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Discours du secrétaire général du Hezbollah sayyed Hassan Nasrallah à l’occasion de «la seconde libération»,

Discours du secrétaire général du Hezbollah sayyed Hassan Nasrallah à l’occasion de «la seconde libération»,
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Au nom de Dieu

Je voudrais vous adresser à tous mes bénédictions pour cette seconde grande victoire réalisée par le Liban, cette fois contre les groupes terroristes qui avaient occupé une partie de notre territoire et qui avaient attaqué nos villages, notre armée, nos forces de sécurité et avaient menacé le Liban.

Je vais évoquer cette occasion en particulier, ainsi que les dernières menaces israéliennes, les développements en Syrie et la situation interne au Liban ainsi que la commémoration de la disparition de l’imam Moussa Sadr avec ses compagnons. Je dirai un dernier mot sur le quarantième de l’imam Hussein, en espérant respecter le temps qui m’est imparti.

Mais avant de passer à ces points, je ne peux pas ne pas présenter mes condoléances aux Libanais pour la disparition d’un pilier de la presse libanaise et arabe, Talal Selmane, qui était réellement un grand résistant, très cher, par la pensée et par la plume. Il a appuyé la résistance dans l’espace médiatique et intellectuel, par tous les moyens dont il disposait et à toutes les étapes, au Liban, en Palestine et dans la région, jusqu’à son dernier souffle. Je ne peux que présenter mes condoléances à tous ses compagnons, ses collègues au quotidien As Safir, sa famille et tous ceux qui l’ont connu et aimé. Il était un homme de position et de courage, un symbole de l’engagement et je demande à Dieu de l’accueillir dans Sa Grande mansuétude.

Au sujet de l’occasion, je rappelle  qu’avec le début des événements en Syrie, des groupes armés ont pris le contrôle de zones limitrophes avec le Liban, en particulier en face de la Békaa. Je cite pour exemples, Al Zabadani, le Qalamoun, Al Qousseyr et els localités dans ces régions.  A partir de là, ces groupes sont entrés dans certaines régions libanaises, sur de vastes superficies. Ils s’y sont installés et en ont fait des bases pour leur action. En quoi consistait celle-ci ? Des attaques contre les habitants des localités voisines, contre l’armée et les forces de sécurité, le fait de priver les Libanais  de leurs terres, de leurs champs et de leurs carrières, notamment à Ersal et dans les villages avoisinants où les gens vivent de ces biens. Ils ont aussi utilisé ces espaces pour envoyer des voitures piégées soit dans la Békaa, soit dans la banlieue sud de Beyrouth et dans d’autres lieux. Ils ont utilisé cet espace comme base  pour élargir leur influence au Liban, pour prendre le contrôle de la Békaa et lancer des menaces jusqu’à Beyrouth et la Banlieue sud. Les enregistrements de leurs propos existent toujours, même si certains Libanais ont oublié ou nient ces faits. Les enregistrements existent même sur les réseaux sociaux. Ils ont même utilisé le Liban comme base de nouvelles attaques en Syrie et voie de passage des combattants, des armes et d’autres équipements.  Ces groupes armés ont pris le contrôle de la région frontalière et d’une grande partie de la chaîne orientale, jusqu’à la limite de la région du Hermel. Ces zones étaient partagées entre deux groupes, «Daech» et le «Front al Nosra». Il ne fait aucun doute que le Liban faisait partie des cibles choisies par «Daech», même si certains ont oublié ou nient cela. «Daech» a dit que le Liban faisait partie de ses cibles. Donc leur présence au Liban n’était pas uniquement dirigée contre la Syrie ou une réaction à la situation en Syrie. Nous nous souvenons tous de la carte noire publiée par «Daech» sur le califat que cette organisation voulait installer et qui  regroupait le Liban, la Syrie, l’Irak et d’autres Etats arabes et islamiques.  Le Liban faisait partie de la carte du califat de «Daech» et la présence de cette organisation dans le jurd de la Békaa était une tête de pont et une base de départ, alors qu’elle contrôlait déjà le désert syrien, jusqu’à la frontière irakienne et du côté syrien jusqu’à Palmyre. «Daech» n’avait plus qu’un pas de Palmyre au Qalamoun pour élargir son influence. L’armée syrienne et les résistants ainsi que les combattants ont empêché «Daech» de faire cette jonction. Cela a eu un grand impact sur la victoire remportée par le Liban sur ses groupes. Si «Daech» avait réussi à imposer son influence au-delà de Palmyre et jusqu’au Qalamoun et Al Zabadani, ainsi que sur les frontières avec le Liban, cela aurait été plus coûteux et difficile pour le Liban. Aux frontières libanaises, les incidents ont commencé à la fin de 2012 et au début de 201. Les combats se sont poursuivis et se sont terminés par la victoire le 27 août 2017, comme maintenant. Nous parlons donc d’une bataille qui a duré des années, non d’une opération particulière ou d’une série d’opérations . Nous parlons d’une série de batailles menées pendant des années jusqu’à la victoire. Ce que nous voyons aujourd’hui est le fruit de sacrifices, de fatigue et d’immenses efforts. Pour rappel,  en 2012 et 2013, les groupes armés sont arrivés dans le jurd, se sont installés dans les vallées et les collines entourant les localités de la Békaa. Les habitants de ces localités ont alors décidé de leur propre chef, d’abord les habitants des localités de Baalbeck- Hermel et ensuite les localités voisines, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, de défendre leurs villages, leurs maisons, leurs familles et leurs biens. Ils n’ont pas voulu parti. Au contraire, ils ont choisi de rester et de faire face. Les habitants des localités chrétiennes de la région ont décidé de mener la confrontation, contrairement à la décision de leurs partis ou la plupart d’entre eux qui avaient une autre position. L’armée libanaise a pris des positions de défense dans les lieux où elle se trouvait. Je parlerai plus tard de l’attaque. La résistance s’est tenue avec force aux côtés des habitants.

