Caricatures du prophète Mohammad: nouvelle atteinte à l’islam en France
L'équipe du site
Après Washington, Paris jette « de l’huile sur le feu » par la publication des caricatures du prophète Mohammad !
L’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo a publié mercredi des caricatures du prophète Mohammad, provoquant ainsi de vives réactions en série à l’étranger et en France.
Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite, basée au Caire, a condamné la publication de ces caricatures: « Al-Azhar et tous les musulmans refusent catégoriquement l'insistance française à publier des caricatures portant atteinte à l'islam et à son prophète », a dit un cheikh d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayyeb, dans un communiqué diffusé par l'agence officielle égyptienne Mena.
Pour sa part, le Vatican a dénoncé, dans son quotidien l’Osservatore Romano, « de l’huile sur le feu » qui risque « d’ouvrir un nouveau front de protestation ».
Côté français, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré mercredi que la liberté d'expression, dont la caricature, est « un droit fondamental » encadré par la loi.
Tandis que son homologue aux Affaires étrangères jugeait que ces caricatures jetaient de « l’huile sur le feu ».
Tout en condamnant des « dessins insultants à l’égard du Prophète », les organisations musulmanes ont appelé à ne pas céder à la « provocation ». Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a annoncé « la lecture d’un message » d’apaisement au cours de la prière de vendredi.
Une plainte au parquet de Paris contre Charlie Hebdo
Une association pour la liberté a déposé plainte au parquet de Paris contre Charlie Hebdo pour « provocation à la haine ». Une action a également été engagée à Meaux pour « diffamation » et « injure publique » par l'Association des musulmans de Meaux et de sa région.
Paris renforce la sécurité de ses représentations en Etranger
Entre-temps, le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, a indiqué que Paris a renforcé la sécurité de ses représentations à l'étranger et décidé de fermer ses ambassades et écoles dans vingt pays musulmans vendredi.
La liste de la «vingtaine de pays» concernée n'est pas publiée officiellement. «Désigner certains pays reviendrait à fragiliser les autres», a souligné un diplomate.
Si le site Internet du ministère des Affaires étrangères est resté mercredi relativement discret, ceux des représentations françaises à l'étranger ont relayé le message d'alerte.
…Et interdit les manifestations dans le pays
En France, conformément au souhait du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui refuse de «laisser venir dans notre pays des conflits qui ne concernent pas la France», le préfet Bernard Boucault devait signer un arrêté visant à interdire le rassemblement pacifique officiellement prévu samedi après-midi devant la Grande Mosquée de Paris.
Des patrouilles guidées en temps réel par la vidéosurveillance seront déployées dans les gares et sur les axes ferroviaires d'Ile-de-France afin d'« intercepter des groupes suspects avant leur venue à Paris ».
Les risques de contestation sont également pris très au sérieux en province. À Lyon, Lille, Toulouse, la police prend le pouls des mosquées et des lieux de prière. Les prêches sont décortiqués. Dans les cités, la consigne est de faire remonter toute information sur un possible rassemblement. À Marseille, une demande de manifestation a été déposée et refusée par les autorités.
Le site de Charlie Hebdo inaccessible
Le site internet de Charlie Hebdo était inaccessible mercredi matin, et sa page Facebook était submergée de commentaires, positifs ou négatifs, sur les caricatures du Prophète publiées par l'hebdomadaire.
Incident technique, trop grand nombre de requêtes, acte de pirates: les raisons du blocage du site n'étaient pas connues dans l'immédiat. Le site de Charlie Hebdo semble être la cible d'une attaque dite de déni de service, affirme un technicien.
En 2011, le site de Charlie Hebdo avait déjà été piraté après avoir publié des caricatures du prophète.
Source: Divers
« De tels actes invitant à la haine au nom de la liberté sont totalement rejetés », a ajouté le responsable de l'institution universitaire et théologique, soulignant « la nécessité que la liberté s'arrête aux limites de la liberté d'autrui ».
Valls a également appelé chacun « à faire preuve de responsabilité » et souligné qu'aucune manifestation troublant l'ordre public « ne sera tolérée ».
Le ministre, qui a reçu les responsables du Conseil français du Culte musulman (CFCM), a refusé toute remise en cause du « droit d'expression, celui de l'information, de l'opinion, de la caricature dans le cadre évidemment de la loi », expliquant que « les tribunaux sont là pour être saisis par ceux qui se considéreraient comme attaqués, offensés ».
« Toute manifestation qui vise à troubler l'ordre public, à provoquer, à attiser les esprits, à semer la haine, ne sera pas autorisée, sera interdite et j'ai donné consigne à l'ensemble des préfets, pour que ces interdictions se traduisent concrètement », a poursuivi le ministre.
En visite au Caire, Laurent Fabius vient de s'entretenir avec le cheikh d'al-Azhar, en pointe pour réclamer « une pénalisation du blasphème ».
De même, il s'est entretenu avec François Hollande depuis l'Égypte.
« Par mesure de précaution les ambassades, consulats, centres culturels et écoles seront fermés dans une vingtaine de pays de la zone », a-t-il indiqué, soulignant cependant qu'« il n'y avait pas de menace avérée sur un quelconque établissement ».
Mais le périmètre est sans surprise: le Maghreb, le Proche-Orient, l'Inde, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde.
Selon les instructions données mercredi matin par Laurent Fabius, cinq types d'initiatives ont été pris: un message de prudence a été lancé aux Français résidant à l'étranger, une consigne de vigilance aux diplomates en poste, un appel aux autorités des pays concernés pour qu'elles assurent la sécurité des implantations françaises et le renforcement de la sécurité des locaux diplomatiques.
Cette manifestation à Paris était prévue pour protester contre le film islamophobe américano-sioniste.