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Sénégal: le président Sall ouvre un «dialogue» pour sortir de la crise électorale

Sénégal: le président Sall ouvre un «dialogue» pour sortir de la crise électorale
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Par AlAhed avec AFP

Le président sénégalais Macky Sall réunit lundi un certain nombre d'acteurs politiques et sociaux pour tenter de forger un accord sur la date de la présidentielle, mais des protagonistes majeurs ont décidé de boycotter les discussions.

M. Sall s'est donné deux jours, lundi et mardi, pour trouver une sortie à la crise que traverse le pays, l'une des plus graves en 64 ans d'indépendance, depuis qu'il a décrété le 3 février le report de la présidentielle qui devait se tenir dimanche 25 février.

Avant l'ouverture officielle de ce «dialogue» prévue à 16H00 (locales et GMT) à Diamniadio, ville nouvelle à une trentaine de kilomètres de Dakar, il a eu des entretiens préliminaires sur place avec des candidats et des responsables politiques et religieux, a dit un officiel de la présidence sous le couvert de l'anonymat.

Aucune information précise n'a été fournie sur ses interlocuteurs.

Le gouvernement avait fait état de concertations préalables avec les candidats retenus en janvier par le Conseil constitutionnel et, séparément, avec ceux qui ont été disqualifiés (les «recalés»).

Mais 16 des 19 candidats qualifiés ainsi que des collectifs citoyens avaient annoncé qu'ils ne participeraient pas, et aucun signe n'indiquait lundi qu'ils étaient revenus sur leur décision.

Au contraire, l'ancien Premier ministre Idrissa Seck a fait savoir que lui aussi déclinerait l'invitation, réduisant à la portion congrue de deux le nombre de candidats qualifiés disposés à prendre part.

Un certain nombre des concurrents qualifiés se sont rendus lundi à la Cour constitutionnelle pour lui demander de constater formellement le manquement du chef de l'Etat à son devoir d'organiser la présidentielle, ont rapporté les médias.

Le président Sall a déclenché une onde de choc le 3 février en décrétant un report de dernière minute.

L'opposition a dénoncé un «coup d'Etat constitutionnel».

Des manifestations réprimées ont fait quatre morts et donné lieu à des dizaines d'interpellations.

Le Conseil constitutionnel a mis son veto au report.

Il a constaté l'impossibilité de maintenir la présidentielle le 25 février et demandé aux autorités de l'organiser «dans les meilleurs délais».

Un large front politique et citoyen s'est formé pour réclamer que l'élection ait lieu le plus vite possible, en tout cas avant le 2 avril, fin officielle du mandat du président Sall.

Une partie des éléments de ce front s'inquiètent des conséquences d'une vacance de la présidence sans succession établie.

Le président Sall lui-même a émis des doutes sur la faisabilité d'une élection avant son départ.

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D'autres l'accusent de jouer la montre, soit pour avantager son camp parce que les choses se présenteraient mal pour lui à la présidentielle, soit pour s'accrocher au pouvoir au-delà du 2 avril.

Ils redoutent que le «dialogue» ne serve à réexaminer les candidatures.

Le président Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, n'est pas candidat.

Il a justifié le report de la présidentielle par sa crainte qu'un scrutin contesté ne provoque de nouveaux accès de violence après ceux connus en 2021 et 2023.

Il insiste sur les divisions qu'a creusées le processus préélectoral selon lui et la nécessité de «réconciliation» pour la stabilité volontiers vantée de son pays.

Il vise un «consensus» à l'issue de concertations qui porteront, a-t-il dit jeudi, sur une nouvelle date, mais aussi sur l'après-2 avril.

Soit les participants s'entendent sur une date et il publiera «immédiatement» un décret convoquant les électeurs, soit il renverra l'affaire devant le Conseil constitutionnel, à charge pour lui de trancher, a-t-il dit jeudi.

L'un des principaux bénéficiaires d'une reprise à zéro du processus serait le «recalé» Karim Wade, fils et ministre de l'ancien président Abdoulaye Wade.

Son combat contre sa disqualification a mis en branle la chaîne qui a conduit à l'ajournement de l'élection, grâce à une alliance inattendue entre le camp du président et celui de M. Wade.

Un porte-parole du parti de M. Wade a confirmé la participation de ses représentants au «dialogue».

M. Wade lui-même vit en exil.

Le président Sall affirme sa volonté d'apaisement.

Des centaines d'opposants ont été libérés depuis 10 jours.

L’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), haut lieu de contestation, a rouvert lundi après des mois de fermeture consécutive à des troubles politiques.

Elle n'était cependant pas prête pour la reprise des cours, ont constaté les journalistes de l'AFP.

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