Attaques américaines: La Syrie et l’Irak fustigent une «violation de leur souveraineté»
Par AlAhed avec agences
Les Etats-Unis ont dit vendredi le 2 février avoir mené avec «succès» des frappes en Irak et en Syrie, suscitant des indignations dans les deux pays.
Le président américain Joe Biden, qui a averti que ces frappes allaient «continuer», avait assisté plus tôt vendredi, sur une base du nord-est des Etats-Unis, au retour solennel des corps de trois militaires américains tués dimanche en Jordanie, une attaque menée par des groupes de résistance irakiens.
«L'intervention a duré trente minutes environ et a été un succès», a indiqué la Maison Blanche, qui a assuré à nouveau ne pas vouloir d'une «guerre» avec l'Iran.
L'opération a mobilisé de nombreux avions de combat parmi lesquels des bombardiers à long rayon d'action, a précisé le Pentagone.
Un total de 85 cibles sur sept sites différents (trois en Irak et quatre en Syrie) ont été visées, a indiqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
«Tentative US d’affaiblir l’armée syrienne contre les terroristes»
«L'occupation américaine de certaines parties du territoire syrien ne peut plus durer», a déclaré samedi le 3 février l'armée syrienne, selon laquelle les frappes américaines ont entraîné «la mort d'un certain nombre de civils et de soldats, des blessures chez d'autres et des dégâts importants».
Le communiqué militaire souligne que la zone visée par les attaques américaines dans l’est de la Syrie est la même où l’armée arabe syrienne combat les restes du réseau terroriste de «Daech», «ce qui confirme que les États-Unis et leurs forces militaires sont impliqués et alliés à ce réseau, et travaillent à le faire revivre en tant qu’arme de campagne en Syrie et en Irak par tous les moyens».
«L’agression menée aujourd’hui (samedi) à l’aube par les forces d’occupation américaines n’a d’autre justification qu’une tentative d’affaiblir la capacité de l’armée arabe syrienne et de ses alliés dans la lutte contre le terrorisme, mais cette armée, qui a réussi à vaincre les différent réseaux terroristes au cours des dernières années, continuera à défendre la Syrie et son peuple et à frapper tous les réseaux, peu importe à quel point leurs sponsors et partisans tentent d’entraver cet objectif», a promis l’armée syrienne.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a pour sa part dénoncé «une nouvelle agression américaine qui s’ajoute au registre des violations américaines de la souveraineté, de l’unité de territoires et de la sécurité du peuple de la Syrie».
«Les Etats-Unis prouvent de nouveau qu’ils sont la première source de l’insécurité internationale et que leurs forces menacent la paix et la sécurité internationales», indique le communiqué de la diplomatie syrienne, qui «refuse catégoriquement tous les mensonges et les prétextes promus par l’administration US pour justifier cette agression».
«Violation de la souveraineté» de l’Irak
A Bagdad, le gouvernement a fustigé une «violation de la souveraineté irakienne».
Ces frappes font craindre des «conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité de l'Irak et de la région», a condamné un porte-parole militaire du Premier ministre irakien dans un communiqué.
Le général Yehia Rasool a confirmé des «frappes aériennes menées par les Etats-Unis» contre le secteur d'Al-Qaïm --à la frontière avec la Syrie-- et d'autres «zones frontalières irakiennes».
«Ces frappes sont une menace qui entraînera l'Irak et la région vers une situation indésirable aux conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité de l'Irak et de la région», a-t-il souligné.
Depuis la mi-octobre, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé les forces américaines déployées en Irak et en Syrie, mais aucun militaire américain n'avait été tué, jusqu'à l'attaque de dimanche en Jordanie.