Nous ne devons pas non plus oublier , que comme d’habitude, la division interne libanaise  a poussé certaines personnalités représentant des parties politiques et des figures à se rendre dans le jurd de Ersal et ont tenu des conférences de presse près des groupes armés, exprimant leur soutien et leur appui ainsi que leurs encouragements à ces groupes. Certains ont exprimé un soutien médiatique et politique, d’autres leur ont donné de l’argent et d’autres encore des combattants et des armes. Cela ne doit pas être oublié. Ces personnalités ont donc misé sur la présence continue de ces groupes et j’insiste sur leur victoire. Elles ont ainsi misé sur la défaite des habitants de la Békaa, de l’armée et de la résistance face à ces groupes. Evidemment, ce pari n’est pas étonnant. Car le projet ne portait pas sur le jurd de la Békaa et du Liban. Ce jurd faisait partie d’une grande bataille qui englobe le Liban, la Syrie, l’Irak et la région. Elle est dirigée par les Américains. Je reviendrai sur ce point plus tard. Ces personnalités sont donc le sillage des Américains et de l’ambassade américaine. Elles se disent souverainistes, mais elles ont appuyé des groupes takfiristes et terroristes qui ont occupé un territoire libanais injustement, ont attaqué des localités libanaises et des habitants de toutes les confessions. Ces groupes ont attaqué les biens des Libanais ainsi que leur armée. Ils ont tué des officiers de l’armée, des soldats et ont pris en otages des soldats de l’armée, des éléments des FSI. Ils ont emprisonné, exécuté et fait disparaître les corps. Malgré cela, ces personnalités ont continué à les appuyer et à miser sur eux et sur leur présence dans le jurd libanais.

En face, les habitants ont pris la décision de se battre et nous nous sommes tenus à leurs côtés avec force. La décision de se battre contre ces groupes armés était une décision émanant de la foi, une décision humanitaire, morale, nationale et populaire. En tout cas, au minimum, les habitants qui vivaient dans la zone de danger étaient d’accord sur cette décision, indépendamment de leurs appartenances religieuses et politiques et indépendamment de leurs contradictions politiques. Nous avons pris notre décision et nous sommes entrés en force dans cette bataille. L’armée libanaise, qu’elle en soit remerciée, a maintenu ses mesures défensives. Ce qui était très important pour empêcher que les agressions s’élargissent. Mais à l’époque, le gouvernement n’a pas autorisé l’armée à mener la moindre attaque, même pour libérer ses soldats et officiers et ceux des FSI pris en otages. La raison, en toute franchise, il faut le rappeler, ce sont les menaces américaines. Les Américains ont empêché le gouvernement libanais de prendre une décision qui autorise l’armée libanaise à lancer une attaque dans cette région. Car dès le départ, ces groupes armés étaient sous la protection des Américains. Quand donc la décision de lancer des attaques a-t-elle été prise ? En 2017, lorsque le général Michel Aoun est devenu président de la République. Je me souviens qu’à ce moment, les Américains ont menacé d’arrêter leur soutien à l’armée. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises. C’est la vérité et personne n’ose la nier et celui qui le ferait serait un menteur.

Pendant les années de combat entre 2012 et 2017, il y a eu des batailles violentes. Mais elles ne pouvaient pas être dissociées les unes des autres. C’est vrai qu’il y a des frontières, mais sans fil barbelé. Entre le Liban et la Syrie, les frontières sont virtuelles, les groupes armés contrôlaient  une vaste superficie à l’intérieur du territoire syrien, à Al Zabadani, à Qalamoun et à Qousseyr, ainsi qu’une vaste superficie en territoire libanais. Les opérations sont passées par plusieurs étapes, qu’on peut diviser comme on veut. Personnellement, je parlerai de 4 étapes :

La première est celle de la libération de Qousseyr, la ville et le caza. C(‘est ce qui a éloigné la menace qui pesait sur le Hermel, ses localités et les régions voisines.

La seconde est la libération du Qalamoun ouest et une partie de Al Toufayl, en plus du jurd de Nahlé et de Younine dans de grandes parties.

La troisième étape concerne Al Zabadani. Lorsque le combattant se repliait, cela permettait la libération d’une partie du territoire libanais. Al Zabadani, avec une grande partie du jurd libanais, avant d’arriver à la quatrième étape. L’importance de la deuxième et de la troisième étapes c’est qu’elles ont permis de détruire toutes les cachettes et les lieux où les voitures piégées étaient préparées avant d’être envoyées au Liban avec des kamikazes.

La quatrième étape qui a eu lieu en juillet 2017 a porté sur ce qui restait de la zone occupée par les  groupes armés. Dans la dernière étape, il y a eu une grande bataille à l’intérieur du territoire syrien, le long du jurd de Ersal ou ce qui en restait. Elle a été menée par l’armée syrienne et la résistance. A l’intérieur du Liban,  une grande partie de la bataille a été menée par la résistance. Puis, dans la dernière étape, , le front a été divisé en deux, une partie dont la résistance avait la charge et une autre sous la charge de l’armée libanaise, sur la base d’une décision courageuse du gouvernement libanais de cette époque. Ces quatre étapes ont permis d’infliger une défaite totale  aux groupes armés et de libérer entièrement  cette région.  Tout le territoire libanais occupé par les groupes armés a été libéré et du côté syrien, la bataille aussi a été tranchée, car sinon, elle ne l’aurait pas été du côté libanais. Les corps des martyrs ont été récupérés, ceux de l’armée, des FSI, les otages ont été libérés. Nous avons aussi récupéré nos prisonniers qui étaient à Idlib et ce microbe a été vaincu, cette présence terroriste dans nos régions et à nos frontières a été vaincue. C’est ce que nous appelons la seconde libération et c’est ce que nous appelons une victoire.

Aujourd’hui, pour célébrer cette grande victoire, nous devons d’abord nous adresser aux âmes des martyrs, ceux des armées libanaise et syrienne, ceux de la résistance et ceux tombés parmi les civils, tous ont donné leur sang pour que cette victoire soir remportée. Nous devons aussi nous adresser aux familles des martyrs, aux blessés, à tous les combattants qui ont participé à ces batailles dans des circonstances climatiques difficiles, comme vous le savez, en hiver il fait très froid et il y a de la neige et en été, la chaleur est torride.  Malgré cela, après la libération, ils sont restés deux ans dans le jurd pour que personne ne puisse s’infiltrer vers les localités de la Békaa, menacer leurs habitants ou faire quoique ce soit qui pourrait leur nuire.  Nous devons aussi nous adresser à tous les habitants de la Békaa, à ceux qui ont appuyé ce choix et l’ont encadré et y ont participé. Nous ne devons pas oublier que les habitants de ces localités ont beaucoup souffert dans des conditions difficiles, ils entassaient de la nourriture dans leurs maisons et se privaient parfois pour assurer de la nourriture aux combattants sur les fronts.  Je voudrais encore rendre hommage aux combattants qui sont venus nombreux pour se battre. Nous n’avons d’ailleurs jamais souffert d’un manque d’effectifs. A cette époque, les jeunes se sont présentés en masse pour défendre le Liban, ses villages et ses habitants. Lors de la dernière bataille en 2007, celle qui a marqué la victoire, je peux vous dire  que nos combattants étaient très nombreux, bien plus nombreux que ne l’exigeait la mission. La raison est que nous n’arrivions pas à empêcher ces jeunes, surtout en période de vacances d’été, de participer aux opérations.

