L’ouragan Sandy paralyse les Etats-Unis

Aéroports de la côte Est figés, bourse de Wall Street fermée, campagne présidentielle en suspens: les États-Unis attendent avec angoisse l’arrivée de Sandy.

L'ouragan est situé à environ 600 kilomètres au sud-est de New York avec des vents soufflant à 140 km/h. Toute la côte Est des États-Unis, de la Virginie au Massachusetts, est paralysée à l'approche de Sandy.

Des dizaines de millions d'habitants se préparent au pire. Les villes de New York, Philadelphie, Washington et Boston se trouvent sur le chemin de celui qui est désormais désigné comme le «Superstorm», l'un des plus larges de l'histoire des États-Unis.

New York, ville de 8,2 millions d'habitants, est étrangement calme. Les transports en commun ont été fermés dimanche soir, les théâtres de Broadway ont tous annulé leurs représentations jusqu'à nouvelle échéance. De nombreux magasins ont été dévalisés par les habitants de la ville qui se sont dans leur majorité calfeutrés chez eux après que le maire Michael Bloomberg et le président Barack Obama eurent prévenu du sérieux de la situation.

Une première depuis 27 ans: Wall Street restera portes closes lundi en raison du passage de l’ouragan. Plusieurs grandes banques US n’ouvriront pas leurs bureaux new-yorkais. Le New York Stock Exchange, qui avait initialement prévu de maintenir du trading électronique, sera finalement fermé lundi, voire mardi. Même chose pour l'ONU. Plus de 6000 vols ont déjà été annulés dans les trois aéroports de la ville, fermés au minimum lundi.

En tout, dans neuf États du littoral, 2,1 millions d'enfants seront privés d'école lundi. Près de 375.000 personnes ont reçu l'ordre d'évacuer leurs domiciles dans les zones inondables de la ville. Des abris ont été ouverts tout le long de la côte, dont 72 à New York. L'État d'urgence permettant de recevoir des fonds fédéraux, a été décrété dimanche soir à Washington, dans le Maryland, l'État de New York, le Connecticut, le Massachusetts et le New Jersey. Des milliers de volontaires de la Croix Rouge et la garde nationale sont mobilisés.

La FEMA a évalué que vent pourrait à lui seul coûter trois milliards de dollars en dégâts. Mais c'est surtout la montée des eaux qui inquiète. Le spécialiste du littoral new yorkais, Nicolas Koch, a expliqué sur CNN que Manhattan pourrait être inondée par endroits et que le réseau métropolitain pourrait être sérieusement endommagé par de l'eau de mer.

Obama et Romney chamboulent leur calendrier

Côté campagnes, Sandy oblige les deux candidats à la présidentielle à renoncer à certains déplacements clés.
Barack Obama qui s'est déplacé en Floride dimanche, est retourné à la Maison Blanche lundi matin, au lieu d'aller dans l'Ohio comme prévu,  « pour surveiller les préparatifs » à l'ouragan Sandy, a indiqué son porte-parole.

Mitt Romney passera quant à lui sa journée dans l'Ohio.

Les deux candidats comptaient sur les dix derniers jours de campagne pour convaincre les derniers indécis des neuf Etats clef de la présidentielle et motiver les autres à aller voter.

Romney a renoncé à ses trois rassemblements dimanche en Virginie, Etat dont il aura cruellement besoin le 6 novembre, mais où un sondage du Washington Post publié dimanche soir donne une avance de quatre points au président sortant à 51% (dans la marge d'erreur).

Obama a fait le pari quant à lui de devancer Sandy, en se rendant quelques heures plus tôt dimanche soir en Floride, où le vote par anticipation a démarré samedi et où Mitt Romney enregistre un léger avantage. Il a annulé son déplacement en Virginie lundi, de même que celui dans le Colorado mardi, Etat considéré comme son dernier rempart à l'ouest (avec le Nevada qui lui est favorable), mais où il est toujours au coude à coude avec Mitt Romney.

Dans le même cadre, le vote anticipé, habituellement favorable aux démocrates, pourrait être annulé ou reporté dans certaines zones inondables par mesure de précaution. Le gouverneur de Virginie a annoncé qu'il était prêt à le faire, voire reporter le jour même du vote à une date ultérieure si les dégâts potentiels étaient trop importants.

Source: Divers