Discours du secrétaire général du Hezbollah dans le cadre de «la tribune d’al Qods»
Au nom de Dieu
Je voudrais commencer par remercier tous les participants, dans toutes les capitales qui célèbrent cette Journée Internationale qui est devenue un rendez-vous annuel. Je les remercie pour leur contribution, leur présence et le fait qu’ils ont assumé les responsabilités envers la cause la plus importante et la plus dangereuse, dans ces moments difficiles et particulièrement dangereux dans notre histoire contemporaine.
La Journée Internationale d’Al Qods est cette année différente de celle des années précédentes et cela grâce au déluge d’Al Aqsa. C’est d’ailleurs une des conséquences de ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 et de ce qui a suivi et des événements qui se poursuivent jusqu’à maintenant.
Un des résultats du déluge d’Al Aqsa a été de lancer le Déluge des hommes libres, c’est d’ailleurs le slogan choisi cette année pour célébrer cette journée. C’est un slogan véridique. Ce qui se passe aujourd’hui en Palestine, dans la région et dans le monde est un véritable Déluge d’hommes libres dans le vrai sens des termes et nous souhaitons que ce déluge s’amplifie et se renforce avec le temps.
Au début, nous devons rendre hommage à la résistance à Gaza, dans toutes ses factions et ses formations, jihadistes et autres, et à ce qu’elle a réalisé. Nous devons aussi saluer sa créativité, ses initiatives, son courage, voire son audace, ainsi que ses succès et ses réalisations. Il faut aussi saluer ce qui a été accompli après le 7 octobre, la résistance légendaire, les combats extraordinaires, la détermination pendant tous ces mois face à l’une des armées les plus puissantes de la région.
D’un autre côté, nous devons aussi nous incliner avec respect et admiration face à la résistance du peuple de Gaza dans toutes ses composantes, les femmes, les hommes, les enfants, les personnes âgées, tous ont montré une extraordinaire patience et une grande sincérité face aux tueries répétées au cours de ces 6 derniers mois. Ils ont lutté contre la mort, la faim, la peur, les souffrances écrivant ainsi une histoire légendaire de patience, de capacité à supporter et de courage qui n’a pas sa pareille dans le monde. Nous devons aussi saluer les sacrifices des habitants de la Cisjordanie, de Jérusalem Est et des territoires de 48, en particulier en Cisjordanie, où plus de 7000 détenus subissent les pires formes de détention, de tuerie, dans les prisons et à travers les perquisitions. Des batailles ont lieu dans les villes de Cisjordanie, chaque jour et chaque nuit, des arrestations, des perquisitions et autres vexations. Nous devons aussi saluer avec respect et estime les fronts de soutien qui se battent directement au Liban, au Yémen et en Irak. Ces fronts supportent beaucoup actuellement et font des sacrifices, tout en offrant de grandes réalisations. Ils supportent aussi les menaces et les pressions mais le plus important est qu’ils continuent à agir et n’abandonnent pas le terrain.
Nous adressons aussi notre estime et notre respect à tous les fronts d’appui et d’encadrement, au sein de la République islamique d’Iran qui est exposée à de nombreuses menaces et pressions. Nous voyons cela publiquement et plus discrètement, mais la République islamique continue d’assumer les responsabilités face aux réalisations de la résistance que ce soit à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, au Yémen et en Irak. La République islamique est grâce à Dieu stable et déterminée, sous le commandement de l’imam Khamenei et avec tous ses responsables, dans son appui clair et décisif à la cause palestinienne et aux différents mouvements de résistance dans la région. De même, il faut rendre hommage à la position en Syrie qui ne subit pas seulement des pressions et des menaces. Elle est aussi la cible quasi quotidienne de bombardements, d’agressions, de tueries et de destructions. Elle offre des martyrs et des blessés, qu’il s’agisse d’officiers et de soldats de l’armée régulière ou de membres des forces amies, alliées et supplétives qui se trouvent sur place. Parmi ces forces, il y a les moudjahidines de la résistance islamique au Liban, les frères conseillers iraniens et d’autres frères.
Toutes ces attaques, ces menaces et ces pressions durent depuis 6 mois et malgré cela elles n’ont pas modifié la position de la Syrie qui appuie tous les mouvements de résistance dans notre région. Nous devons encore saluer les mouvements populaires nobles dans plusieurs pays du monde, même au sein des Etats-Unis, de Grande Bretagne et dans les pays occidentaux. Nous devons miser sur ce phénomène et l’estimer à sa propre valeur. Enfin, il faut aussi saluer avec admiration le peuple du Yémen qui descendent dans les rues par millions et centaines de milliers, sans jamais se lasser de manifester et de crier.
Cela fait donc six mois que la guerre se poursuit. L’ennemi israélien n’écoute ni les décisions de cessez-le feu émises par le Conseil de sécurité de l’Onu, ni les appels de la plupart des Etats du monde. Il ne tient pas compte de l’opinion publique internationale, ni des lois internationales, ni de la communauté internationale ni même des valeurs. Il poursuit sa barbarie ses crimes ainsi que ses procédés nazis.
Ce que nous devons confirmer aujourd’hui, ou en partie du moins, dans ce discours réduit c’est ce qui suit : d’abord, nous avons besoin de détermination, comme c’est le cas actuellement, détermination, résistance, poursuivre l’action et la certitude que la victoire est au bout, avec la grâce de Dieu. La victoire nous attend et c’est lié en premier lieu à Gaza et ensuite aux autres champs de bataille, de soutien et de participation.