C’est pourquoi une grande partie des martyrs de la dernière période faisaient partie des forces de mobilisation. Ils étaient des volontaires, des étudiants d’université. Cela montre l’esprit et la grande volonté qui existent chez notre peuple.

C’est une expérience nouvelle  avec laquelle je termine cette partie pour passer aux autres sujets.

C’est une nouvelle expérience pour l’équation armée-peuple-résistance. Elle est concrète, visible et palpable. Ces gens l’ont vue et tous les Libanais aussi. C’est ce que nous avons appelé «la seconde libération». La première libération en 2000 était le fruit de l’équation «armée-peuple-résistance» et la seconde aussi. Ainsi d’ailleurs que la victoire de juillet 2006. Ce qui est apparu il y a quelques jours dans la prospection dans le bloc 9 est aussi le fruit de cette équation. C’est ce que nous avons appelé «la troisième libération» avec le tracé des frontières maritimes et le fait de recouvrer nos champs, nos droits en gaz et en pétrole dans les eaux territoriales et dans la zone économique. Cette troisième libération est aussi le fruit de cette équation.

Si nous voulons tirer une leçon, elle serait la suivante : 0 travers l’équation « armée-peuple-résistance » nous offrons une équation de défense stratégique nationale qui a fait ses preuves en donnant au pays plusieurs victoires.

C’est la réalité sur le terrain. Par contre ce que proposent les autres ce n’est pas une stratégie de défense. Et si elle l’était, ce serait une stratégie  qui ne mène qu’aux défaites. Si le Liban et la région l’adoptent, ils n’auront que des pertes et des défaites. C’est la vérité.  C’est pourquoi, même lorsqu’il parle d’un dialogue national pour adopter une stratégie de défense, ce camp qui s’est rendu auprès des combattants takfiristes pour les soutenir n’a qu’une idée en tête, celle de désarmer la résistance. Je reviendrai sur ce sujet dans les questions internes.

Aujourd’hui, nous présentons donc au peuple libanais et aux Libanais en général, une victoire réalisée par cette stratégie. Nous rappelons aussi que la victoire dans le jurd de la Békaa est une expérience qui montre les choix ratés et perdants de ce camp politique libanais, qui travaille à l’ambassade des Etats-Unis au Liban. C’est donc un de ses choix perdants et il y en a beaucoup d’autres.

Je passe au second point.

Les dernières menaces israéliennes portant sur l’assassinat de leaders de la résistance et cela englobe des chefs palestiniens et peut-être que cela s’étendra à des chefs libanais. Les Israéliens ont été clairs en disant qu’ils pourraient recourir à ces méthodes. Je reviendrai sur les développements en Syrie.

Les Israéliens ont aussi dit que ce projet pourrait s’étendre  à l’intérieur de la Palestine occupée et en dehors d’elle ; On disait toujours que les Israéliens étudient leurs actes passés, examine leurs erreurs et en tirent les leçons qu’il faut. Il semble que cela se passait ainsi avant. Cela ne s’applique pas au gouvernement ennemi actuel, ni à son armée. Ils refont les mêmes erreurs fatales. Je vais donner deux exemples.

Face à la recrudescence des actes de résistance en Cisjordanie et face au soutien populaire à cette résistance, qu’ont trouvé les leaders israéliens et Netanyahu en particulier ?  Aller vers le lancement d’accusations contre l’Iran et montrer que ce qui se passe en Cisjordanie est un projet iranien et que les Palestiniens qui agissent là-bas sont des instruments iraniens, voire des mercenaires pour le compte de l’Iran. Comme si sans l’Iran, ils ne se seraient pas battus  et n’auraient pas eu ce souffle de confrontation... Bien entendu, voir les choses de cette façon, c’est prendre les peuples de la région pour des idiots. Ils se prennent aussi pour des idiots, tout comme les Israéliens... Ils ne veulent pas voir que la résistance en Cisjordanie est une volonté palestinienne pure. C’est la volonté du peuple palestinien ; Ils oublient aussi que ce peuple se bat contre les Israéliens depuis 75 ans, c’est-à-dire bien avant la victoire de la révolution islamique en Iran conduite par l’ayatollah Khomeiny, et bien avant l’installation du régime de la République islamique en Iran. La résistance du peuple palestinien existait lorsque le Shah gouvernait l’Iran, ce dernier était l’allié d’«Israël» et le peuple palestinien se battait déjà à Gaza, en Cisjordanie en 1948, en dehors et à l’intérieur de la Palestine. Ils veulent renier  la réalité du peuple palestinien et ses droits, son droit à l’existence, à rester, à vivre une vie digne et décente. Il a le droit de recouvrer sa terre, ses symboles sacrés de la mer au fleuve. C’est pourquoi ils cherchent à montrer que la bataille en Cisjordanie est entre «Israël» et l’Iran, ils cherchent ainsi à appeler le monde à se rallier à eux, les Etats-Unis, la communauté internationale et même certains Etats arabes sous prétexte  qu’ils se battent contre l’Iran en Cisjordanie.

La bataille en Cisjordanie est avec le peuple palestinien. La République islamique d’Iran se tient effectivement aux côtés du peuple palestinien privé de ses droits. Qu’elle en soit remerciée. L’Iran n’a pas abandonné ce peuple comme l’ont fait d’autres, mais le projet reste un projet palestinien, ainsi que la volonté et la résistance. L’ennemi a commis la même faute au Liban en 1982. Depuis cette date et jusqu’en 2000 puis 2006, l’ennemi a voulu montrer que ceux  qu’il combat  au Liban ce sont des instruments de l’Iran et un projet iranien, occultant ainsi le fait qu’il y a au Liban, un peuple, des hommes et des femmes qui refusent l’humiliation, l’occupation, l’injustice, l’oppression et l’hégémonie. Ces gens ne veulent pas vivre sous le joug des occupants, ils se battent avec des pierres, du bois, de l’huile bouillant. Ils refusent de saluer l’occupant et se battent avec leurs corps nus, avec l’esprit du martyr et avec tous les moyens pour libérer leur terre comme ce fut le cas en 2000.

C’est un exemple. Ces accusations contre les Palestiniens ne changeront rien à la réalité, ni à celle des Palestiniens, ni à celle des Iraniens qui sont fiers de se tenir aux côtés des opprimés. Ces accusations sont donc du blabla énoncé par Netanyahu et ses semblables.

