Gantz dénonce un budget qui ne répond pas aux besoins de la guerre et avertit le gouvernement d’une crise
Médias israéliens
Le ministre du cabinet de guerre, Benny Gantz, a averti dimanche qu’une incapacité à réallouer tous les fonds de la coalition aux besoins induits par la guerre menée par «Israël» à Gaza, pourrait amener son parti à voter contre la proposition de budget de guerre et à réfléchir «aux prochaines initiatives à prendre», laissant entendre qu’il pourrait claquer la porte du gouvernement.
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir qu’il n’accepterait pas les demandes de Gantz, disant que la proposition qui a été soumise sera bien présentée lundi devant le cabinet et qu’elle «répond aux besoins» de la guerre.
Le cabinet doit discuter des changements à apporter dans le budget de l’État 2023 en prenant en compte les exigences induites par le conflit et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a insisté sur la nécessité de conserver des centaines de millions de fonds discrétionnaires de la coalition qui seront ainsi alloués aux objectifs qui prévalaient au sein du gouvernement avant le 7 octobre.
Le budget de la guerre sera financé grâce à une augmentation du déficit, à des fonds qui seront prélevés aux différents ministères et grâce aussi à l’utilisation d’une partie de l’argent laissé à la discrétion du gouvernement, avait déclaré le Trésor au début du mois.
Mais Smotrich a conservé la somme d’environ 900 millions de «shekels», une somme qui avait été promise aux partis dans le cadre des accords de coalition pour financer les objectifs poursuivis par leurs électorats respectifs. Ainsi, plus de 300 millions de «shekels» sont destinés au développement des implantations et à «des projets liés à l’identité juive» par le biais de la ministre des Missions Nationales, Orit Strock, et plus de 200 millions de «shekels» doivent être versés pour financer des projets culturels et éducatifs ultra-orthodoxes.
Dans un courrier écrit à Netanyahu, Gantz a expliqué qu’allouer de fortes sommes à des besoins controversés qui ne sont pas en lien avec la guerre «nuira à la résilience nationale et à l’unité de la société israélienne».
«En ce moment même, toute la société israélienne doit se partager le fardeau. Le public en est conscient et le gouvernement doit agir en conséquence», a-t-il indiqué.
Gantz, opposant fervent au gouvernement actuel depuis son établissement et qui n’y est entré que temporairement, le mois dernier, pour aider à piloter le pays pendant la guerre, a souligné que «tout l’argent disponible doit être alloué aux besoins de la guerre, et exclusivement à eux. Si la session est maintenue, si le budget reste le même, son parti votera en sa défaveur et réfléchira aux prochaines initiatives à prendre».
De son côté, le bureau du Premier ministre a insisté sur le fait que «nous présenterons demain un budget sans précédent de 30 milliards de «shekels» pour 90 jours qui répond aux besoins de la guerre.
Le budget permettra de subvenir aux besoins de l’armée, aux niveaux offensif et défensif ; il soutiendra les familles des otages, les blessés, les soldats tombés au combat, les citoyens qui ont été assassinés et les familles des évacués – et il promettra également que l’économie israélienne pourra continuer à travailler et à prospérer».
Il a ajouté que «plus de 70 % des fonds discrétionnaires, à 1,6 million de «shekels», ont déjà été coupés».
Le gouvernement a été très critiqué, depuis le 7 octobre, pour son incapacité à offrir un soutien financier approprié aux Israéliens affectés par la guerre et notamment aux centaines de milliers de personnes qui ont dû quitter leurs habitations et dont les revenus ont pâti.