Nucléaire iranien: Téhéran juge «sans fondement» les propos de Macron sur son rôle au Moyen-Orient
Par AlAhed avec agences
L’Iran a jugé «sans fondement» ce mercredi 8 janvier les propos du président français Emmanuel Macron qualifiant le pays de «principal défi stratégique et sécuritaire» au Moyen-Orient.
Les commentaires d’Emmanuel Macron sont «sans fondement, contradictoires et spéculatifs», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.
Il a appelé la France à «reconsidérer ses approches non constructives pour la paix et la stabilité» dans la région, et a également jugé «décevantes» les déclarations d’Emmanuel Macron sur le programme nucléaire iranien.
Ce programme est «pacifique et s’inscrit dans le cadre du droit international», a affirmé M. Baghaï.
«L’Iran, c’est le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au-delà», a estimé Emmanuel Macron ce mardi 7 janvier devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée.
«L’accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture», a-t-il jugé, indiquant que l’Iran sera une question prioritaire dans le dialogue qu’il engagera avec le futur président américain Donald Trump.
L’Iran a toujours nié avoir l’intention de développer des armes atomiques, assurant que son programme nucléaire est pacifique.
M. Baghaï a souligné qu’il était regrettable que «Paris, plutôt que d’incriminer le régime génocidaire et d’apartheid d’Israël, dont les dirigeants sont inculpés par la Cour pénale internationale, fasse le choix de s’en prendre à un pays qui a toujours ardemment défendu la paix et le respect des principes du droit international».
Il a précisé que la véritable menace contre la paix et la stabilité régionale provient de l’entité «israélienne», qui bénéficie du soutien inconditionnel des États-Unis et de certains pays européens, y compris celui de la France et qui n’a en fait jamais cessé d’étendre son agression militaire et son expansionnisme à divers pays de la région, tout en poursuivant son occupation et son génocide en Palestine occupée.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a également réagi aux allégations concernant l’implication de l’Iran dans le conflit russo-ukrainien, affirmant que de telles déclarations irresponsables visent à déformer les réalités.
M. Baghaï s’est par ailleurs dit à la fois surpris et consterné par l’inquiétude du président français concernant les relations de l’Iran avec les pays africains.
«Les pays qui ont un passé de colonialisme et de violence en Afrique ne sont pas en position de déterminer le destin des pays africains indépendants ou d’autres nations», a-t-il dit.
Il a souligné que les relations de l’Iran avec les pays africains reposent sur le respect mutuel et le respect de la souveraineté nationale et de l’indépendance politique de chaque pays africain, en conformité avec les principes du droit international concernant les relations amicales et la coopération entre les États sur la base de la Charte des Nations Unies afin d’obtenir des avantages mutuels.