago (Illinois, nord). Aucune activité publique n'est prévue avant son discours en soirée dans un palais des congrès au bord du lac Michigan, et son équipe a affirmé qu'il tuerait le temps en jouant au basket.
Son rival, de son côté, va voter mardi à Belmont (Massachusetts), son lieu de résidence, et sa soirée électorale sera organisée dans la capitale de l'Etat, Boston.
Quel que soit le vainqueur, ses promesses risquent de se heurter au puissant Congrès.
La Chambre des représentants, dominée par les républicains, sera entièrement renouvelée mardi, tandis qu'un tiers des membres du Sénat, où les alliés de M. Obama sont majoritaires, remettront leur mandat en jeu. Les sondages prédisent un statu quo, ce qui serait aussi problématique pour M. Obama que pour M. Romney.
Source: Agences