Le système de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporojié détruit dans une frappe de Kiev
Par AlAhed avec AFP
Un incendie s’est déclaré, dimanche soir, dans le système de refroidissement de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojié, après une frappe ukrainienne, perpétrée le 11 août.
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui dispose d’une équipe sur place, «il n’y a pas d’impact sur la sûreté nucléaire» alors que les six réacteurs sont à l’arrêt.
Le responsable de l'administration régionale, Vladimir Rogov, a indiqué tôt lundi que l'incendie avait été «complètement éteint».
«Les experts de l’AIEA ont vu une forte fumée noire s’échapper de la partie nord» du site après avoir entendu «de multiples explosions dans la soirée» et ont été informés par la direction «d’une attaque présumée de drone» sur l’une des deux tours de refroidissement, a déclaré l’instance onusienne.
Dans un communiqué, elle réclame «un accès immédiat» à la zone touchée «afin d’évaluer les dommages» et de «déterminer la cause possible de cet événement».
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, appelle par ailleurs à «cesser» de telles «attaques irresponsables qui [...] augmentent le danger d’un accident nucléaire».
«Tout incendie sur le site ou ses environs implique le risque d’une propagation à des installations essentielles pour la sécurité», a-t-il rappelé.
La centrale de Zaporojié, la plus grande d’Europe, est contrôlée par la Russie depuis mars 2022. Elle est située à Energodar, sur la rive sud du Dniepr, un fleuve qui fait office de ligne de front naturelle entre les belligérants.
«Le bombardement de la ville d’Energodar par les troupes ukrainiennes a provoqué un incendie dans le système de refroidissement», a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région, Evguéni Balitsky.
Le gouverneur Balitsky a également assuré que «l’environnement radiologique» autour de la centrale, dont les six unités sont à l’arrêt par mesure de sécurité, était normal.
Les experts de l’AIEA ont «vérifié de manière indépendante les niveaux de radiation et ont confirmé qu’ils étaient inchangés».
Depuis le début du conflit, la centrale se trouve dans une situation très précaire.
Moscou a accusé à plusieurs reprises les forces ukrainiennes d’avoir délibérément bombardé l’installation.
Le site a déjà été visé par des tirs et a été coupé du réseau électrique à plusieurs reprises.
L’AIEA a appelé à plusieurs reprises à la retenue, craignant qu’une action militaire «irréfléchie» ne déclenche un «accident nucléaire majeur».