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Haut-Karabakh: pourparlers entre séparatistes arméniens et l’Azerbaïdjan… Pachinian sous pression, Aliev renforcé

Haut-Karabakh: pourparlers entre séparatistes arméniens et l’Azerbaïdjan… Pachinian sous pression, Aliev renforcé
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Par AlAhed avec AFP

Les premiers pourparlers entre l'Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh, au sujet d'une réintégration de ce territoire sécessionniste, se sont achevés après environ deux heures de discussions, ont annoncé des médias d'État azerbaïdjanais.

Aucune conférence de presse n'était prévue après ces discussions qui se sont tenues dans la ville azerbaïdjanaise de Yevlakh, située à 295 km à l'ouest de la capitale Bakou.

Sur des images diffusées par l'agence de presse officielle azerbaïdjanaise Azertag, six hommes en costume étaient autour d'une table pour négocier une réintégration de ce territoire en majorité peuplé d'Arméniens à l'Azerbaïdjan.

«Ce chemin n'est pas facile, mais il nous faut l'emprunter»

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a appelé jeudi son pays à emprunter «le chemin» de la paix, même s'il est difficile, alors qu'il est accusé par l'opposition d'avoir laissé l'Azerbaïdjan reprendre militairement le contrôle de la région séparatiste du Nagorny Karabakh.

«Il faut apprécier la paix et il ne faut pas confondre paix, trêve et cessez-le-feu. La paix est un environnement dénué de conflits inter-étatiques, inter-ethniques. Ce chemin n'est pas facile, mais il nous faut l'emprunter», a-t-il déclaré dans une adresse à la nation à l'occasion de la fête de l'Indépendance.

Au moment où les pourparlers débutaient à Yevlakh, des tirs, dont l'origine n'était pas connue dans l'immédiat, ont été entendus à Stepanakert, la capitale des séparatistes arméniens, par un correspondant présent sur place.

«Les forces armées azerbaïdjanaises ont utilisé différentes armes depuis les environs de Stepanakert, violant l'accord sur le cessez-le-feu» entrée en vigueur mercredi, ont accusé les sécessionnistes.

Des allégations aussitôt qualifiées de «désinformation» par le ministre azerbaïdjanais de la Défense Zakir Hassanov.

À Genève, l'Arménie a dans le même temps qualifié de «crime contre l'humanité» l'opération militaire azerbaïdjanaise au Nagorny Karabakh, assurant devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU qu'un «nettoyage ethnique» était «en cours».

Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU cet après-midi

Selon le dernier bilan des séparatistes arméniens, l'offensive azerbaïdjanaise qui s'est achevée en 24 heures mercredi à la mi-journée a fait au moins 200 morts et 400 blessés.

Le ministère russe de la Défense a quant à lui annoncé que deux soldats russes avaient été tués mercredi lorsque leur voiture a été visée par des tirs.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a présenté «ses excuses» à son homologue russe Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin, après que des soldats russes de maintien de la paix ont été tués au cours de l'offensive azerbaïdjanaise au Karabakh.

Une «enquête approfondie sera menée sur cet incident et tous les responsables seront dûment punis», a également indiqué Ilham Aliev, selon le Kremlin.

Acculés par la puissance de feu des unités azerbaïdjanaises et la décision de l'Arménie de ne pas leur venir en aide, les séparatistes ont accepté de rendre toutes leurs armes et de participer à de premiers pourparlers sur «la réintégration» à l'Azerbaïdjan du Nagorny Karabakh.

En parallèle, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU se déroulera dans l'après-midi.

Pachinian sous pression, Aliev renforcé

À la veille des négociations, Hikmet Hajiev, un conseiller du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, a assuré que l'Azerbaïdjan avait «pour objectif la réintégration pacifique des Arméniens du Karabakh» et une «normalisation» des relations avec l'Arménie.

Il a promis «un passage en toute sécurité» aux forces séparatistes arméniennes, assurant que «toutes les actions» menées «sur le terrain» étaient coordonnées avec le contingent de maintien de la paix russe.

Vingt-quatre heures après le déclenchement de son offensive militaire, l'Azerbaïdjan a «rétabli sa souveraineté» sur le Nagorny Karabakh, s'est félicité mercredi Ilham Aliev.

Cette victoire azerbaïdjanaise nourrit les craintes d'un départ massif des 120.000 habitants du Nagorny Karabakh, tandis que des images diffusées par des médias locaux montraient une foule rassemblée à l'aéroport de Stepanakert, contrôlé par les Russes.

Plus de 10.000 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont d'ores et déjà été évacuées de l'enclave, a fait savoir mercredi soir un responsable des séparatistes.

Les soldats de la paix russes ont affirmé jeudi matin avoir pris en charge environ 5000 personnes évacuées.

La capitulation des séparatistes a fait monter la pression sur le premier ministre arménien, critiqué pour ne pas avoir envoyé d'aide au Nagorny Karabakh.

Au lendemain de heurts devant le siège du gouvernement, des milliers de manifestants, partisans des séparatistes du Nagorny Karabakh, se sont de nouveau rassemblés mercredi soir et des incidents ont éclaté avec la police.

Nikol Pachinian «doit partir, il ne peut pas diriger le pays», a déclaré l'un d'eux, Sarguis Hayats, un musicien de vingt ans.

Soutien de la Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé jeudi son «soutien sans réserve» à Bakou lors d'un entretien téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, a annoncé la présidence turque.

«Le président Erdogan a reçu des informations de la part de Ilham Aliev sur la situation actuelle de l'opération lancée par l'Azerbaïdjan. Le président Erdogan a une fois de plus exprimé à Aliev le soutien sans réserve de la Turquie à l'Azerbaïdjan», indique la présidence dans un communiqué.

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