France: manifestation contre une journée sioniste à Montpellier
Des militants et des activistes pro-palestiniens ont manifesté ce dimanche à Montepellier pour protester contre l'organisation d'une manifestation sioniste annuelle au Domaine de Grammont.
Inaugurée en 1978 par le précédent maire de Montpellier, Georges Frêche, cette manifestation est baptisée "Journée de Jérusalem". Cette année, elle est tenue à l'initiative du Centre communautaire juif et culturel de Montpellier.
"Notre attachement à cette commémoration de la réunification de la ville de Jérusalem reste un particularisme spécifique à Montpellier et unique en Diaspora… A travers le symbole de cette journée, nous crions, avec tous nos amis, haut et fort, notre sionisme et notre soutien à l’Etat d’Israël ", a déclaré Frédéric Corcos, Président du Centre Communautaire et Culturel juif (CCCJ) de Montpellier.
N'ayant pas obtenu gain de cause suite à leur pétition demandant notamment aux élus locaux "de boycotter la manifestation sioniste en faveur d’Israël", le cortège des manifestants (une trentaine de voitures pour une cinquantaine de personnes) ont bloqué l'entrée principale de Grammont.
"On n'a rien contre une rencontre religieuse ou culturelle de personnes de confession juive, explique d'emblée José-Luis Moraguès de la Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP34). Mais contrairement à ce que dit Mme Mandroux (maire PS de Montpellier, Ndlr), ce n'est pas une manifestation festive et culturelle, c'est avant tout une manifestation politique, même si, depuis cette édition, sur l'affiche de cet événement, l'expression « Jérusalem, capitale éternelle et indivisible d'Israël » n'est plus mise en avant, suite à nos différentes actions. Nous avons demandé l'arrêt du financement de cette manifestation par les collectivités et sa suspension en raison de son appel à la violation du droit. Parce que si des associations appellent ouvertement à violer le droit international qui condamne la colonisation de la Palestine par Israël, c'est grave, c'est du trouble à l'ordre public ! »
Plusieurs organisations ont pris part à cette action: AFPS30 (Association France Palestine), AFD (Alliance for Freedom and Dignity)Les ALTERNATIFS, APLR (Association des Palestiniens L.R), ATTAC Montpellier, BDSF34 (BDS France), CCIPPP34 ),CIMADE, CMF (Collectif des Musulmans de France), Le comité de jumelage Bages / Jalboun, FASE( Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), LDH LR (Ligue des Droits de l’Homme, Languedoc-Roussillon), MAN (Mouvement pour une Alternative Non Violente), Le Mouvement pour le Désarmement, la Paix, la Liberté ( MDPL), MIB34 (Mouvement Immigration et Banlieues), NPA (Nouveau Parti Anti Capitaliste), PCF (PCF Narbonne), PG (Parti de Gauche), UJFP (Union Juive Française pour la paix ), CAPJPO-EUROPALESTINE.
La polémique sur le drapeau de la Palestine que la municipalité a tardé jusqu'ici à dresser, cinq mois après le jumelage de Montpellier à la ville palestinienne de Bethléem (au profit de celui de la commune), étant bien présente en toile de fond de cette action, les manifestants ont ensuite quitté Grammont pour se rendre au nouvel hôtel de Ville de Montpellier, afin d'y dresser enfin, symboliquement, le drapeau palestinien.
Pour José-Luis Moraguès, « le drapeau palestinien a été hissé au siège de l'UNESCO, une officine de l'ONU, ce serait très inquiétant que la Ville de Montpellier reste alignée sur les positions du CRIF concernant la question du Moyen-Orient ! La municipalité dit qu'elle hissera le drapeau palestinien en septembre, pourquoi ne le fait-t-elle pas dès à présent ? », s'est-il interrogé.