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La ténacité légendaire et la victoire stratégique de la Résistance

La ténacité légendaire et la victoire stratégique de la Résistance
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Par Ali Raad- AlAhed

Il ne fait aucun doute que la ténacité de la Résistance libanaise face à «Israël» et aux pays derrière cette entité, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni et certains pays européens (Allemagne, Italie, France) confirme une fois de plus que les mouvements de libération n'ont qu'un seul choix : la lutte et la persévérance face à l'ennemi.

Après les défis difficiles auxquels la Résistance islamique au Liban a été confrontée, elle a réussi à se relever des cendres et à imposer à l'ennemi une guerre d'usure qui a duré 64 jours.

Cette période a constitué un choc pour l'ennemi, car il est difficile de comprendre comment une organisation peut subir autant de frappes et recouvrer, en peu de temps, sa capacité d'action pour infliger des coups douloureux à «Israël», que ce soit dans les villages frontaliers et les colonies ou en ciblant des objectifs de haute importance et sans précédent, en profondeur du territoire sioniste.

Une fois la guerre terminée, les analyses malveillantes et les discussions orientées contre la Résistance se sont multipliées, évoquant les coûts que le Liban a subis à cause de l'agression «israélienne» barbare, insinuant que le Liban a subi une défaite face à l'ennemi israélien.

Cependant, la réalité ne reflète absolument pas cette notion. La Résistance a réussi à contrecarrer l’agression de l'armée la plus puissante de la région et à contraindre l'ennemi à mettre fin à la guerre en vertu de la résolution 1701, elle-même adoptée en 2006 après la grande victoire que le Liban avait alors remportée contre «Israël». L'échec de l'agression «israélienne» contre le Liban est dû aux raisons suivantes :

Premièrement, «Israël» s'attendait à ce que l'élimination de la Résistance au Liban soit imminente, surtout après une série d'assassinats, commençant par le secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah, en passant par le chef du Conseil exécutif, sayyed Hashem Safieddine, jusqu'aux dirigeants militaires. Cela a été précédé par les massacres des bipeurs et des engins de communication sans fil, ce qui a entraîné la mort de dizaines de personnes et des centaines de blessés. «Israël» croyait que ces frappes suffiraient à réaliser une «victoire» absolue" sur la Résistance islamique, comme l'a clairement exprimé le Premier ministre de l'ennemi, Benjamin Netanyahu, qui a même promis de changer le Moyen-Orient. Ce n'était pas seulement Netanyahu ; le ministre de la guerre israélien actuel s'est rapidement engagé dans un nouvel objectif : désarmer le Hezbollah. On peut dire que les grands objectifs adoptés par l'ennemi ont été contrecarrés par la Résistance et ses frappes, malgré les réalisations significatives que l'ennemi avait initialement atteintes et qui avaient atteint leur point fort.

Deuxièmement, la guerre asymétrique, ou ce que l'on appelle la guerre de quatrième génération (fourth-generation warfare) menée par la Résistance, a conduit à affaiblir la puissance d'«Israël». Cela a été réalisé en attirant l'ennemi dans une bataille d'usure à long terme, allant de Naqoura dans le secteur occidental jusqu'à Khiam dans le secteur oriental, qui était une forteresse imprenable face à l'agression terrestre israélienne, où les résistants ont tracé des épopées héroïques.

La guerre asymétrique fait référence à des conflits entre deux parties ayant des niveaux de puissance différents, où l'une d’elle s'appuie sur des stratégies non conventionnelles pour compenser l'écart de force militaire par rapport à l'autre. Le terme «asymétrie» indique un déséquilibre dans les capacités militaires, les ressources et les stratégies. La partie la plus faible cherche à remporter la victoire en mettant en œuvre des stratégies visant à grignoter les réalisations de l'ennemi et à épuiser ses forces à long terme. Des exemples notables de cela incluent les guerres infructueuses que les États-Unis ont menées en Irak et en Afghanistan.

Il en va de même pour la nature de la guerre entre le Hezbollah et «Israël», où le parti a réussi à contrecarrer progressivement les grands objectifs de l'ennemi. Dans ce contexte, le martyr sacré de la Nation, sayyed Hassan Nasrallah, avait déclaré que la bataille avec «Israël» n'est pas une question de coup décisif, mais de gagner des points à chaque bataille. Par conséquent, dans le cadre des guerres asymétriques, les choses varient, car il est rare que les deux parties en conflit parviennent à réaliser une victoire stratégique claire en raison de l'asymétrie entre elles. Dans ce cas, la victoire et la défaite sont évaluées selon le principe du gain des points.

Prenons par exemple les drones et les aéronefs de précision lancés par la Résistance tout au long de « la Bataille des Intrépides », qui ont représenté un défi sérieux sans précédent pour Israël, notamment après que la Résistance a visé des objectifs de haute importance dans la profondeur des territoires palestiniens occupés. L'adoption de cette méthode asymétrique a compensé dans une certaine mesure la faiblesse de la force aérienne de la Résistance face à la supériorité aérienne israélienne. Dans ce domaine, l'ancien commandant du Centcom américain, Kenneth McKenzie, déclare : «La relation entre l'attaque et la défense est actuellement en faveur de l'attaquant. Cela est dû au coût très bas des drones, à leur facilité de fabrication et à leur capacité à être lancés depuis des environnements très difficiles sur le plan logistique.»

