Iran: L’imam Khamenei approuve officiellement Massoud Pezeshkian comme nouveau président
Par AlAhed avec agences
Le Leader de la Révolution islamique, l'imam sayyed Ali Khamenei, a entériné dimanche l'élection du réformateur Massoud Pezeshkian en tant que neuvième président de la République islamique.
«J'approuve l'élection (du) sage, honnête, populaire et érudit M. Pezeshkian, et je le nomme président de la République islamique d'Iran», a déclaré l’imam Khamenei dans un message lu par son directeur de bureau.
Elu au second tour de la présidentielle le 5 juillet, Massoud Pezeshkian, 69 ans, doit prêter serment mardi devant le Parlement pour débuter un mandat de quatre ans.
Il va succéder à Ebrahim Raïssi, mort dans un accident d'hélicoptère en mai.
De hauts responsables iraniens et des diplomates étrangers ont assisté dimanche à la cérémonie d'investiture, retransmise par la télévision d'Etat.
«Lourd fardeau»
M. Pezeshkian avait remporté le second tour de l'élection présidentielle contre l'ultraconservateur Saeed Jalili, avec 53,6% de voix contre 44,3%, sur environ 30 millions de suffrages exprimés.
Il a remercié le Leader et le peuple iranien, en s'engageant à porter le «lourd fardeau» de la présidence.
Ce chirurgien de profession a une expérience gouvernementale limitée qui se résume à un poste de ministre de la Santé de 2001 à 2005 dans le gouvernement réformateur de Mohammad Khatami.
Père de famille, il a élevé seul trois enfants après la mort de son épouse et d'un autre enfant dans un accident de voiture en 1993 et se présente comme la «voix des sans-voix».
Il a promis d'œuvrer pour améliorer les conditions de vie des plus défavorisés.
La démocratie iranienne se base sur «la concurrence et un esprit positif»
Lors d'un discours prononcé à l’occasion de la cérémonie de l’approbation du président Pezeshkian, l’imam Khamenei a déclaré que la démocratie en Iran se basait sur «la concurrence et un esprit positif».
«Cette démocratie qui existe aujourd'hui dans notre pays n'a pas été obtenue facilement et à moindre coût, elle est le résultat du soulèvement populaire contre la situation chaotique et désastreuse qui a prévalu dans le passé», a souligné le Leader de la Révolution islamique.
Et d’ajouter: «Dès le premier jour de la victoire de la Révolution islamique [en 1979], le défunt fondateur de la République islamique d’Iran, l’imam Khomeini, a fermement établi une question fondamentale dans le pays: la présence, la contribution et l’influence du peuple dans la gestion du pays».
Il a par ailleurs fait remarquer qu'en Iran, au cours des 40 dernières années, des dizaines d'élections s’étaient déroulées dans une atmosphère saine et compétitive avec la participation motivée du peuple.
Dans une autre partie de ses directives à l’adresse des participants à la cérémonie, le Leader s’est réjoui du bon déroulement du scrutin présidentiel, indiquant: «Grâce à Dieu, le peuple a élu un président compétent... Nous devons tous l'aider, lui et son gouvernement, à faire du bon travail».
L'imam Khamenei a également affirmé que les questions économiques étaient aujourd'hui une priorité, soulignant: «Un dynamisme économique calculé, fort et persistant est nécessaire».
Et de poursuivre: «Bien sûr, des actions précieuses ont été entreprises par le gouvernement précédent et, il faut les poursuivre. Mais il est nécessaire de prendre d’autres mesures en même temps».
«Dans toutes les élections qui ont eu lieu, la nation iranienne a été toujours gagnante et nous n’avons pas de perdant», a-t-il déclaré, affirmant aussi: «Ceux qui ont soutenu un candidat qui a perdu, font partie aussi de la nation iranienne et ils sont également victorieux au final».
L’imam Khamenei a exhorté les responsables à faire tout ce qui est en leur pouvoir au niveau international, tout en protégeant la dignité de la nation.
Il leur a néanmoins conseillé de ne pas ignorer «les capacités et les initiatives internes du pays».
Échec d’«Israël» à vaincre la Résistance
Le Leader a également appelé le pays à adopter une approche «active et efficace» face aux problèmes mondiaux et plus particulièrement encore, les questions problématiques régionales.
«La République islamique a des priorités pour ses relations extérieures qui sont notamment ses relations prioritaires avec ses voisins», a-t-il dit avec fermeté.
L’imam Khamenei a également fait référence à la guerre génocidaire d’«Israël» contre la bande de Gaza qui a tué 39 324 Palestiniens, depuis le 7 octobre 2023.
«La question de la Palestine était autrefois uniquement le problème des pays musulmans», a-t-il déclaré, «mais aujourd’hui, la question de la Palestine et de Gaza est un problème mondial».
«L’entité sioniste montre son visage le plus laid en tant que gang criminel, établissant un nouveau record en matière d’assassinats, de cruauté et d’atrocités», a-t-il poursuivi.
Le Leader s’est référé à l’échec d’«Israël» à vaincre la Résistance malgré le soutien apporté par les États-Unis et certains autres «Etats traîtres».
Il a également déclaré que c’était «une très grande honte» pour le Congrès américain d’avoir écouté les paroles du «Premier ministre criminel d'Israël», Benjamin Netanyahu.