Le Canada qualifie l’Iran de "terroriste": Téhéran dénonce, Washington et "Tel-Aviv" se félicitent
L’Iran a dénoncé samedi la dernière décision du Canada de suspendre ses relations diplomatiques avec Téhéran et d’expulser les diplomates iraniens encore présents à Ottawa, accusant le gouvernement canadien d'être « sous l'influence du régime sioniste ».
« Le gouvernement actuel du Canada est un gouvernement extrémiste (...) influencé par le régime sioniste, qui prend des mesures pour faire pression sur le peuple iranien et créer des problèmes aux ressortissants de notre pays », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires, Ramin Mehmanparast.
« L'Iran allait apporter une réponse adéquate à Ottawa », a-t-il ajouté.
Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a annoncé vendredi la fermeture immédiate de l'ambassade de Téhéran, invoquant notamment l'« aide militaire croissante » de l'Iran au régime syrien et les menaces proférées par le régime contre « Israël ».
Les huit diplomates canadiens en poste à Téhéran ont déjà quitté l'Iran et les 17 diplomates iraniens à Ottawa ont cinq jours pour partir, a annoncé le ministère.
Le Canada a annoncé aussi avoir inscrit l'Iran sur la liste des entités « qui soutiennent le terrorisme ».
Dans la soirée, le chef de la diplomatie canadienne a précisé que la Syrie était également ajoutée à cette liste « qui permet notamment aux victimes d'actes de terrorisme de poursuivre les responsables devant les tribunaux canadiens pour obtenir réparation ».
L’entité sioniste applaudit cette décision
Washington a cependant déclaré être prévenu de la décision canadienne. « Nous voulons que tous les pays se joignent à nous pour isoler l'Iran (...), il existe différentes façons de le faire et les Canadiens nous ont contactés au sujet de leur décision », Patrick Ventrell, un porte-parole du département d'Etat américain.
Le geste unilatéral d'Ottawa a été bien accueilli en « Israël », où le Premier ministre Benjamin Netanyahu a félicité le Canada, ainsi que par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), qui a parlé d'un « acte courageux ».
« Ottawa dans ce dossier va beaucoup plus loin que la plupart des pays occidentaux et c'est un signe clair du choix du gouvernement », considère Houchang Hassan-Yari, professeur de relations internationales au Collège militaire royal du Canada.
Cela s'explique, selon lui, par le fait qu'« il n'y a plus d'opposition sérieuse à ce genre de décisions » au Canada, ni dans la classe politique, ni au sein de la communauté iranienne locale, forte de plus de 100.000 personnes.
Ces dernières années, le Canada, à l'instar de la communauté internationale, a appliqué toute une série de sanctions contre l'Iran, sous prétexte des inquiétudes que suscite son programme nucléaire.
Source: Divers