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«L’Ukraine a perdu la guerre, elle le sait et les Etats-Unis aussi», selon un ex-officier français

«L’Ukraine a perdu la guerre, elle le sait et les Etats-Unis aussi», selon un ex-officier français
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Par AlAhed avec Sputnik

Cafouillage sur cafouillage. Dans la foulée d’une contre-offensive laborieuse, Kiev multiplie les déclarations irrationnelles car les autorités se savent condamnées à la défaite, a expliqué à Sputnik Alain Corvez, conseiller en stratégie et ancien colonel de l’armée française.

Kiev a notamment critiqué le potentiel apport de Mirage français, expliquant que ceux-ci seraient immanquablement détruits par les systèmes de défense russe, à en croire Youri Ignat, porte-parole de l'Armée de l'air ukrainienne.

Une nouvelle sortie qui illustre la fébrilité de Kiev, selon Alain Corvez.

«C’est pitoyable d'entendre toutes ces déclarations. En réalité, l'Ukraine a perdu la guerre, elle le sait. Les Américains le savent. La plupart des gens informés en Europe le savent. Mais les Américains, pour des raisons diverses, notamment électorales, font semblant de ne pas le voir et veulent prolonger ce conflit tragique. On a donc droit à des déclarations complètement folles, illogiques, sortant de toute rationalité. Les autorités de Kiev critiquent de plus en plus leurs soutiens alors qu’elles sont acculées à une défaite inéluctable», explique-t-il ainsi.

Le haut gradé rappelle qu’il faut de toute manière une formation conséquente pour piloter des appareils tels que les Mirage, les Rafale ou les F-16.

Ces déclarations «ne correspondent donc à rien», sauf à penser que des pilotes français ou américains seront aux commandes de ces appareils.

Vers un réveil européen?

Au-delà des errements de Kiev, le conflit semble lasser de plus en plus côté européen, souligne encore Alain Corvez.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, a notamment annoncé ne plus vouloir livrer d’armements à l’Ukraine, dans un contexte de tensions quant aux exportations de céréales.

Une sortie tout sauf anodine, selon le conseiller en stratégie, qui rappelle le soutien jusque-là indéfectible de Varsovie à Kiev.

«Je vois de plus en plus de pays européens qui soutenaient l'Ukraine devenir un peu plus réalistes et reconnaître qu'ils doivent d'abord s'occuper de leurs intérêts […] La position polonaise est très importante, je dirais presque qu'elle entérine la défaite ukrainienne», analyse-t-il.

Ce réveil européen conjugué à l’inéluctable défaite ukrainienne pourrait par ailleurs déboucher sur une «dislocation de l’Otan» voire de l’Union européenne, avance encore Alain Corvez.

Plus généralement, l’échec en Ukraine pourrait pousser certains pays du Vieux continent à revoir leur politique d’alignement sur les États-Unis.

Moscou renforcé, Washington s’en mord les doigts

Même de l’autre côté de l’Atlantique, certaines œillères semblent tomber.

Le soutien occidental à l’Ukraine et les politiques de sanctions ont en effet poussé la Russie à nouer de nouveaux partenariats, avec la Chine ou des pays du Sud global, souligne Alain Corvez.

Loin d’être isolé, Moscou a renforcé certaines de ses alliances, ce qui commence à inquiéter du côté de Washington.

«C'est la fin d'un projet américain qui a échoué lamentablement, en faisant beaucoup de morts au sein de l'Europe. Je pense que des stratèges américains commencent à s’inquiéter d’un renforcement de la Russie. On voit bien les alliances avec la Chine, avec l'Iran qui se précisent […] Finalement, ils ont rapproché la Russie de la Chine et d’autres pays non-alignés. Ils s'en mordent les doigts et s'aperçoivent qu’au lieu d'affaiblir Moscou, ils n'ont fait que le renforcer. Les Américains voient enfin clair et se rendent compte de leur erreur», détaille scrupuleusement le haut gradé

De nombreuses voix à Washington avancent en outre que la Chine sera la principale menace à l’hégémonie américaine et qu’il faut arrêter «de disperser les forces» en Ukraine, souligne Alain Corvez.

L’aide allouée à l’Ukraine fait d’ailleurs de plus en plus débat du côté des Républicains.

Le vote sur la prochaine tranche de fonds pourrait provoquer des remous au Congrès, rapportait récemment le Washington Post.

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