Macron: Reconnaître un Etat palestinien n’est pas un tabou pour la France
Par AlAhed avec AFP
«La reconnaissance d'un Etat palestinien n'est pas un tabou pour la France», a déclaré pour la première fois vendredi Emmanuel Macron en recevant le roi Abdallah II de Jordanie à Paris.
Le président français a aussi prévenu qu'une offensive militaire israélienne à Rafah aboutirait «à un désastre humanitaire sans précédent et serait un tournant.
«Je partage les craintes de la Jordanie et de l'Égypte d'un déplacement forcé et massif de la population. Ce serait une violation grave du droit international à nouveau et un risque majeur d'escalade régionale», a-t-il dit, rappelant avoir déjà mis en garde cette semaine le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'un échange téléphonique.
Il a assuré que la «priorité absolue» était «d'obtenir un accord sur un cessez-le-feu» à Gaza.
Mais le chef de l'Etat français a franchi un pas diplomatique notable.
«La reconnaissance d'un Etat palestinien n'est pas un tabou pour la France», a-t-il martelé. «Nous le devons aux Palestiniens, dont les aspirations ont été trop longtemps piétinées.»
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté jeudi soir toute reconnaissance internationale d'un Etat palestinien hors du cadre d'une reprise de soi-disant «négociations de paix israélo-palestiniennes».
«Israël continuera de s'opposer à la reconnaissance unilatérale d'un État palestinien», a écrit en hébreu Netanyahu sur son compte X, ex-Twitter.
«Israël rejette catégoriquement les diktats internationaux concernant un règlement permanent avec les Palestiniens», a-t-il ajouté, réaffirmant qu'«un accord de paix ne pouvait résulter que de négociations directes sans conditions préalables».
Le quotidien américain Washington Post avait rapporté que les Etats-Unis, principal allié d'«Israël», et plusieurs pays arabes proches de Washington travaillent à un plan complet destiné à établir une soi-disant «paix israélo-palestinienne durable après la fin de la guerre entre Israël et le Hamas».
La mise en œuvre du plan évoqué par le Washington Post commencerait par un cessez-le-feu «d'une durée prévue d'au moins six semaines», a indiqué le quotidien américain, citant des responsables américains et arabes qui espèrent un accord avant le 10 mars, date de début du ramadan.
Il inclurait notamment une pause dans les combats, la libération des captifs à Gaza, et un calendrier pour l'établissement à terme d'un Etat palestinien.