La France reconnaît la répression sanglante des ressortissants algériens en 1961
Le Sénat français a adopté mardi par 174 voix contre 168 une proposition de résolution pour la reconnaissance de la répression de la manifestation du Front de libération nationale algérien (FLN) à Paris le 17 octobre 1961.
Le texte, déposé par le groupe communiste et apparenté, propose de reconnaître « la réalité des violences et meurtres commis à l'encontre de ressortissants algériens à Paris et dans ses environs lors de la manifestation du 17 octobre 1961 » et de créer un lieu de souvenir à la mémoire des victimes.
Ce vote intervient alors que mercredi dernier, le 17 octobre 2012, le président français, François Hollande, a reconnu la responsabilité de son pays dans la répression violente de cette manifestation d'indépendantistes algériens.
L'opposition de droite a vivement réagi contre cette initiative et dénonce toute forme de « repentance ».
Le 17 octobre 1961, à l'appel du FLN, des milliers d'Algériens manifestent dans les rues de Paris contre le couvre-feu qui leur est imposé. En pleine guerre d'Algérie, le pouvoir incarné par le ministre de l'Intérieur, Roger Frey, et le préfet de Police de Paris, Maurice Papon, donne l'ordre aux policiers d'empêcher les rassemblements. La manifestation est brutalement réprimée. Des manifestants sont interpellés, battus ou jetés dans la Seine. Selon les sources et les parties prenantes, entre 30 et 200 personnes sont mortes.
Le Sénat examine jeudi une proposition de loi votée par l'Assemblée nationale le 22 janvier 2001 qui prévoit de faire du 19 mars, date du cessez-le-feu en Algérie, une journée nationale du souvenir en hommage aux victimes du conflit. Ce texte est vivement critiqué par l'opposition.
François Hollande a prévu de se rendre en Algérie avant la fin de l'année.
Source: Divers