Ahmadinejad: L’enrichissement à 20% n’est pas un pas vers la bombe atomique
L'enrichissement d'uranium à 20% par l'Iran « n'est pas un pas vers la bombe atomique », a confirmé mercredi le président Mahmoud Ahmadinejad en insistant sur le droit de son pays à cette activité nucléaire sensible.
Dans une interview accordée à la télévision France 24, le président iranien a réaffirmé : « L'enrichissement à 20% est notre droit selon les règles internationales (...) Il y a eu des mensonges à propos de notre programme (nucléaire). L'enrichissement d'uranium à 20% n'est pas un pas vers la bombe ».
« Qu'est-ce qui est plus dangereux, posséder la bombe atomique (comme c'est le cas des grandes puissances et d'autres pays), ou faire de l'enrichissement d'uranium à 20% ? », s’est-il demandé.
M. Ahmadinejad, dont les propos en persan étaient traduits en anglais, a indiqué que les grandes puissances et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devaient « fournir à l'Iran de l'uranium à 20%, mais elles ne l'ont pas fait » pour assurer le combustible au réacteur nucléaire de Téhéran.
« Après ce refus, l'Iran a décidé en 2009 d'aller de l'avant en produisant lui-même le combustible pour ce réacteur qui produit des radio-isotopes pour les malades atteints du cancer », a-t-il ajouté.
Et de souligner : « Si les autres (pays) ne veulent pas que nous bénéficions complètement de nos droits, ils doivent expliquer pourquoi. Et ils doivent nous dire ce qu'ils sont prêts à nous donner en échange ».
« Nous avons toujours voulu que la question nucléaire soit résolue dans le cadre de la loi, de la justice et le respect (...) Nous ne nous attendons pas à un miracle, aux prochaines négociations de Moscou », a déclaré le président iranien.
À l’issue d’une réunion cruciale à Bagdad la semaine dernière, les six grandes puissances, impliquées avec l’Iran dans ces pourparlers, ont accepté une nouvelle réunion en juin à Moscou.
« Nous avons des propositions solides et nous les présenterons le moment venu (...) Le peuple iranien mérite que (l'Occident) change d'attitude à son égard », a-t-il poursuivi.
Répondant à une question sur les menaces israéliennes, le président iranien a affirmé que « l'Iran ne craignait pas les menaces israéliennes d'attaquer l'Iran ».
« Pourquoi personne dans les gouvernements occidentaux ne proteste lorsqu'ils (Israéliens) nous menacent ? L'Iran n'est pas un pays créé sur la carte (en allusion à Israël qui a été fondé sur les territoires palestiniens occupés) nous ne craignons pas leurs menaces et nous savons comment y faire face », a assuré le chef d’Etat iranien.
Commentant la situation en Syrie, M.Ahmadinejad a condamné le massacre de Houla tout en mettant en doute l'implication du régime. « Nous sommes très fortement sensibles et déçus », a-t-il assuré.
« C’est le droit de tout peuple d’être libre, y compris le peuple syrien. Dès qu'une personne meurt c'est terrible... », a-t-il ajouté faisant allusion au massacre de Houla.
Le président iranien a toutefois émis des doutes sur une éventuelle implication du gouvernement dans le massacre de Houla. « Il existe des commissions dont le travail est d’examiner la situation. Il me paraît incroyable qu’un gouvernement puisse tuer son propre peuple », a-t-il dit.
« L’Iran entretenait des relations parfaitement normales avec la Syrie », a-t-il conclu.
Source : Agences