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«Pegasus»: la Pologne crée une commission d’enquête parlementaire sur le logiciel espion israélien

«Pegasus»: la Pologne crée une commission d’enquête parlementaire sur le logiciel espion israélien
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Par AlAhed avec AFP

Le Parlement polonais a approuvé mercredi 17 janvier la création d'une commission d'enquête sur l'utilisation du logiciel espion israélien «Pegasus» par le gouvernement, les services spéciaux et la police pendant les huit ans au pouvoir des nationalistes populistes en Pologne, entre 2015 et 2023.

Le gouvernement d'alors du parti Droit et Justice (PiS) se voit accusé d'avoir utilisé ce logiciel pour espionner l'opposition et les magistrats critiques du pouvoir à l'époque.

Citizen Lab, un laboratoire de surveillance de la cybersécurité dont le siège est au Canada, a confirmé l'utilisation de «Pegasus» contre plusieurs personnes en Pologne, notamment contre Krzysztof Brejza, coordinateur de la campagne électorale du parti Plateforme civique (centre), lors des législatives en 2019.

Une fois installé dans un téléphone mobile, «Pegasus» permet d'accéder aux messageries et données de l'utilisateur mais également d'activer l'appareil à distance pour capter le son ou l'image.

«Attaque contre la démocratie»

Cette commission risque de révéler des choses «qui n'ont jamais été divulguées et qui sont très choquantes», a estimé le ministre de la Défense du nouveau gouvernement, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.

«Si quelqu'un a écouté des hommes politiques, a agi et fabriqué, en modifiant des messages textuels, en jouant avec cet instrument antiterroriste contre des opposants politiques, comme dans le cas de Krzysztof Brejza, c'est une attaque contre la démocratie dans sa forme la plus pure, une attaque contre la liberté des élections», a-t-il insisté devant les journalistes.

En 2022, le président du PiS alors au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, a admis que son pays avait acheté ce logiciel d'espionnage mais rejeté les accusations selon lesquelles il était utilisé contre l'opposition politique.

La commission parlementaire doit se pencher sur les objectifs et la légalité des opérations menées à l'aide de «Pegasus», ainsi qu'établir les modalités de l'acquisition par la Pologne de «Pegasus» et d'autres systèmes semblables.

Depuis l'arrivée au pouvoir de la nouvelle majorité pro-européenne à l'issue des élections d'octobre, le Parlement a lancé déjà deux autres commissions d'enquête.

L'une doit examiner la tentative manquée d'organiser, de manière légalement controversée, une élection présidentielle en 2020 pendant la pandémie, l'autre la distribution massive et payante de visas polonais par des consulats de Pologne dans différents pays sous le gouvernement du PiS.

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