Le second exemple porte sur les menaces d’assassinats. Où est l’élément nouveau dans ces menaces ? Tout au long du conflit au Liban, en Palestine et dans la région, l’ennemi a réalisé de nombreux assassinats, de grands chefs, des secrétaires généraux, des ulémas, des cadres supérieurs parfois même avec leurs enfants et leurs épouses. Est-ce que cela a abouti à affaiblir  la volonté et la détermination de la résistance ? Ou bien au contraire, cela lui a donné encore plus de volonté d’être présente dans tous les champs de bataille, cela l’a rendue encore plus déterminée à faire des sacrifices et à avoir confiance dans la victoire ? C’est ce qui s’est passé avec les Palestiniens, avec les Libanais et avec les autres résistants dans notre région.

Ces menaces ne pousseront pas la résistance à reculer. Nin les menaces, ni leur exécution n’arrêteront les opérations  et le mouvement de la résistance. Au contraire, tout cela ne poussera la résistance qu’à être plus déterminée dans la confrontation et plus forte. C’est ce qu’ont montré les expériences.

L’ennemi doit reconnaître qu’il se trouve face à une impasse historique et stratégique. Il ne pourra pas trouver de solutions. Que le cabinet restreint ou grand, les généraux, les responsables anciens et actuels de l’entité se  réunissent  et consultent tous les experts du monde, ils ne pourront pas sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent.

La seule solution  devant l’entité, comme l’ont dit les chefs de la résistance palestinienne (je ne le dis pas moi seulement), c’est de laisser cette terre à ses propriétaires véritables, à son peuple. Sinon, cette confrontation se poursuivra de génération en génération et il semble grâce à Dieu que nous n’ayons pas besoin de beaucoup de générations... C’est pourquoi face à cette impasse, toutes ces démarches n’aboutiront à aucun résultat.

Dans ce sillage, je voudrais rappeler  une position que j’ai déjà déclarée à plusieurs reprises : tout assassinat sur le territoire libanais, qu’il touche un Libanais, un Palestinien, un Iranien, un Syrien ou une personne de n’importe quelle autre nationalité entraînera une réaction forte. Nous n’accepterons pas et nous ne  permettrons pas que la scène libanaise soit de nouveau ouverte aux assassinats et nous n’accepterons absolument pas que les règles actuelles de la confrontation soient modifiées, surtout depuis 2006. Les Israéliens doivent bien comprendre cela.

Il faut encore mettre l’accent sur les souffrances des otages palestiniens âgés, que le monde entier a oubliés. Un grand nombre d’entre eux font aujourd’hui la grève de la faim et subissent les pires conditions subies par des prisonniers, surtout à cause de ce gouvernement extrémiste et barbare qui est déterminé à prendre des mesures dures et humiliantes.

Toujours au sujet des prisonniers, nous devons mettre l’accent sur les souffrances des prisonniers politiques à Bahreïn qui vivent tous dans des conditions difficiles. Une partie d’entre eux fait aussi la grève de la faim. Des forces politiques et autres ont déclaré leur solidarité avec ces prisonniers. Le monde est invité  à le faire, ainsi que les associations internationales  et les Etats qui lancent des guerres sous prétexte de défendre les droits de l’homme, alors qu’ils se taisent sur l’injustice et l’oppression en Palestine et à Bahreïn. Chacun doit pouvoir exprimer son opinion, surtout avec les réseaux sociaux. Il faudrait donc qu’il y ait une véritable solidarité avec cette question humnaitaire, que ce soit avec les otages en Palestine, pour que cela ne devienne pas une chose banale et avec les prisonniers politiques à Bahreïn.

Deux mots sur les développements en Syrie. Depuis le début, nous, au Hezbollah, nous disions que ce qui se passe  en Syrie est la continuation de ce qui a commencé en 2011 et 2012. Depuis le début, nous pensions qu’il s’agit d’un plan américain, les Etats-Unis ayant requis l’aide de certains Etats arabes, islamiques et du Golfe. Ces parties ont soutenu le projet avec les médias, l’argent, les armes et les moyens, la logistique et les combattants. Des événements internes qui auraient pu être traités par l’Etat syrien ont été exploités.

Depuis le début, le projet consistait à faire chuter le régime et à contrôler la Syrie, soumettre ce pays et le piller. Certains peuvent s’étonner du terme pillage. Mais que se passe –t-il actuellement à l’Est de l’Euphrate ? Un pillage quotidien du pétrole et du gaz syriens de la part des Américains. C’est une zone qui est hors du contrôle de l’Etat syrien...

Certains prétendent qu’ils dirigent la région et la contrôlent, Kassad, les conseils militaires à Deir Ezzor ou ailleurs. Mais toutes ces forces sont soumises à l’occupant américain... Le véritable chef , depuis le premier jours, ö peuple syrien et peuples de la région, le véritable commandant de la guerre contre la Syrie, depuis le premier jour, ce sont les Américains , de l’aveu même de l’ambassadeur américain à Damas et de l’aveu de plusieurs responsables arabes qui ont précisé tout cela il y a quelque temps. Il a été même question d’une commission formée pour mener la guerre contre la Syrie, comprenant les Américains et certains Etats arabes et régionaux voisins.

Au sein de cette commission, les mesures, les étapes, les préparatifs, les budgets (il a été question d’un budget de 2000 milliards de dollars pour contrôler la Syrie, je ne suis pas sûr du chiffre, car dans les enregistrements, cette partie n’est pas claire) ont été débattus. En tout cas, des milliards de dollars ont été dépensés pour occuper la Syrie, Biden a aussi fait des aveux. Ils ont amené les takfiristes et les groupes terroristes du monde entier vers la Syrie, dans le cadre de la théorie qui dit : On les envie de tous les coins de la planète, certains seront tués, qu’importe il faudra mettre la main sur la Syrie. Voyez l’ampleur de la trahison, la fourberie ! Même les takfiristes amenés de tous les coins du monde étaient destinés à mourir sur place. Le chef d’un des plus importants services de renseignements arabes qui menait cette bataille l’a reconnu. Je ne vais pas nommer cet Etat pour qu’on ne me dise pas que j’ouvre un nouveau conflit.  La théorie disait donc : on les amène du monde entier pour se battre en Syrie, ceux qui seront tués tant mieux et ceux qui survivront, nous les liquiderons.

Donc, tous ces takfiristes, certains assez simples d’esprit, ont été amenés des quatre coins du monde , pour se battre sous la bannière de l’islam, n’étaient que des instruments  dans le projet américain, des instruments idiots dans le projet américain. Il fallait les épuiser avant de les liquider  dans une étape ultérieure.