Et si l'on suppose que l'ennemi «israélien» a poursuivi sa guerre, détruisant complètement le Liban et tuant et blessant des centaines de milliers de personnes, pourrait-il prétendre avoir gagné ? Absolument pas, car la victoire en guerre se mesure à l'atteinte des objectifs fondamentaux de la guerre, et non au nombre de martyrs ou à l'ampleur de la destruction. Ainsi, on peut dire que la guerre n'est pas un objectif en soi, mais un moyen de poursuivre la politique par d'autres voies, visant à contraindre l'ennemi à faire ce qu'il ne souhaite pas, comme le dit le théoricien militaire prussien Clausewitz.

Il en ressort que l'accumulation des réalisations dans les guerres contribuera par la suite à modifier l'équilibre des forces en faveur de la Résistance, comme cela a été précédemment illustré par la libération du sud du Liban en mai 2000 et la grande victoire en 2006. Aujourd'hui, ce que la Résistance a accompli lors de «la Bataille des Intrépides» s'ajoutera aux réalisations passées et constituera une base sur laquelle ont construit à l'avenir pour atteindre l'objectif ultime, qui est la libération totale de la Palestine.

Certes, les frappes subies par la Résistance sont considérées comme des coups décisifs selon la perception israélienne, mais la volonté et la résilience des combattants sur le terrain ont contrecarré cet objectif. On peut également dire que la méthode asymétrique adoptée par la Résistance prive «Israël» de l'avantage de porter des coups décisifs en sa faveur. Nous avons vu, lors des derniers jours des combats, comment le Hezbollah a repris l'initiative à un rythme croissant, réussissant à cibler toutes les installations militaires et les infrastructures vitales avec un déluge de roquettes à portée courte et longue, ainsi que des drones de haute qualité qui ont attaqué et épuisé les capacités de l'ennemi jusqu'aux dernières minutes de l'agression.

Troisièmement, l'esprit karbalaï (de Karabala) qui a animé les résistants sur les fronts est ce qui a porté ses fruits et a produit des résultats contraires aux perceptions et aux objectifs de l'ennemi. Dans la doctrine islamique, la défaite ne peut pas être une option. L'essence de la victoire pour les Musulmans réside dans l'engagement à remplir le devoir, indépendamment des résultats, car la victoire, par la suite, vient de Dieu et de l'accomplissement des obligations. Les Musulmans se basent généralement sur les versets coraniques à cet égard. C'est pourquoi l'imam Khomeini, le leader de la Révolution islamique en Iran, disait : «Nous sommes chargés d'accomplir notre devoir, et non de réaliser les résultats.» Les Musulmans s'accordent également à dire que la victoire est atteinte simplement par la résistance et le maintien des principes et des objectifs légitimes, même si cela conduit à la mort.

Quatrièmement, les déclarations des responsables «israéliens» sur les plans politique et militaire après le cessez-le-feu reflètent une grande déception quant aux résultats de l'agression contre le Liban. Les ambitions stratégiques étaient grandes, mais les actions étaient peu nombreuses. Des critiques cinglantes ont été adressées au gouvernement de l'ennemi pour avoir accepté le cessez-le-feu. Dans un article publié par le journal «Maariv», le général à la retraite Isaac Brick a noté que si «Israël» décidait de détruire complètement le Liban et de le réduire en ruines comme cela s'est produit dans la bande de Gaza, alors «le Hezbollah continuera à nous tirer des roquettes et à utiliser des drones.» Les maires et les dirigeants locaux du nord de la Palestine occupée ont critiqué ouvertement l'accord de cessez-le-feu, déclarant qu'il ne rassurait pas les colons, car le Hezbollah a encore la capacité de tirer des roquettes et des drones vers les colonies. Il est important de noter à ce propos que la question de la sécurité des colons ne devrait pas être une problématique pour eux, surtout après les événements du 7 octobre. C'est ainsi que nous comprenons pourquoi ils ont refusé de rentrer dans le nord, tandis que nous avons vu, de l'autre côté, le retour des déplacés libanais dans leurs villages, célébrant leur victoire. C'est un tournant dans cette guerre entre la Résistance et «Israël». Les colons ont perdu confiance en le gouvernement et l'armée israéliens, malgré l'accord de cessez-le-feu. En réponse à cela, le théoricien des relations internationales à l'Université de Chicago, John Mearsheimer, souligne que l'armée israélienne n'a point été près de vaincre le Hezbollah. Les «Israéliens» ont développé leur armée au fil des ans pour être capables de mener des guerres courtes, comme la guerre des Six Jours. Cependant, nous sommes maintenant dans le quatorzième mois du conflit, et ils sont toujours profondément impliqués à Gaza sans avoir réalisé de victoire. De plus, leur présence dans un marais comme le Liban les a conduits à un point où il est devenu logique pour eux d'avoir au moins un cessez-le-feu pour le moment.

En conclusion, «Israël» pensait qu'il pouvait contrôler les dynamiques du conflit, mais les frappes récentes qu'il a subies lors de la dernière semaine de la guerre l'ont forcée à accepter un cessez-le-feu. «Israël» n'est pas un destin inéluctable, et cette guerre a encore une fois montré que sa présence dans la région dépend du soutien américain et européen, et qu'il ne peut pas survivre dans un avenir proche sans ce soutien.

Il convient de souligner que ce qui est plus important que la victoire elle-même est de la préserver, de respecter les recommandations des martyrs et de suivre les directives du maitre des martyrs de la nation, sayyed Hassan Nasrallah. Nous devons également puiser de la patience et de la sagesse des blessés qui ont perdu la vue sans perdre leur vision dans la défense du droit et des opprimés dans ce monde.

 

 

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