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Guerre en Ukraine: Poutine salue les «héros» combattants et le réarmement de la Russie

Guerre en Ukraine: Poutine salue les «héros» combattants et le réarmement de la Russie
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Par AlAhed avec AFP

Vladimir Poutine a salué les «authentiques héros du peuple» combattant pour la Russie en Ukraine dans ses vœux pour la journée des «défenseurs de la patrie», un hommage rendu vendredi en Russie aux forces armées à la veille du deuxième anniversaire de l'opération militaire russe contre l'Ukraine.

«Ces dernières années, les entreprises du complexe militaro-industriel ont multiplié la production et la livraison aux troupes des armes les plus demandées», s'est aussi félicité le président russe, dans une vidéo diffusée par la présidence, en plein effort de guerre mené par Moscou.

Par ailleurs, l’ancien président et premier ministre russe, aujourd’hui numéro deux du conseil de sécurité, était interviewé par l’agence de presse étatique Tass pour commenter la prise d’Avdiivka dans la région de Donetsk - un «grand succès» réalisé «avec brio» par les «vaillantes forces» russes - et ses conséquences politiques et militaires à venir.

Depuis le début de la guerre, l’ancien dirigeant, régulièrement accusé d’avoir été trop «libéral» lors de son mandat présidentiel de 2008 à 2012, s’est mué en «va-t-en-guerre» jusqu’au-boutiste, beaucoup plus brutal et prolixe dans ses déclarations que Vladimir Poutine.

Il enchaîne les déclarations fracassantes contre l’Occident ou sur le nucléaire dans un jeu de rôle visant à s’attirer les sympathies des nationalistes russes mais aussi à effrayer les opinions publiques à l’ouest.

La prise de Kiev, un objectif possible de la Russie

Le journaliste de Tass lui demande ainsi jusqu’où doivent aller les forces russes en Ukraine ? Là où Vladimir Poutine aurait certainement répondu de façon évasive en noyant les objectifs de guerre russes derrière des concepts abstraits comme celui de «dénazification», Dmitri Medvedev, lui, s’est prêté à un exercice de prospective géographique beaucoup plus précis.

«Sera-ce Kiev ? Oui, ce devrait probablement être Kiev. Si ce n'est pas maintenant, du moins après un certain temps, peut-être lors d’une autre phase de développement de ce conflit», explique le vice-président du conseil de sécurité de la Fédération de Russie.

Et de se justifier en reprenant l’argumentaire «historique» égrené longuement par Vladimir Poutine au fil de ses interviews: «Kiev est une ville russe dans ses racines et, de là, est une menace pour l'existence de la Fédération de Russie. Une menace internationale, car Kiev est contrôlée par une brigade internationale d'opposants à la Russie, dirigée par les États-Unis d'Amérique. Tous ceux qui y exercent formellement leurs fonctions sont des pantins. Toutes les décisions sont prises à l'étranger et au siège de l'Otan. C'est tout à fait évident. Donc oui, cela pourrait être Kiev».

«Odessa, rentre à la maison»

Dmitri Medvedev ne parle pas différemment de la ville portuaire d’Odessa, sur les bords de la mer Noire.

«Je peux simplement dire: ’Odessa, rentre à la maison’. C'est tout. C'est notre ville russe, russe», répète-t-il.

Là encore, l’ancien président se mue en «historien officiel» d’une Grande Russie dont les frontières déborderaient largement de celles de 1991: «Les Russes et les Ukrainiens forment un seul peuple. Ce ne sont pas deux peuples fraternels. Il y a des caractéristiques linguistiques, il y a la langue russe classique, il y a un dialecte de la Russie du Sud, il y a un dialecte du petit russe, y compris le Surzhik, qui y est utilisé par une partie importante de la population, il y a une langue ukrainienne classique. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il s'agit de peuples différents. Ces peuples ont été ensemble pendant mille ans, ils ont été séparés par divers événements historiques».

Le discours triomphaliste de Dmitri Medvedev et la mention de Kiev et d’Odessa comme un possible objectif de guerre s’inscrivent dans cette nouvelle perception russe du conflit, laquelle s’adresse autant aux Russes eux-mêmes qu’aux Occidentaux, pour les pousser au «renoncement par défaut».

D’ores et déjà, selon un sondage du think tank ECFR, seuls 10% des Européens croient encore que l’Ukraine peut toujours triompher.

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