Sahel: La France accusée de soutenir les terroristes
Par AlAhed avec agences
Paris passe par le terrorisme pour déstabiliser les régimes qui échappent à son emprise, notamment l’Alliance des États du Sahel (AES), a déclaré l’ex-ministre tchadien Ahmat Mahamat Hassan.
«C'est ce qui a été découvert au Sahel, notamment au nord du Mali avec les djihadistes, dans le bassin du lac Tchad avec Boko Haram ou au nord du Niger ou au Burkina», a-t-il affirmé lors d’un entretien accordé à Sputnik Afrique.
«Le terrorisme est retourné comme un élément de pression et de chantage sécuritaire et politique par la France elle-même», souligne-t-il en commentant l'initiative de N'Djamena de faire partir le contingent français.
Selon lui, les tentatives de Paris de perturber les pays «qui se sont affranchis» ne marchent pas car «les gens ont pris conscience».
«Depuis plusieurs décennies déjà, les populations africaines commencent à comprendre que la France et ses bases militaires ne sont pas là pour la sécurité des populations ou pour le développement», constate l'ancien garde des Sceaux.
Selon lui, le retrait des troupes françaises est vu avec soulagement. «La France est maintenant perçue par les populations africaines comme la cause réelle de leur pauvreté, de leur misère et de leur domination», insiste-t-il.
De plus, les Africains sont de plus en plus ouverts à une coopération diversifiée, poursuit M. Hassan. Cette attitude obligera la France à «redéfinir ses futures relations de coopération avec l'Afrique», conclut-il.
Au cours des deux dernières années, les forces militaires françaises ont connu des revers significatifs en Afrique de l’Ouest, avec leur expulsion du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Cette dynamique a été renforcée par des décisions récentes prises par le Tchad (en Afrique centrale) et le Sénégal (en Afrique de l’Ouest), qui ont également demandé le retrait des forces militaires françaises.
À cet égard, le ministère des armées tchadien a indiqué qu’un premier contingent de 120 soldats français a quitté le Tchad vendredi 20 décembre, trois semaines après l’annonce surprise de la suspension de l’accord militaire entre Paris et N’Djamena,