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France: vers un gouvernement démissionnaire, le flou politique perdure

France: vers un gouvernement démissionnaire, le flou politique perdure
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Par AlAhed avec AFP

Le Premier ministre français Gabriel Attal doit démissionner mardi après avoir échoué à obtenir une majorité pour le camp présidentiel aux élections législatives, mais au sein de la coalition de gauche, arrivée en tête, les discussions bloquent toujours sur un candidat pour le remplacer.

Autour d'Emmanuel Macron, le gouvernement avait rendez-vous à 09h30 GMT à l'Elysée pour le premier Conseil des ministres depuis les législatives anticipées, convoquées par le chef de l'Etat après l'échec cuisant de son parti aux élections européennes début juin.

La coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a décroché le plus grand nombre de sièges à ce scrutin, mais elle n'a pas obtenu de majorité absolue à l'Assemblée nationale, désormais divisée en trois blocs: le NFP (190 à 195 sièges), suivie par le camp présidentiel de centre droit (autour de 160 sièges), et l'extrême droite et ses alliés (143 sièges).

M. Macron pourrait accepter la démission de Gabriel Attal, avec qui les relations sont très mauvaises, selon plusieurs sources au sein de la majorité.

Toutefois, l'équipe actuelle pourrait bien rester en place, de mêmes sources, pour gérer «les affaires courantes», notamment pendant la période très sensible des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août).

Cette nouvelle configuration permettrait d'assurer «au nom de la continuité, le fonctionnement minimal de l'Etat» français, explique une note du secrétariat général du gouvernement (SGG) datée du 2 juillet.

Par le passé, un gouvernement en «affaires courantes» n'est resté en fonction que quelques jours - neuf jours maximum sous la Ve République, quinze jours en moyenne sous la IVe.

Emmanuel Macron a d'ailleurs affirmé vouloir laisser «un peu de temps» aux forces politiques pour «bâtir (des) compromis».

Flou et bras de fer politiques

La situation offrirait aussi aux ministres élus députés la possibilité de retrouver leur mandat parlementaire pour participer à l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale jeudi, un poste hautement stratégique pour lequel les tractations vont bon train.

Le camp présidentiel essaie de trouver une majorité alternative afin d'empêcher la coalition de gauche d'obtenir la présidence de l'Assemblée, surnommée le perchoir.

A gauche, les discussions pour soumettre un candidat au poste de Premier ministre ne cessent de se tendre, le leader de La France insoumise (LFI - gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon ayant refusé de les poursuivre tant qu'un candidat commun pour le perchoir n'a pas été trouvé.

Socialistes, communistes et écologistes sont revenus à la charge lundi soir en suggérant pour Matignon la spécialiste du climat Laurence Tubiana, 73 ans, qui se définit comme «femme de gauche et écologiste».

Mais cette option a été balayée par LFI. Le coordinateur du mouvement LFI Manuel Bompard considère la proposition «pas sérieuse», car cela ferait «rentrer par la fenêtre les macronistes».

Il reproche à l'ancienne coprésidente de la Convention citoyenne pour le climat - une assemblée qui visait à définir des propositions pour diminuer l'empreinte carbone de la France - d'avoir «signé il y a quatre jours une tribune dans laquelle elle appelait à constituer une coalition et un programme commun avec les macronistes».

«On propose un point de réconciliation. Si d'autres considèrent que c'est un point de division, ça veut dire peut-être que l'envie de gouverner n'est pas complète» chez LFI, a estimé le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur le média France Info.

Au cœur du flou politique, une chose est certaine pour le futur gouvernement français: il récupérera des finances publiques dans le rouge.

Dans un épais rapport présenté lundi, la Cour des comptes dresse un bilan préoccupant, alors que la dette de la France s'est creusée à presque 3.160 milliards d'euros à fin mars (soit près de 111% du PIB, contre 60% selon les critères européens). La nécessité de réduire cette dette est un «impératif» qui «doit être partagé» par toutes les forces politiques, a averti le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici.

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