Ensuite, il faut œuvrer pour assurer tous les éléments de force qui permettront au Déluge d’Al Aqsa d’atteindre ses objectifs. C’est notre responsabilité à tous.
Troisièmement et il s’agit d’un point de la plus haute importance. Je crois même qu’il s’agit d’un des défis importants liés directement à la célébration de la Journée Internationale d’Al Qods. Il faut donc montrer les résultats stratégiques réalisés par le Déluge d’Al Aqsa sur son terrain principal, en Palestine, à Gaza et sur les fronts de la résistance et mettre en évidence les pertes stratégiques de l’entité sioniste et du projet américain pour la région, même au niveau de l’existence –même de cette entité. C’est un point très important. Pourquoi ? Parce que certains mal intentionnés dans notre région et dans le monde arabe et islamique mettent l’accent sur l’ampleur des sacrifices de la résistance en occultant les réalisations. Ou alors, ils cherchent à les minimiser pour rendre service à l’ennemi et affaiblir la détermination et l’élan des résistants et des moudjahidines, ainsi que la patience et l’encadrement des environnements populaires qui croient dans la résistance.
Les tribunes et les médias qui appuient le parcours résistant doivent expliquer et montrer par tous les moyens disponibles cela. Sinon, ils seront en train de contribuer à transformer les images des réalisations historiques de la résistance aujourd’hui en images de défaite et en victoire de l’ennemi, à travers la déformation des réalités.
Dans le Déluge d’Al Assa et le Déluge des hommes libres, il y a de nombreux sacrifices et de grandes souffrances, mais il y a aussi des résultats extraordinaires. Notre responsabilité à tous est de les montrer par tous les moyens et à toutes les occasions.
Nous devons œuvrer, en la Journée Al Qods et à d’autres occasions à montrer cela aux gens. Permettez-moi en ce court laps de temps de résumer la situation par une phrase. Nous disions dans le passé que la libération du sud, exceptées les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba en 2000 et la libération de Gaza ont mis fin au projet du «Grand Israël», du Nil jusqu’à l’Euphrate, car cette entité ne peut plus rester au sud du Liban qui est considéré comme un Etat arabe faible et il ne peut plus rester à Gaza et en plus, l’ennemi ne peut plus élargir ses frontières. Le Projet du «Grand Israël» est donc fini. Après cela, il y a eu le projet d’«Israël» tout puissant né dans la foulée du Nouveau Moyen orient sur lequel les Américains ont travaillé et dont «Israël» serait la pierre d’achoppement et deviendrait ainsi la grande puissance régionale. La guerre de juillet 2006 a fait chuter ce second projet, celui du Nouveau Moyen Orient et celui d’«Israël» tout puissant. Nous avons tous eu vent des résultats de la commission d’enquête de Winograd formée par le gouvernement et le commandement israéliens.
Lorsque nous parlons aujourd’hui du déluge d’Al Aqsa et du 7 octobre et des prolongations, ce qui se passe à l’intérieur de la Palestine et en dehors sur les fronts de soutien et dans le cadre de la guerre qui se déroule actuellement, nous pouvons dire que la question dépasse désormais le projet du «Grand Israël» ou d’«Israël» Tout puissant. Elle porte désormais sur l’existence-même de cette entité. Je peux dire que le Déluge d’Al Aqsa a placé l’entité sioniste au bord du gouffre, proche d’une chute définitive et même de la disparition. Les indices qui confirment cela apparaîtront avec le temps. Nous ne disons pas que cela se réalisera en quelques jours, voire en quelques mois, mais je crois que dans les prochaines années, les signes de cette réalité commenceront à apparaître clairement.
Ce qu’a réalisé le Déluge d’Al Aqsa, sur plus d’un plan, sécuritaire, politique, social, économique, militaire et psychologique c’est qu’il a ébranlé les bases de cette entité et de ce projet. En frappant le «Grand Israël», nous avons détruit les limites de cett entité, en frappant le projet du Tout puissant «Israël», nous avons porté un coup à sa supériorité et à son arrogance. Mais avec le Déluge d’Al Aqsa, ce sont les fondements de cette entité qui ont été ébranlés. Ce séisme et cette vacillation laisseront des traces catastrophiques, importantes et dangereuses. Le gouvernement de l’ennemi et les partis politiques ne parviendront pas à réparer les dommages subis à travers ce séisme. Cela commence à apparaître mais avec le temps, cela apparaîtra plus clairement. Le plus important, c’est que nous travaillons tous pour sortir victorieux de cette bataille, déterminés, la tête haute et sûrs de nous, infligeant à l’ennemi une grande défaite, ainsi qu’à tous ceux qui le soutiennent et se tiennent derrière lui. Enfin, il faut miser sur ce qui s’est passé pour arriver à l’objectif final, inchallah. Tout comme le Déluge d’Al Aqsa s’est construit grâce aux réalisations de la résistance au cours des dernières décennies ainsi que sur les efforts et les sacrifices des mouvements de la résistance, des chefs de la résistance et de l’Axe de la résistance, notamment les grands martyrs , en tête le grand chef hajj Qassem Soleimani, ce qui se construit aujourd’hui, dans le cadre du déluge d’Al Aqsa sur le plan stratégique servira de fondement pour continuer sur cette voie jusqu’à atteindre l’objectif final . Nous demandons à Dieu que dans les prochaines journées Al Qods, nous pourrons nous retrouver à Al-Qods (Jérusalem)...