Le veto d’Obama prolonge la prison de Georges Abdallah
Le magazine français La Marianne a dévoilé dans son dernier numéro, citant une source du département d’Etat américain, que le président américain Barack Obama « s’oppose fermement à la libération de Georges Ibrahim Abdallah, et qu’il a récemment informé officiellement les autorités françaises de sa position".
La justice française avait commencé les procédures pour la réouverture du dossier d'enquête de l’affaire Abdallah, suite à la discussion de cette question lors de la visite du premier ministre libanais Najib Mikati à Paris, en mi-février dernier.
Le juge d’instruction a écouté officiellement les déclarations de l’ex-patron de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), Yves Bonnet, qui avait révélé au journal libanais « Al-Akhbar » des secrets datant depuis un quart de siècle, et concernant le processus de la fabrication d’accusations pour Abdallah, ce qui a incité les autorités françaises à affirmer que Georges Abdallah « a rempli toutes les conditions pour sa libération, après avoir passé 27 ans en prison, et a toujours été un prisonnier doté d’une bonne conduite ».
Cela a été compris comme si les autorités françaises voulaient presser la libération d’Abdallah afin de le rapatrier vers le Liban, craignant que son avocat, Jacques Vergès, n'exécute ses menaces concernant l’utilisation des dernières données de Bonnet pour exiger un nouveau procès pour le détenu politique libanais. Ceci va retarder la libération d'Abdallah, et mettra la justice française dans une position critique, car le nouveau procès mettra la lumière sur « le terrorisme de l’Etat » exercé par les services de sécurité français, en collusion avec ses homologues américains, pour condamner faussement Georges Abdallah et le maintenir en prison depuis 1984.
Mais le nouveau veto américain menace de bloquer les tentatives visant à libérer Georges Abdallah, surtout que l’initiative d’Obama n’est pas la première provenant des Américains ; car lorsque l’administration judicaire française avait rendu, en 2003, sa décision permettant la libération de Georges Abdallah, après avoir purgé sa peine, l’ex-président américain Georges Bush s’est précipité pour envoyer sa secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, à Paris pour informer les autorités françaises que « la Maison Blanche refuse fermement la libération de Georges Abdallah ».
Et suite à la révélation du « veto d’Obama », l’ancien chef du Service central de lutte antiterroriste, Alain Marsaud, a rejoint la campagne de ceux réclamant la libération du militant Georges Abdallah, Marsaud avait supervisé les enquêtes faites sur les opérations de résistance desquelles a été accusé Georges Abdallah, et plus particulièrement l’assassinat d’un diplomate américain et d’un attaché militaire israélien à Paris, en 1982. Mais Masaud a évité, jusqu’à présent, de parler des détails de l’enquête judicaire, et des irrégularités et des fabrications qui ont eu lieu, et s’est contenté d’indiquer qu’il est « déraisonnable de maintenir Georges Abdallah en prison pour une période plus longue que celle des leaders de l’organisation d’ « Action directe » française (un groupe de gauche extrémiste ayant été accusé d’actes violents révolutionnaires dans les années quatre-vingts, c’est-à-dire dans la même période qu'Abdallah), surtout que ce dernier ne faisait pas partie de grands symboles du « terrorisme » dans la période où ces opérations ont été menées et desquelles il a été accusé. »
Quant à Bonnet, il a déjà parcouru un long chemin dans la série de ses aveux de culpabilité concernant l’affaire Abdallah. Bonnet avait déclaré en janvier pour « Al-Akhbar » et « France 24 » que les enquêteurs français avaient réagi « comme des voyous » en ce qui concerne les fabrications qui ont visé Abdallah. Et il va bien au-delà de ces déclarations lorsqu’il annonça la semaine dernière au magazine « La Marianne » que « les actes de Georges Abdallah sont des actes de résistance. Et qu’il est inacceptable de le traiter aujourd’hui de manière pire que les assassins ».
Source : Al Akhbar, traduit par : moqawama.org