Attentats de Damas: l’ONU condamne, et la Syrie veut combattre le terrorisme

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Plus de 55 morts et 372 blessés

Les deux bombes qui ont explosé hier dans la capitale syrienne Damas ont fait plus de 55 martyrs et plus de 372 blessés, selon un bilan officiel. Ce double attentat terroriste, non revendiqué pour l'instant, est le plus meurtrier à être commis à Damas depuis le déclenchement de la révolution militarisée par les groupes terroristes armés dans le pays en mars 2011.

La Syrie demande à l'ONU de barrer la route au «terrorisme»

"Les attentats commis jeudi à Damas prouvent que la Syrie est confrontée à un terrorisme soutenu par des puissances étrangères", a déclaré le ministère syrien des Affaires étrangères, cité par l'agence de presse syrienne Sana.
"La Syrie poursuivra la lutte contre le terrorisme et la défense de ses citoyens malgré les attaques terroristes dont elle fait l'objet". Dans une lettre adressée jeudi aux Nations unies suite au double attentat, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que plus de 300 militaires ont été tués depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 12 avril en Syrie, accusant l'opposition du non-respect du plan de paix de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan.
 
Il a demandé d'autre part au Conseil de sécurité des Nations Unies de prendre des mesures contre les pays, les organisations et les agences de presse qui pratiquent le terrorisme, selon l'agence syrienne Sana. «La Syrie exhorte le Conseil de sécurité à prendre des mesures contre les pays, les organisations et les agences de presse qui pratiquent et encouragent le terrorisme», a souligné le ministère dans la lettre.
Le ministère des Affaires étrangères a également réaffirmé l'engagement de la Syrie au plan de paix de Kofi Annan, promettant de fournir tout le soutien nécessaire à la mission des observateurs de l'ONU en Syrie.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies condamne

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné les «attaques terroristes» perpétrées jeudi en Syrie et appelé toutes les parties prenantes à cesser les violences et à se conformer au plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan.

«Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus vifs les attaques terroristes survenues à Damas, en Syrie, le 10 mai, faisant de nombreux morts et blessés», a déclaré le représentant permanent de l'Azerbaïdjan à l'ONU, Agchine Mehdiev, qui préside les Quinze ce mois-ci.
 
Il a également demandé "à toutes les parties d'appliquer immédiatement tous les éléments" du plan de paix de Kofi Annan, notamment "la cessation de toute forme de violence armée".
 
Les 15 pays membres ont réaffirmé "leur soutien total" à la Mission de supervision de l'ONU en Syrie (MISNUS) et à Kofi Annan. A son tour, M. Annan a jugé les attaques "contre-productives pour les intérêts de toutes les parties". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part demandé au pouvoir comme à l'opposition de "prendre leurs distances" vis-à-vis du terrorisme.

Réactions officielles :

La Russie a condamné le double attentat suicide et a accusé des pays étrangers d'attiser la violence en Syrie. Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a "résolument condamné les attentats commis ces derniers jours en Syrie" lors d'un entretien avec l'ambassadeur de Syrie à Moscou, selon un communiqué publié par le ministère russe.

De son côté, Washington a condamné "avec la plus grande fermeté" le double attentat, appelant à la mise en œuvre du plan de l'émissaire international Kofi Annan, et a exprimé sa préoccupation quant à l'exploitation par Al-Qaeda de l'instabilité prolongée dans le pays.

Le secrétaire de défense américain Léon Panetta a déclaré qu'il n'a aucune idée sur l'identité de la partie qui a perpétré l'attentat. Il a également signalé que les services de renseignements affirment la présence d'Al-Qaeda en Syrie, mais son activité est toujours imprécise.

L'attaché de presse de la maison blanche Jay Carney a déclaré que de tels attentats qui causent la mort des civils sont dénoncés et ne peuvent pas être justifiés. "Nous ne pouvons pas croire que ce genre d'attaques témoignées à Damas représente l'opposition", a-t-il déclaré. "Il y a évidemment des éléments extrémistes en Syrie, et ces éléments tentent de profiter du chaos qui règne dans le pays…", a-t-il poursuivi.

Source: agences