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Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Paris accuse l’Azerbaïdjan d’ingérence

Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Paris accuse l’Azerbaïdjan d’ingérence
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Par AlAhed avec AFP

La France a accusé jeudi l'Azerbaïdjan d'ingérence en Nouvelle-Calédonie, l'archipel du Pacifique Sud où l'état d'urgence a été décrété après de violentes émeutes sur fond de réforme constitutionnelle controversée.

Interrogé sur l'existence en Nouvelle-Calédonie d'ingérences provenant de ce pays du Caucase, de la Chine ou de Russie, le ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a pointé du doigt Bakou.

«L'Azerbaïdjan, ce n'est pas un fantasme, c'est une réalité», a-t-il déclaré sur la chaîne France 2, en regrettant «qu'une partie des indépendantistes aient fait un deal» avec ce pays.

«C'est incontestable», a-t-il ajouté, tout en assurant que la France, malgré «les tentatives d'ingérences», restait «souveraine chez elle».

Depuis lundi, la Nouvelle-Calédonie est secouée par de violentes émeutes qui ont fait quatre morts, dont un gendarme tué par balle, et des centaines de blessés.

Pour tenter de rétablir l'ordre dans ce territoire colonisé au XIXe siècle, la France a notamment dépêché des militaires et interdit le réseau social chinois TikTok, largement utilisé par les émeutiers.

Cette interdiction intervient sur fond de crainte d'ingérences de pays étrangers qui chercheraient à attiser les tensions, selon des sources gouvernementales et de sécurité, évoquant des pays comme la Chine ou l'Azerbaïdjan.

Les relations entre Paris et Bakou se sont détériorées depuis de l'offensive militaire azerbaïdjanaise dans le Haut-Karabakh fin septembre que la France a condamnée.

En novembre, Paris avait accusé des acteurs liés à l'Azerbaïdjan d'avoir mené une campagne de désinformation visant à porter atteinte à la réputation de la France dans sa capacité à accueillir les Jeux olympiques 2024. Bakou avait rejeté ces accusations.

Les interrogations en France sur l'influence de l'Azerbaïdjan ont été renforcées depuis la signature en avril d'un mémorandum de coopération entre le Congrès de Nouvelle-Calédonie et l'Assemblée nationale de l'Azerbaïdjan.

«Du sel sur les plaies»

L'Azerbaïdjan, qui reproche à Paris son soutien à l'Arménie, avait déjà convié à Bakou en juillet 2023 les indépendantistes des territoires français de Martinique, Guyane, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française.

De cette conférence était né le «Groupe d'initiative de Bakou» qui vise à soutenir «les mouvements de libération et anticolonialistes français».

Dans une déclaration publiée mardi en français par l'Azertac, l'agence d'information d'État de l'Azerbaïdjan, ce groupe a condamné «l'arrestation des Kanaks et les actes de violence des autorités françaises contre les civils en Nouvelle-Calédonie».

L'eurodéputé français Raphaël Glucksmann, qui a présidé une commission du Parlement européen sur les ingérences étrangères, a dénoncé sur la chaîne Public Sénat «une tentative d'ingérence» de l'Azerbaïdjan «depuis des mois déjà».

«Ce ne sont pas les acteurs étrangers qui créent la tension. Là, en l'occurrence, c'est une réforme constitutionnelle, c'est un problème interne. Mais ils se saisissent des problèmes internes pour mettre du sel sur les plaies», a dénoncé la tête de liste des socialistes aux élections européennes du 9 juin.

«Des régimes autoritaires comme la Russie, l'Azerbaïdjan, mais la Chine aussi saisissent la moindre faille dans nos sociétés pour polariser le débat public et pour créer le chaos», a-t-il estimé.

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