C’est pourquoi ils ont créé «Daech», les forces américaines sont revenues en Irak sous prétexte de combattre «Daech». Ces forces sont entrées pour occuper l’Est de l’Euphrate. Cette région n’est pas une affaire interne actuellement, entre Kassad et des tribus arabes, le gouvernement et le régime. Il s’agit d’une question américaine par excellence. Je reviendrai sur ce point.

C’est donc là le projet militaire, une guerre universelle qui a échoué, grâce à Dieu, grâce à la résistance du régime et du commandement syriens, de l’armée syrienne et du peuple, ainsi que grâce à l’appui des amis de la Syrie, en tête l’axe de la résistance.

Dès qu’il est devenu clair que la guerre militaire a échoué et est arrivée dans une impasse, pour différentes raisons, dont la résistance, les conflits entre les différents groupes et les combats et liquidations entre eux, les conflits sanglants sur le commandement et sur la décision, la volonté de profiter du pétrole chacun seul et de même de contrôler chacun seul les voies de passage, les Américains ont trouvé une solution de rechange, certains Etats arabes l’ont préparée avec eux et le peuple syrien devrait se rappeler aujourd’hui de cette alternative qui était préparée pour lui, parce qu’aujourd’hui, un même paysage se prépare, une telle rechange laide et affreuse.

Donc, lorsqu’ils ont vu que ce plan militaire a échoué et que la Syrie a commencé à se relever de la crise et à ouvrir ses portes au monde, ils ont découvert que la Syrie, avec son potentiel humain, la volonté de son peuple, et ses capacités, pouvait se rétablir en quelques années, si la porte s’ouvre aux aides  et aux investissements étrangers et que la production et les exportations pouvaient être rapidement relancées.  Je l’ai déjà dit et je le rappelle car la même chose est en train d’être préparée. Les Américains ont donc adopté la Loi César et des sanctions qui ont imposé un blocus très sévère sur la Syrie. Depuis le premier jour de l’application de cette loi, il était clair que les Américains pensaient que ce qu’ils n’avaient pas pu obtenir par la guerre ou par les pressions politiques et le dialogue avec le commandement syrien, ils voulaient l’obtenir par les sanctions, le blocus, la pression sociale et quotidienne,  car cela pousserait la Syrie vers une nouvelle explosion qui pousserait son commandement vers la reddition. C’était là l’intention cachée derrière l Loi César. L’Etat syrien, le gouvernement et les autorités ont déployé de grands efforts- je ne dis pas qu’ils ont fait tout ce qu’il fallait faire, ce sont là des questions qui concernent les Syriens-, mais nous savons tous comment les portes se sont fermées et le blocus a été imposé. L’Etat syrien a essayé et continue de le faire, selon les moyens économiques et financiers disponibles dans ces circonstances difficiles.

Aujourd’hui, les choses ont atteint un point délicat. AU lieu de blâmer le comploteur, celui qui impose le blocus, c’est celui qui est encerclé, celui qui est affamé qui l’est.  Ce sont les Etats-Unis qui imposent le blocus et qui empêchent toute partie sur la planète à investir en Syrie, à tendre la main. Résultat : seuls quelques amis, dont la situation est déjà difficile, cherchent à aider. Même la Chine a une position politique bonne à l’égard de la Syrie, mais ses compagnies n’ont pas le courage d’investir en Syrie à cause de la Loi César. Même la Russie qui se bat en Syrie n’est pas venu avec ses sociétés investir en Syrie par crainte des sanctions américaines. Même chose pour les Etats arabes. Au lieu donc de critiquer la Syrie  pour les manques et la crise économique, il faut dénoncer, brandir les poignets et les armes contre l’occupant américain qui est à l’origine de cette crise. Je donne un exemple : A l’Est de l’Euphrate, il y a les plus importants gisements pétroliers et gaziers en Syrie. Qui les contrôle ? Les Américains. Qui les pille chaque jour ? Les Américains, qui empêchent que les revenus de ces gisements reviennent à l’Etat syrien. Si ces ressources allaient à l’Etat, la situation serait-elle aussi déplorable ? Non. Evidemment. Indépendamment du pourcentage d’influence. Qui empêche la solution politique entre les Kurdes et l’Etat syrien ? Les Américains. Qui empêche la, libération de la zone à l’E4st de l’Euphrate ? Je vous le dis franchement, l’Etat syrien et ses alliés sont en mesure de libérer militairement cette zone, comme ils l’ont fait avec le désert syrien. Cette région n’est pas plus difficile que l’autre. Mais la bataille, là-bas, n’est pas avec  Kassad, ni avec les groupes armés. Cette région est une zone occupée par les Américains. La bataille là-bas est un conflit régional qui pourrait glisser vers un conflit international. Qui transforment le conflit là-bas en conflit régional et international ? Les Américains !

Au lieu de critiquer ceux qui sont la cause du pillage des ressources syriennes, le pétrole, le gaz et autres,  c’est l’Etat syrien qui est blâmé et cela est faux.

Je voudrais dire au peuple syrien, même si cela peut déplaire à certains et plaire à d’autres, que le seul choix est de coopérer avec l’Etat. Une coopération entre l’Etat et le peuple pour faire face avec patience à cette terrible crise est le seul choix, même s’il s’agit d’aboutir à des solutions partielles, de compter sur soi, avec les moyens nationaux, même réduits. Dans les périodes difficiles et historiques, il faut dire clairement son opinion et ses convictions avec franchise et courage. Il ne faut donc pas prêter l’oreille  à ceux qui veulent détruire votre pays, le diviser et piller ses ressources. L’exemple du pillage est donné dans la région à l’Est de l’Euphrate. Si Les Américains contrôlent l’ensemble de la Syrie, ils la pilleront en entier et vous ne profiterez pas de vos ressources. Votre seul espoir est donc dans la coopération, la solidarité et la patience face à cette crise. Mais au bout, il y aura des solutions.

C’est dans ce contexte que nous voyons les pressions américaines à l’Est de l’Euphrate, ainsi que le renforcement des sanctions, les visites de nouveaux députés américains au Nord de la Syrie. Dans quel but ? Faire revivre «Daech». On dit ainsi, il faut vérifier cela, que les Américains voudraient amener les groupes armés et les déployer de Tanaf à Bou Kamal pour fermer les frontières entre la Syrie et l’Irak. Mais ce sont là des illusions, des rêves. La Syrie et l’axe de la résistance ne permettront pas la réalisation d’un tel objectif. Surtout si les Américains veulent se battre à travers leurs instruments. S’ils veulent se battre eux-mêmes, Ahlan wa sahlan. C’est la véritable bataille qui changera les équations. Le fait de faire revivre «Daech» sera accueilli avec la même détermination, avec la même force et détermination, militairement et sécuritairement. Il ne sera pas permis à ceux-là de jouer avec la sécurité de la Syrie, ni celle du Liban et de l’Irak, ni celle de la région.

