France : Un coup de filet contre les mouvements islamistes radicaux
La police a procédé vendredi matin à une vingtaine d’interpellations dans les milieux islamistes radicaux en France, notamment à Toulouse.
Également mené à Nantes, en région parisienne, à Marseille, à Lyon ou à Nice, ce vaste coup de filet a pour but de « démanteler des filières », a expliqué l'une des sources proches de l’enquête sans plus de précision.
Parmi les personnes interpellées, figure Mohammad Achamlane, le leader d’un groupe radical dissous, Forsane Alizza, les «Cavaliers de la Fierté».
Au domicile de ce Français de 35 ans dans l’agglomération de Nantes, les policiers ont découvert trois fusils d'assaut de type Kalachnikov, une grenade et un pistolet automatique Glock.
Ce groupe avait été dissous en janvier par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui l’avait accusé de vouloir former ses sympathisants à la lutte armée. Son leader, Mohammad Achamlane, avait alors démenti toute dimension violente de son mouvement.
Selon un policier de haut rang, «une centaine» d'islamistes radicaux ont été identifiés par les forces de l'ordre. Vendredi soir, dix-sept membres présumés des «Cavaliers de la fierté» étaient toujours en garde à vue, pour une durée de 96 heures.
« 19 personnes au total ont en fin de compte été interpellées par la police dans les milieux islamistes radicaux et des kalachnikovs ont été saisies lors de cette opération », a précisé le président Nicolas Sarkozy sur la radio Europe 1.
L'opération coup de poing, préparée avec minutie depuis quelques jours et déclenchée sur décision judiciaire, intervient huit jours après la neutralisation par le Raid de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban, et également au lendemain de son inhumation au cimetière de Cornebarrieu en banlieue toulousaine.
Tout en insistant que « ces interpellations ne sont toutefois pas toutes liées aux tueries de Toulouse et Montauban », le chef de l’État a indiqué qu’« il y aura d’ailleurs d’autres opérations qui continueront et qui nous permettront également d’expulser du territoire national un certain nombre de gens qui n’ont, au fond, rien à y faire ».
« Le traumatisme causé en France par les tueries de Toulouse et Montauban est un peu comparable à celui provoqué par les attentats du 11-Septembre aux États-Unis », a par ailleurs jugé le président français.
Pour sa part, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, a rencontré vendredi matin le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, au siège du ministère.
À l'issue de cette réunion de travail, Guéant a déclaré: «Nous sommes tombés tout à fait d'accord avec le CFCM pour estimer qu'il y avait lieu de poursuivre la lutte qu'ensemble nous menons contre la radicalisation de la religion musulmane».
Le président du CFCM, a appuyé cette politique de fermeté contre le radicalisme des mouvements islamistes: «Il faut agir très vite pour repousser cette idéologie de haine (…), les imams doivent dire attention, le discours doit être affiché ».
La candidate FN à l'Elysée, Marine Le Pen, avait accusé le Qatar de financer le fondamentalisme islamique et les milices jihadistes dans toutes les régions du monde, et d'« investir en France » à cette fin.
Invitée de « Questions d'Info » LCP/France Info/Le Monde/AFP, Mme Le Pen a déclaré que le rapport entre le Qatar et la campagne présidentielle est essentiel puisque encore une fois on s'aperçoit que le Qatar qui l'est un des meilleurs amis de Nicolas Sarkozy depuis des mois investit dans nos entreprises stratégiques et dans nos banlieues.
« Vous croyez qu'ils investissent uniquement pour quoi ? Pour aider l'économie des banlieues françaises ? Moi je ne le crois pas », a poursuivi la candidate FN.
« Je pense, a-t-elle insisté, qu'il y a une volonté de la part du Qatar de faire avancer le fondamentalisme, de faire avancer la charia, y compris au coeur de la France », a-t-elle conclu.
Source : agences