Iran: nouvelles sanctions occidentales, Téhéran réagit
Par AlAhed avec agences
Les États-Unis et leurs alliés ont imposé une nouvelle série de sanctions contre des dizaines de personnes et d'entités iraniennes, suite à des accusations infondées de «violations des droits de l'homme» en Iran. L'appareil diplomatique du pays a cependant condamné le double langage de l'Occident.
L'Iran a fermement condamné les États-Unis et leurs alliés pour avoir imposé de nouvelles sanctions contre la République islamique qui, pourtant, s'est évertuée à défendre la population tout au long des émeutes soutenues par l'Occident qui ont secoué le pays en 2022.
Vendredi 15 septembre, les États-Unis, l’Angleterre et l'Union européenne ont sanctionné des dizaines de personnes et d'entités iraniennes, qu'ils accusaient soit de «répression», soit de «fausse déclaration» sur les troubles de l'année dernière.
Plus tard dans la journée, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a dénoncé les sanctions comme étant un «comportement non constructif», contraire aux intérêts des pays occidentaux, eux-mêmes.
L'Occident devait plutôt adopter «une nouvelle politique basée sur le respect d’une grande nation civilisée qu’est l’Iran, de la souveraineté de la République islamique d’Iran ainsi que de la sécurité et des intérêts communs des deux parties», a-t-il souligné.
«Larmes de crocodile»
«L’Occident n’a pas le droit de verser des larmes de crocodile pour les Iraniens», a conclu M. Kanani.
Les Etats-Unis, en coordination notamment avec le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ont imposé des sanctions à 25 Iraniens, trois médias et une entreprise iranienne de recherche sur internet «en lien avec la répression des manifestations», selon les autorités américaines.
La plupart des personnes sanctionnées sont des «membres clés» des forces de sécurité iraniennes et des Gardiens de la Révolution.
Gholamali Mohammadi, le chef de l'Organisation des prisons iraniennes, est aussi visé, affirme le Trésor américain.
Les médias visés sont Press TV, Tasnim News Agency et Fars News Agency.
Le Royaume-Uni a précisé avoir également sanctionné le ministre de la Culture Mohammad Mehdi Esmaili, son adjoint Mohammad Hashemi, le maire de Téhéran Alireza Zakani et le porte-parole de la police, Saeed Montazer Al-Mahdi.
L'UE a aussi ajouté vendredi quatre responsables iraniens sur la liste des personnalités sanctionnées sous prétexte de la «répression des manifestations en Iran».
Des émeutes ont éclaté à la mi-septembre 2022 à travers l'Iran après que Mahsa Amini, une jeune Iranienne de 22 ans, s'est évanouie dans un poste de police de Téhéran.
Elle a été déclarée morte trois jours plus tard dans un hôpital.
Un rapport officiel de l'Organisation iranienne de médecine légale a conclu que sa mort était due à une maladie plutôt qu'à de prétendus coups portés à la tête ou à d'autres organes vitaux du corps.
Malgré des éclaircissements sur les circonstances de sa mort, des manifestations ont éclaté et dégénéré en violence.
Finalement, elles ont abouti à des attaques contre des agents de sécurité et à des actes de vandalisme contre des biens publics, des véhicules de police et des ambulances.
Le Renseignement iranien a déclaré que plusieurs pays, dont les États-Unis et la Grande-Bretagne, avaient utilisé leurs services d'espionnage et leurs mass médias pour provoquer le chaos en Iran.
Les violentes émeutes soutenues par l’étranger ont coûté la vie à des dizaines de personnes, autant parmi les forces de sécurité que les innocents.