J’en arrive au dossier libanais.

Un premier point. Il est actuellement question au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la FINUL. Certains projets présentés par des Etats occidentaux n’interviennent pas seulement dans la 1701 mais aussi dans les affaires libanaises. Des remarques libanaises ont été enregistrées sur ces ajouts et ces amendements. La principale question porte sur la liberté d’action de la FINUL au Sud indépendamment et sans coordination avec l’armée libanaise. J’ai un commentaire rapide. D’abord, le Conseil de sécurité, grâce aux Américains, est borgne. Il ne voit pas ce que fait «Israël» au Liban, les violations aériennes, maritimes et les agressions terrestres, les menaces, la nouvelle occupation, à travers l’annexion  du Nord de Ghajar, et d’espaces vastes à travers la construction de murs et l’installation de  fils barbelés.  Tout cela les Américains ne le voient pas. Ils voient seulement comment faire pour que le Sud soit un lieu sûr et ne constitue pas une menace pour l’ennemi, comment faire pour que le Sud soit vide de toute possibilité de défense, de protection ou de résistance. C’est ce que veulent les Américains et rien d’autre. C’est pourquoi ils veulent que les membres de la FINUL soient des agents pour le compte des Israéliens, qu’ils puissent agir là où les Israéliens ne peuvent pas entrer, ni par leurs soldats, ni par leurs espions, ni par leurs drones, alors que les caméras installées ne peuvent pas leur donner les informations qu’ils souhaitent obtenir. Il faut donc que celles de la FINUL le fassent.

Nous étions toujours en train de supporter cette situation en raison de la position politique libanaise, la position politique officielle. En définitive, certains Libanais  considèrent que la présence de la FINUL est dans l’intérêt national libanais et ainsi de suite. Il y a en tout cas un débat sur cette question. Pourquoi la FINUL est-elle postée uniquement au Liban ?  Pourquoi il n’y a pas de FINUL dans le Nord de la Palestine ? Ce sont eux les agresseurs, ce sont eux qui déclenchent la guerre contre le Liban, ce sont eux qui ont envahi le Liban en 1982, qui l »ont attaqué en 1978 et qui ont lancé la guerre de 2006. Ce sont eux qui lancent constamment des menaces, qui effectuent des violations, de la souveraineté, dans la terre, la mer et l’air. Tout cela nous l’avons occulté. L’an dernier, ce qui s’est passé soit par une inattention diplomatique  ou par faiblesse, il fallait le corriger. Nous remercions le gouvernement libanais actuel parce qu’il essaye de le faire, car cette erreur commise l’an dernier a donné la liberté, selon la résolution, totale à la FINUL  de se déplacer indépendamment de l’armée libanaise et du gouvernement libanais. Une force étrangère peut donc se déplacer et agir  sur le territoire libanais sans une autorisation préalable  du gouvernement ou de l’armée, sans même coordonner avec l’armée. Bien entendu, les partisans de la souveraineté n’ont pas protesté ! Mais où est la souveraineté dans cela ? Quelqu’un peut dire : Vous aussi vous êtes une force militaire qui bouge sans autorisation préalable du gouvernement ou de l’armée. A ceux qui disent cela je réponds : nous sommes une force libanaise, nous sommes une partie du peuple du Liban, nous sommes les fils de cette terre, nous ne sommes pas une force étrangère. Il s’agit donc d’un problème interne qui n’a rien à voir avec la souveraineté. Il s’agit d’un problème interne entre les véritables souverainistes et ceux qui suivent les Etats-Unis au Liban.

Il y a en tout cas aujourd’hui de grands efforts de la part du Liban au Conseil de sécurité. Nous saluons le gouvernement et nous espérons  qu’il réussira à faire l’amendement requis et que les amis du Liban nous aideront dans cela.  De toute façon, si l’amendement n’est pas fait, les dispositions adoptées l’année dernière resteront de l’encre sur du papier. L’insistance à procéder à l’amendement  est liée à la dignité nationale. Au Sud, il ne sera pas permis  à toute force d’agir sans tenir compte des habitants. Il n’est pas question de porter les armes, mais les gens, les habitants du Sud ne permettront pas que le texte soit appliqué, en dépit du refus u gouvernement libanais.

Le second point porte sur la situation interne. Il s’agit du dossier présidentiel, car les Libanais attendent l’arrivée de l’émissaire français. Il y a eu une polémique au sujet des questions adressées par M. Le Drian aux députés. Certains ne veulent pas y répondre. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une violation de la souveraineté ! Ils roulent leurs muscles devant les Français. Mais je vous demande : s’il s’agissait d’un émissaire américain et s’il s’agissait d’un message américain, auraient-ils osé dire qu’ils ne veulent pas répondre et que leur réponse c’est ce que décide la commission des 5 ? S’il s’agissait  d’un émissaire d’un Etat arabe, auraient-ils osé dire la même chose ?  Je discute de la forme, non du fond.  Des gens ont même préparé une pétition et ont réuni des signataires. Je divise les signataires en deux parties. Une qui ne représente qu’elle-même et je ne me fatiguerai pas à lire leurs déclarations. Une autre qui représente des forces politiques et des députés élus. Ceux-là, il est normal de lire leurs déclarations car nous respectons l’autre avis et de plus, nous aimons savoir que  les autres pensent, nous ne fermons pas les yeux et nous ne nous bouchons pas les oreilles comme ils le font eux-mêmes. Que disent-ils ? J’ai entendu cela de la part d’une partie politique au sein du camp adverse.  Ils disent donc : nous refusons le dialogue. Ils disent à Le Drian et à d’autres qu’ils ne veulent pas dialoguer. Que peut-on faire dans ce cas ? Les obliger à dialoguer malgré eux ?  Nous n’avons eu aucune réaction. Nous aurions pu nous fâcher et dire à notre tour que nous ne voulons pas parler avec eux. Mais parce que nous avons des arguments, de la logique et que nous ne sommes pas faibles, nous ne craignons pas le dialogue.  Nous n’avons rien dit pour que les autres ne croient pas que nous supplions pour qu’il y ait un dialogue, parce qu’ils vont dire : vous voyez, ils veulent le dialogue parce qu’ils sont faibles. Ils mènent campagne à ce sujet au sein de l’opinion publique. C’est d’ailleurs une de leurs contradictions : tantôt ils disent que le Hezbollah est coincé, il est faible et dans une impasse, il ne sait donc pas quoi faire. Une demi-heure plus tard, il dit : le Hezbollah a un surplus de force, il contrôle l’Etat et a mis la main sur tout ! Il faut choisir : soit il est faible, soit il est trop fort.

Donc, ils ne veulent pas de dialogue. C’est le premier point.

Le second point : ils disent : nous ne permettrons pas au candidat de la moumanaa d’arriver à Baabda. Puis ils disent  s’il y a une entente qui permet au candidat dit de la moumanaa d’arriver à la majorité plus une des voix, ils comptent saboter le quorum. Ils ferment ainsi la voie à l’élection d’un président. C’est clair.

Le troisième point, qui est le plus grave. Ils disent nous voulons un président pour construire un Etat qui puisse confronter le Hezbollah. Ils ne veulent donc pas construire un Etat pour régler les problèmes des gens. Il y a aujourd’hui au Liban, un problème  d’électricité, d’eau, de chômage, de monnaie, de médicaments, d’hôpitaux... Malgré tout cela, ils ne veulent pas construire un Etat, alors que les institutions de l’Etat sont dans une situation dangereuse. Ils ne veulent pas sauver ces institutions. Ils veulent un Etat pour faire face au Hezbollah. Cela montre au service de quel projet ils sont, un projet national ou un projet au service des Américain. Car qui veut la confrontation avec le Hezbollah ?  Qui réclame le désarmement du Hezbollah ?  D’abord, dans le monde entier, les premiers à réclamer un tel désarmement ce sont les Israéliens. Ils vont maintenant dire : le sayed nous accuse d’être israéliens. Non, je dis qu’ils servent le projet israélien déclaré. Il n’est pas besoin de prouver cela. «Israël» et les Etats Unis parlent jour et nuit de désarmer le Hezbollah. Une partie politique qui se dit souverainiste  et nationaliste dit qu’elle veut un président pour la construction d’un Etat en mesure de faire une confrontation avec le Hezbollah. «Si vous pouvez le faire, n’hésitez pas !». Mais cette mentalité ne peut pas construire un Etat ou une patrie. Elle ne peut même pas contribuer à sortir le Liban de la situation difficile qu’il traverse. Cette mentalité veut mener le Liban vers la guerre civile. Après mon dernier discours, nombreux sont ceux qui ont dit que le sayed accuse certaines parties de pousser vers la guerre civile, ce qui est faux. Moi je dis, c’est vrai à cent pour cent. Les indices, les chiffres, les preuves au quotidien le confirment. Certains ont dit que le sayed mène une guerre psychologique sur les Libanais en évoquant la menace de la guerre civile. Je ne le fais et je n’ai pas besoin de le faire. Je dis simplement la vérité aux Libanais, les réalités sur lesquelles certains travaillent. Certains voient que leurs rêves ne peuvent se réaliser que sur les décombres du Liban, sur les squelettes des Libanais. Pour ces raisons, oui, ils poussent dans cette direction. Face à une telle partie, un tel projet politique et face à une telle mentalité  et un tel discours, dites-nous que devons-nous faire ?

Le point suivant porte sur le dialogue entre le Hezbollah et le CPL.  Dans cette situation complexe, nous sommes allés, par la volonté des deux parties, vers le dialogue entre le Hezbollah et le CPL. Il semble que jusqu’à présent, ce soit le seul dialogue ouvert dans le pays, sur lequel on peut miser. Je voudrais dire deux mots sur ce dialogue. Je voudrais toutefois faire quelques précisions. Dans ce dialogue, nous discutons au nom du Hezbollah, no à celui de nos alliés et amis. C’est pourquoi, lorsque nous aboutirons à un accord, et nous le ferons inchallah, cela n’engagera pas nos alliés et nos amis. Mais il est normal que nous soumettions à ce moment les résultats auxquels nous avons aboutis à nos amis et alliés. Nous discuterons alors ensemble et nous prendrons une décision ensemble. Il ne faut donc pas croire que nous agirons seuls ou que si nous sommes d’accord, nos alliés et amis le seront aussi. Nous n’avons jamais agi de cette façon. Les frères au CPL le savent. Ils savent que si nous parvenons à un accord, il s’agira d’un accord bilatéral, qui exigera un effort particulier avec les autres forces politiques au Liban pour les en convaincre. Certes, nous sommes concernés pour en parler avec nos alliés et nos amis et trouver un accord avec eux. Le second point est que nous menons un dialogue sérieux qui a besoin de temps. A ce sujet je dois dire que je lis la presse et les médias et je vois chaque jour des questions du genre : où en est le dialogue ? A –t-il progressé ?  Beaucoup exposent à ce sujet leurs désirs, non les réalités. D’ailleurs, une grande partie des médias libanais exposent désormais leurs souhaits...CE dialogue a donc besoin de temps. Pourquoi ? On nous a proposé un seul sujet (Je ne parle pas au nom des responsables du CPL. Ils le font eux-mêmes) : la décentralisation administrative  et financière poussée ou non. Le sujet du débat est le projet de loi qui existe au Parlement et pour lequel, dans le passé, une commission parlementaire a été formée. La moitié des points ont été discutés. Des amendements y ont été apportés, mais les événements, ainsi que la fin du mandat du Parlement ont stoppé ce processus. Nous sommes donc devant un projet qui comporte de nombreux points, il faut les discuter un à un. On peut s’entendre ou non, c’est un débat. Si nous nous entendons sur un brouillon, nous devrons le soumettre  aux amis et alliés pour en discuter, ainsi qu’aux autres forces politiques. Car ce projet doit être adopté au Parlement et il a besoin de la majorité des voix. Nous sommes donc devant un projet de loi qui regroupe des dizaines de points. Nous les discutons sérieusement.  Deuxièmement, les priorités présidentielles proposées par le CPL, nous les avons étudiées. Nos réponses sont prêtes et nous en discuterons au cours des prochains jours. Tout comme pour les points de la décentralisation administrative. Nous en avons discuté entre nous et nous avons formé des commissions dans ce but. Nous avons abouti à une vision  précise et nous formerons des commissions pour le dialogue direct. Le troisième point, c’est le Fonds Fiduciaire. Jusqu’à présent, il n’existe pas de projet juridique détaillé. Il y a des idées qui ont besoin d’être discutées. Donc, pour être réalistes, nous sommes face à une discussion sérieuse et profonde qui nécessité un peu de temps. Où peut-elle arriver ? IL ne fait aucun doute que ce sont là des sujets très importants pour le Liban, des sujets stratégiques qui ouvrent de nouveaux horizons. Mais ils ont certainement besoin d’entente, une entente politique avec la plupart des forces politiques, car tous ces sujets ont besoin d’être adoptés par le Parlement. En tout cas, où tout cela va-t-il nous mener ?  Nous déployons des efforts et le dialogue est ouvert. Nous espérons aboutir à des résultats. Nous verrons les développements au cours des prochains jours. L’émissaire français viendra –t-il ? Quand ? Quelles sont les idées qu’il présentera ? Des idées nouvelles ou anciennes ?  Quelle sera l’attitude des forces politiques ? Il ne fait aucun doute que le mois de septembre  constituera une étape importante pour l’échéance présidentielle.

