Enquête sur «Beeri» le 7 octobre : «De graves erreurs commises, l’armée israélienne a échoué»
Par AlAhed avec AFP
L'armée «israélienne» a reconnu son «échec» lors de l'opération héroïque du Hamas contre le kibboutz «Beeri», le 7 octobre, dans un rapport publié jeudi après avoir été présenté aux colons qui ont exigé la mise en place d'une commission d'enquête d’Etat.
Dans ce document, qui détaille les actions des soldats durant l'attaque, la commission d'enquête, menée par un ancien général, affirme que l'armée a «échoué dans sa mission de protéger les habitants du kibboutz Beeri».
Dans la conclusion du rapport en 11 points, l'armée affirme «ne pas avoir été préparée à un scénario d'une infiltration massive comme celle du 7 octobre» et reconnaît aussi «un manque de coordination» entre ses troupes sur place.
Echec et désastre
Une des questions soulevées par le rapport, selon le communiqué de «Beeri», est l'absence de réponses sur plusieurs points «critiques», comme ce qui a mené à cette attaque et le fait que durant des heures, des soldats stationnés devant le kibboutz ne sont pas entrés combattre les hommes armés du Hamas, alors que «le kibboutz brûlait et que ses habitants suppliaient pour avoir de l'aide».
Selon les résultats de l’enquête, «l’armée israélienne n’était pas préparée à un scénario d’infiltration à grande échelle, comme celui du 7 octobre, qui comprend plusieurs zones d’infiltration et une attaque simultanée sur des dizaines de points focaux. Etant donné que le scénario de référence [pour lequel l’armée s’était préparé] concernait les opérations d’infiltration individuelle et locale».
Dans la conclusion du rapport en 11 points, l’armée reconnaît aussi «un manque de coordination entre ses troupes sur place».
«Beeri» est situé à environ quatre kilomètres à l'est de la barrière dressée par «Israël» le long de la frontière avec la bande de Gaza. Pendant les combats, 23 soldats et huit policiers ont été tués, selon le rapport, qui précise que 340 combattants du Hamas s'étaient infiltrés dans le kibboutz.
Selon le rapport militaire, 101 colons ont été tués, 32 personnes ont été prises en otages dont 11 sont encore dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007.
Par ailleurs, 150 maisons et bâtiments ont été détruits, la plupart incendiés.
Colère après les résultats des investigations du 7 octobre
En réaction à cette enquête, le chef de l’opposition dans l’entité d’occupation «israélienne», Yair Lapid, a déclaré que la déclaration du «ministre de la Sécurité», Yoav Galant, et les enquêtes militaires sur ce qui s’est passé à «Beeri», montrent «la nécessité urgente et pressante de former une commission gouvernementale chargée d’enquêter sur les événements du 7 octobre».
À son tour, le député Tali Gottlieb a exigé la nécessité de savoir où se trouvaient les chefs d’état-major, l’armée, le «Shin Bet» et le ministre «israélien» de la Guerre, en plus de la nécessité de savoir où se trouvaient l’armée de l’air, la veille de «l’Enfer» et le matin du 7 octobre.
Gottlieb a déclaré qu’il était «dommage que les dirigeants de l’armée publient une enquête sur le comportement de nos forces, qui étaient peu nombreuses et sans informations en matière de renseignement» face à 3 000 combattants de la résistance palestinienne.
Rappelons que le Hamas a lancé une offensive surprise et massive, le samedi 7 octobre, contre les colonies de l’enveloppe de Gaza, en riposte aux agressions «israéliennes» continues contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa.