Syrie-Russie : la position des États-Unis est une "justification du terrorisme"
La Russie a condamné mercredi les nouvelles sanctions de l'Union européenne contre la Syrie, qualifiant de blocus ces mesures qui prévoient notamment un renforcement des contrôles de l'embargo sur les armes transportées par navires et aéronefs. Au fond, les mesures prises par l'Union européenne peuvent être considérées comme un blocus aérien et maritime, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. La Russie a réitéré son hostilité aux sanctions unilatérales qu'elle juge contre-productives. L'Union européenne a décidé lundi de renforcer ses sanctions contre le pouvoir en Syrie, notamment les contrôles de l'embargo sur les armes, afin d'augmenter la pression sur le régime de Bachar al-Assad. Les sanctions de ce type ne contribuent pas à normaliser la situation en Syrie et ne correspondent ni à la lettre ni à l'esprit du plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, a ajouté le ministère.
Sur le même plan, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé mercredi la position des États-Unis à l'égard de l'opposition syrienne comme étant une "justification du terrorisme", accusant Washington de ne pas avoir condamné l'attentat du 18 juillet à Damas. "C'est une position assez horrible", a déclaré Sergueï Lavrov en évoquant cet attentat dans lequel plusieurs hauts responsables du régime syrien ont été tués. "Je n'arrive même pas à trouver les mots pour formuler notre position à ce sujet. C'est une justification directe du terrorisme", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Le chef de la diplomatie russe a critiqué l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice, affirmant qu'elle avait déclaré après l'attentat de Damas que le Conseil de sécurité de l'ONU devait voter une résolution imposant des sanctions à la Syrie, à laquelle Moscou a mis son veto la semaine dernière. "En d'autres termes, cela signifie que les Etats-Unis allaient continuer à soutenir de tels actes terroristes aussi longtemps que le Conseil de sécurité ne fait pas ce qu'ils veulent", a déclaré Sergueï Lavrov.
Lors d'un débat consacré à la situation au Moyen-Orient, la Russie a mis en garde mercredi soir les Occidentaux contre "les conséquences probablement catastrophiques" d'une approche hors cadre onusien de la crise syrienne.
Vitali Tchourkine, le représentant permanent de Moscou à l'Onu, a réaffirmé à cette occasion que Washington et ses partenaires européens n'avaient fait qu'aggraver la situation en prenant fait et cause pour l'opposition syrienne depuis les premiers temps de la crise, il y a plus de seize mois. "Une situation dans laquelle on dit à l'opposition, dont une partie significative ne souhaite pas entendre parler d'un dialogue, qu'on continuera à l'aider ne fait que contribuer et provoquer une escalade de la confrontation", a-t-il dénoncé.
Sources: agences