Pyongyang dissout les agences œuvrant pour la réunification avec le Sud
Par AlAhed avec agences
Le dirigeant Kim Jong-un a menacé Séoul d’entrer en guerre pour toute violation «ne serait-ce que de 0,001 mm» du territoire de la Corée du Nord, selon un média officiel. Cette mise en garde suit l’annonce de la dissolution des agences en charge de la réunification avec la Corée du Sud, approuvée par le parlement nord-coréen. Le dirigeant nord-coréen a souligné que son pays ne reconnaîtrait pas la frontière maritime de facto entre les deux pays, la Ligne de limite du Nord, et a appelé à des changements constitutionnels permettant à Pyongyang d'«occuper» la Corée du Sud en cas de guerre, a indiqué l’agence de presse nord-coréenne KCNA.
A Séoul, le président Yoon Suk Yeol a répondu que la Corée du Sud «ripostera au centuple» à toute provocation du Nord, soulignant les «capacités de réponse écrasantes» de l’armée sud-coréenne.
Détérioration des relations
Cette escalade verbale suit une détérioration des relations entre les deux Corées, au plus bas depuis des décennies, après notamment le lancement en novembre par Pyongyang d’un satellite espion, et la suspension par Séoul d’un accord militaire de 2018 ayant pour objectif d’apaiser les tensions.
Les deux pays «sont en confrontation aiguë sur la péninsule coréenne» et «la réunification de la Corée ne pourra jamais être conclue avec la République de Corée», a souligné le parlement nord-coréen, d’après KCNA. Les pays voisins sont toujours techniquement en guerre depuis 1953, les combats ayant été arrêtés par un armistice et non un traité de paix.
Dans un discours prononcé à l’Assemblée populaire suprême, le dirigeant nord-coréen a appelé à de nouvelles mesures pour définir la Corée du Sud comme «le pays le plus hostile», a rapporté KCNA. «A mon avis, nous pouvons préciser dans notre Constitution la question de l’occupation complète, de la soumission et de la reconquête de la République de Corée et de son annexion en tant que partie du territoire de notre République en cas de guerre dans la péninsule coréenne», a déclaré Kim Jong-un. «Si la République de Corée viole ne serait-ce que 0,001 mm de notre territoire, de son espace aérien ou maritime, cela sera considéré comme une provocation à la guerre.»
Kim Jong-un a affirmé début janvier que la Corée du Sud est le «principal ennemi» du Nord et que les efforts pour la réunification sont eux une erreur «à ne plus commettre». Dans leur Constitution respective, Corée du Sud et du Nord revendiquent la souveraineté sur l’intégralité de la péninsule coréenne. Fondées il y a 75 ans, elles considèrent chacune l’autre comme une entité illégale.