Des ONG réclament à l’ONU une enquête sur des attaques israéliennes contre des journalistes au Liban
Par AlAhed avec AFP
Des ONG internationales de défense des droits humains, dont Reporters sans frontières (RSF), des familles de victimes et d'autres institutions médiatiques ont réclamé mercredi à l'ONU une enquête indépendante sur les raids aériens israéliens qui ont tué et blessé des journalistes en 2023 dans le sud du Liban.
Une enquête de l'AFP publiée en décembre sur le bombardement qui avait tué le 13 octobre Issam Abdallah, un journaliste de l'agence de presse Reuters, et blessé six autres reporters dont deux de l'AFP, Dylan Collins et Christina Assi, dans le sud du Liban, désignait un obus de char israélien.
Et le 21 novembre, Farah Omar et Rabih Maamari, journalistes de la chaîne Al-Mayadeen, avaient été tués dans des raids aériens israéliens, selon des médias libanais.
Ciblage délibéré
Dans une lettre adressée au Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, rendue publique à la presse, les signataires font part de leur inquiétude sur «le ciblage apparemment délibéré des forces israéliennes contre des journalistes et professionnels des médias au Liban».
Ils réclament ainsi une enquête indépendante par des experts nommés par le bureau du Haut-Commissaire afin de «déterminer les responsabilités» dans les attaques ayant blessé ou tué des journalistes.
Figurent notamment parmi les signataires RSF, Human Rights Watch, the Committee to Protect Journalists, la famille d'Issam Abdallah, des journalistes blessés comme Christina Assi, encore hospitalisée, et Dylan Collins, la chaîne Al Jazeera et des institutions médiatiques arabes et libanaises.
Dans une seconde lettre adressée à la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, les signataires ont demandé qu'elle plaide pour que des comptes soient rendus concernant «les crimes de guerre manifestes commis par Israël dans le sud du Liban» contre neuf journalistes fin 2023.
Suite au bombardement du 13 octobre, l'armée d’occupation israélienne avait affirmé que le lieu où se trouvaient les journalistes était «une zone de combat active».
Le ministère français des Affaires étrangères avait appelé à ce que «toute la lumière soit faite» sur l’attaque et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait estimé «important» l'établissement d'une enquête «approfondie».
Depuis le 7 octobre, au moins 44 civils ont été tués au Liban, selon un décompte de l'AFP.