Affaire Merah : les agents de la DCRI se défaussent sur leurs chefs
Dans la Ville rose, un brigadier avait le contact avec le terroriste en puissance. Son chef local affirme qu'il avait lui-même écrit une note, dès le 15 juin 2011, pour alerter sur le profil inquiétant de Merah.
La polémique fait rage au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Depuis le fiasco de l'affaire Merah, les patrons de cette maison essaient d'éteindre l'incendie. Mais les agents mis sur le gril à Toulouse allument des contre-feux. Ils prétendent avoir très bien évalué la menace et accusent leur hiérarchie en région parisienne de ne pas les avoir pris au sérieux.
Dans la Ville rose, un simple brigadier, Hassan, avait le contact avec le terroriste en puissance. Son chef local semble le soutenir en affirmant aujourd'hui qu'il avait lui-même écrit une note, dès le 15 juin 2011, pour alerter sur le profil inquiétant de Merah. Note restée lettre morte, selon lui.
Relâcher la surveillance
Et puis, il y eut ce «débriefing» du futur tueur à son retour d'Afghanistan, cinq mois plus tard. Le brigadier Hassan assure que l'entretien fut mené par des agents venus du siège de la DCRI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), et que lui n'était que spectateur. Il faut dire que cet entretien a conduit à relâcher la surveillance autour de Merah… Hassan et son chef jurent même qu'en haut lieu, à la DCRI, on a voulu faire de Merah un indicateur. Et que donc, officiellement, il n'en était pas un…
Du tourisme au Pakistan
Et c'est là le point qui unit tous ces gens du Renseignement dans cette ténébreuse affaire: du haut en bas de l'échelle et même à l'IGPN, la police des polices, chacun s'évertue à faire passer l'idée que Merah n'était pas un informateur du contre-espionnage qui se serait retourné contre ceux qui pensaient le manipuler. Est-on obligé de les croire? Dans l'enregistrement diffusé par TF1 de la négociation entre Hassan et le tueur au scooter, on retient cet aveu du tueur au brigadier, qu'il connaissait visiblement très bien: «Quand tu m'as convoqué, quand j'étais dans vos bureaux, j'étais en contact avec eux (NDLR: des gens d'al-Qaida), je les avais trouvés (…) Je crois que c'est une des plus grandes erreurs de ta carrière.»
Le brigadier Hassan a-t-il vraiment pensé que Merah était parti faire du tourisme chez les talibans? Le terroriste lui fit cette déclaration au téléphone: «Tu crois que je vais faire du tourisme au Pakistan et en Afghanistan? Qui t'as vu faire du tourisme là-bas?», s'est-il moqué… avant de mourir. Manuel Valls a tenu à rappeler jeudi que la justice enquêtait sur cette affaire et qu'il l'assurait de son «entier concours».
Source: lefigaro.fr.
La polémique fait rage au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Depuis le fiasco de l'affaire Merah, les patrons de cette maison essaient d'éteindre l'incendie. Mais les agents mis sur le gril à Toulouse allument des contre-feux. Ils prétendent avoir très bien évalué la menace et accusent leur hiérarchie en région parisienne de ne pas les avoir pris au sérieux.
Dans la Ville rose, un simple brigadier, Hassan, avait le contact avec le terroriste en puissance. Son chef local semble le soutenir en affirmant aujourd'hui qu'il avait lui-même écrit une note, dès le 15 juin 2011, pour alerter sur le profil inquiétant de Merah. Note restée lettre morte, selon lui.
Relâcher la surveillance
Et puis, il y eut ce «débriefing» du futur tueur à son retour d'Afghanistan, cinq mois plus tard. Le brigadier Hassan assure que l'entretien fut mené par des agents venus du siège de la DCRI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), et que lui n'était que spectateur. Il faut dire que cet entretien a conduit à relâcher la surveillance autour de Merah… Hassan et son chef jurent même qu'en haut lieu, à la DCRI, on a voulu faire de Merah un indicateur. Et que donc, officiellement, il n'en était pas un…
Du tourisme au Pakistan
Et c'est là le point qui unit tous ces gens du Renseignement dans cette ténébreuse affaire: du haut en bas de l'échelle et même à l'IGPN, la police des polices, chacun s'évertue à faire passer l'idée que Merah n'était pas un informateur du contre-espionnage qui se serait retourné contre ceux qui pensaient le manipuler. Est-on obligé de les croire? Dans l'enregistrement diffusé par TF1 de la négociation entre Hassan et le tueur au scooter, on retient cet aveu du tueur au brigadier, qu'il connaissait visiblement très bien: «Quand tu m'as convoqué, quand j'étais dans vos bureaux, j'étais en contact avec eux (NDLR: des gens d'al-Qaida), je les avais trouvés (…) Je crois que c'est une des plus grandes erreurs de ta carrière.»
Le brigadier Hassan a-t-il vraiment pensé que Merah était parti faire du tourisme chez les talibans? Le terroriste lui fit cette déclaration au téléphone: «Tu crois que je vais faire du tourisme au Pakistan et en Afghanistan? Qui t'as vu faire du tourisme là-bas?», s'est-il moqué… avant de mourir. Manuel Valls a tenu à rappeler jeudi que la justice enquêtait sur cette affaire et qu'il l'assurait de son «entier concours».
Source: lefigaro.fr.