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“Le Futur” fait face au “danger salafiste”… par la surenchère ou la modération ?

“Le Futur” fait face au “danger salafiste”… par la surenchère ou la modération ?
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Un nouveau tour de violence s’est terminé à Tripoli. Un tour dont le déroulement sur le terrain s’est amplifié comme toujours. Au début, un heurt individuel qui se développe en accrochages entre Jabal-Mohsen et Bab-Tabbené. La fin, un déploiement de l’armée libanaise. Le résultat demeure une sorte de trêve, alors que le feu est sous les cendres des réalités locales et étrangères, dans lesquelles se mélangent des facteurs politiques, sécuritaires et sociaux.

La seconde moitié du panorama tripolitain, est relatée dans la carte politique produite par les réalités des derniers jours, et dans les répercussions qui pourraient passer outre la scène de la ville. Des répercussions qui auraient des ramifications et des effets non seulement à Tripoli et au Nord, mais aussi dans tout le Liban.

Dans ce contexte, les observations suivantes sont pertinentes:

1- La scène de Tripoli est clairement apparue une arène de concurrence, dont chaque  protagoniste était incapable d’orienter les faits dans la direction qui lui convient. Les personnalités de Tripoli embarrassées, se sont même montrées reculant devant la présence du nouveau partenaire qui a dominé la rue tripolitaine ces derniers jours. A savoir, les différents courants salafistes qui ont prouvé leur présence effective, à travers les armes et les événements sécuritaires, complétant leur ascension médiatique et politique, accoudée principalement sur « les révolutions arabes ».

2- le Premier ministre Najib Mikati (et les ministres de la ville) a semblé des plus embarrassés, car les événements ont eu lieu sur sa propre scène. Il s’est trouvé contraint d’adopter le choix de la défense-offensive, pour éviter les pièges qui lui ont  été tendus : la bataille était chez lui d’une part, et il était soucieux pour les siens d’une autre part. Devait-il demander le déploiement de l’armée par la force pour retirer les miliciens sans faire de victimes, ou laisser la situation ouverte sur les tensions sécuritaires et le chaos ? Il était en outre préoccupé  par un éventuel complot ourdi à son encontre derrière les incidents de la ville, en une réédition du spectacle de la chute du gouvernement Omar Karamé, mais sous la pression des armes et des tirs cette fois et non sous la pression du feu des pneus…
Il est évident que M. Mikati a vécu des moments durs. Mais il a réussi en fin de compte à sortir du goulot d’étranglement. Il a décidé d’encaisser les rebondissements de la secousse avant qu’ils ne se produisent et de se dissocier de ses retombées. Ce n’est guère par hasard qu’il ait annoncé, juste après le cessez-le-feu, sa candidature aux prochaines législatives prévues durant l’été de l’année 2013…

3- Depuis le 14 mars 2005, le courant « Futur » se comporte en maître de la scène politique de Tripoli et du Nord (« réservoir » humain du courant), qui représente le moteur de ses combats lors de toute échéance politique.
Mais les réalités des derniers jours ont montré que « le courant bleu », notamment certains de ses ténors à l’instar de Mohammad Kabbara, étaient impuissants de diriger la barre politique.  Il est apparu partenaire inefficace parmi d’autres, dans le spectacle tripolitain. De nouveaux  partenaires qu’il ne prenait pas en considération dans le passé.

4- Si l’Arabie Saoudite et la Syrie, et via les positions de leurs alliés à Tripoli,  avaient signifié qu’elles étaient contre les derniers incidents, ces mêmes incidents ont suscité des interrogations sur la présence de nouvelles forces régionales sur la scène tripolitaine et précisément le Qatar, le plus apte à peser sur quelques groupes salafistes. De ce fait, il est évident qu’a l’ombre de cette carte, la responsabilité incombe aux personnalités tripolitaines de réaffirmer leur présence. C’est ce qu’a entamé le Premier ministre Najib Mikati, qui s’est empressé de lancer la campagne électorale en posant sa candidature aux législatives, bloquant la voie à toute tentative visant à l’écarter.

Cette même carte est probablement à l’origine du dernier communiqué et du ton haut adopté par le  bloc parlementaire « Futur », précédé par la modification à maintes reprises du discours de Saad Hariri, durant les événements de Tripoli, sans omettre les dimensions de la tenue de la réunion du bloc, présidé par Fouad Siniora, à Tripoli, dans une tentative visant à contrebalancer la situation.
Un des connaisseurs de la situation du courant « Futur » a indiqué que les événements de Tripoli ont démontré que le courant est désespéré à cause de sa sortie du pouvoir,  mais aussi à cause de n’avoir pas réussi de s’accommoder à l’opposition. Cela  est prouvé dans le fait qu’il n’est plus le chef avant-gardiste de son public et qu’il sent qu’il est dépourvu de charisme politique.
Cet analyste  a ajouté que le courant Futur souffre de plusieurs autres crises : de celle de sa relation avec le Hezbollah, ses alliés et le Premier ministre. Il souffre de son conflit sourd  avec les courants salafistes qui rongent son propre terrain et qui trouvent un environnement propice dans ce qu’il a toujours considéré comme son « réservoir »  de masses humaines et sunnites, le Liban nord. Le courant Futur souffre enfin de son pari « fatidique » sur les développements en Syrie.
 
Si le courant Futur veut faire marche arrière afin de rétablir son image  au Nord et de secouer la poussière des nouvelles réalités qui l’ont mis à pied d’égalité avec d’autres parties, la répétition des événements à Tripoli ou dans toute autre région, avec les mêmes agissements, pourrait  renvoyer le récent spectacle tripolitain, dans toutes les zones d’actions du « courant bleu », à partir du Akkar où les courants salafistes ne cessent de croître, passant par la Bekaa ouest et Iklim el-Kharroub, arrivant à Beyrouth.
Les données précitées mènent aux questions suivantes : Le courant Futur a-t-il tracé le chemin du retour ? Comment et ou ? Est-ce par les discours de surenchères et les slogans ? Ou par l’adoption d’une politique d’ouverture et de modération ? Est-il capable de récupérer les cartes  dispersées qu’il a perdues, et de les remettre en ordre afin de recouvrer son éclat, son dynamisme politique, populaire et « son rôle pionnier » ?
Un homme politique originaire du Liban nord, affirme en réponse à ces questions, que les facteurs de la crise de Tripoli demeurent toujours sur le terrain. Il craint par conséquence  que la trêve ne soit qu’une pause de guerrier, en attendant un nouveau tour d’accrochages et de chaos d’armes.
La question qui se pose finalement est la suivante : comment agira le courant « Futur » au prochain tour, sans répéter la même symphonie, consistant à faire assumer à la Syrie, la responsabilité de ce qui se passe au Liban.


Source: Assafir, traduit par: moqawama.org

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