Il me reste deux points, deux occasions.

La première est la commémoration de la disparition de l’imam Moussa Sadr et ses compagnons, cheikh Mohammed Yacoub et Abbas Badreddine. Que Dieu les ramène sains et saufs. Il s’agit certes d’une commémoration douloureuse pour les Libanais, pour de nombreux arabes et musulmans dans le monde, en raison de ce que représentait cet imam  sur le plan des valeurs religieuses, islamiques, arabes, nationales, jihadistes et spirituelles.  Dans le cadre de cette commémoration, nous ne pouvons que revenir à cette étape  dure et difficile. Nous ne pouvons que nous demander pourquoi l’imam a été pris pour cible et dans quel contexte a eu lieu sa disparition... Aujourd’hui, nous joignons notre voix à celle de nos frères à Amal, au public de ce mouvement, à ses bases, à nos frères au sein du Conseil Supérieur Chiite. Nous nous considérons tous comme les fils de ce grand imam, ses élèves et ses disciples sur le chemin de la résistance. Nous poursuivons sur le chemin qu’il a tracé en appuyant la résistance palestinienne dont il disait qu’il allait la défendre  avec son turban... Nous poursuivrons sur cette voie vers Jérusalem dont il disait qu’il refusait qu’elle soit libérée par d’autres que les croyants. Nous poursuivons sur la voie qu’il a tracée au Liban, celle de la coexistence et de la foi dans le Liban patrie définitive pour tous ses fils. Il refusait la partition, la division, l’effritement sous n’importe quel titre. IL avait une ligne claire, celle du jihadiste résistant noble. Nous poursuivrons sur ce chemin ensemble et la cause de cet imam restera vivante, jusqu’à ce qu’il revienne comme nous l’espérons tous avec ses deux compagnons  sur la scène de son jihad et de son combat, même s’il a pris de l’âge.  En cette occasion, nous exprimons notre solidarité  avec ceux qui ont assumé la responsabilité de cette cause depuis le début et qui continuent à la suivre jusqu’au bout.

Le second point, c’est la commémoration du quarantième. Je voudrais attirer l’attention des Libanais, de la région et du monde sur les images impressionnantes venues d’Irak, sur le chemin de Karbala, de Bagdad à Karbala, de Najaf à Karbala, de Bassorah à Karbala, de toutes les villes d’Irak vers cette destination, de toutes les frontières irakiennes  vers Karbala... Des millions de personnes venues d’Irak et d’en dehors de ce pays marchent des centaines de kilomètres en cette période de grande chaleur vers la ville de Karbala qui abrite  le mausolée dédié au sayed des martyrs Abou Abdallah al Hussein et à ses compagnons martyrs. Des millions de personnes vont à pied. Qu’est-ce qui les pousse à le faire par cette chaleur ? Ces images poussent à se poser de nombreuses questions, sur la portée spirituelle, religieuse, émotionnelle, humaine et spirituelle de cette démarche. Surtout en cette période de recul de la pensée. Pourquoi je dis cela ? Aujourd’hui au cœur des Etats-Unis, en Europe, dans ces pays qui se considèrent civilisés, nous voyons une véritable décadence, les gens veulent se transformer en chiens, en porcs en animaux. Il y a une véritable déchéance  sur le plan moral, sur le plan du genre, de la famille etc.   Les images des pèlerins vers Karbala soulèvent de nombreuses questions. Comment un pays qui sort à peine de la guerre peut-il accueillir 27 ou 25 millions de visiteurs et les convois de millions de personnes sont gérés efficacement. Ils sont nourris, abrités et sécuritairement ils sont protégés. Des lieux pour qu’ils se reposent sont assurés, l’accueil est généreux, les familles et les tribus irakiennes ouvrent leurs portes pour accueillir ces millions de pèlerins... Ces images sont impressionnantes. Il faut s’y arrêter. Ces images montrent un des éléments de force  de cette oumma. Si on cherchait à en profiter, cela pourrait avoir un impact sur l’ensemble de la région.  Nous souhaitons que la saison de ce pèlerinage, comme celle du pèlerinage de la Mecque soit une période de libération des tyrans, des occupants, des criminels, de ceux qui imposent leur hégémonie et des arrogants. Aujourd’hui,  nous voyons la Palestine au cœur de cette marche de millions de personnes vers Karbala, nous voyons Jérusalem dans cette même marche... ceux qui marchent vers Karbala voient ainsi sur leur chemin des images des prisonniers dans les geôles israéliennes, des représentations de Jérusalem occupée par les sionistes et ils réagissent avec force avec ces images et ces symboles.  Avec le temps, cette occasion devient une source d’appui moral et spirituel immense au mouvement de la résistance dans la région et à l’ensemble de l’axe de la résistance dans la région.  Cela grâce aux Irakiens, peuple, familles, tribus et autorités, grâce à leur fidélité au sayed des martyrs Abou Abdallah al Hussein. Je souhaite que les visiteurs libanais, et je sais qu’ils sont nombreux cette année, soient an harmonie avec les autres visiteurs et qu’ils donnent une image lumineuse du Liban et de son peuple et de sa résistance, comme ils l’ont fait par le passé. Je souhaite aussi qu’ils profitent au maximum de cet apport spirituel, moral, humain et culturel, dans cette occasion grandiose, qu’ils supportent la chaleur et surmontent les difficultés du voyage et reviennent sains et saufs, le cœur pur et l’esprit plein de belles idées. Nous faisons les mêmes souhaits pour tous les pèlerins, ceux qui viennent d’Irak et ceux qui viennent d’autres pays. Que Dieu les protège tous et accepte leurs prières. Je félicite une nouvelle fois le peuple libanais et tous les peuples de la région pour cette nouvelle libération, surtout nos frères de la Békaa et de Baalbeck- Hermel. C’est une nouvelle étape dans la confrontation avec l’hégémonie américaine et le nouveau projet pour la région et pour le Liban qui a été remportée.

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