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Maroc: des «dizaines» de poursuites contre des internautes

Maroc: des «dizaines» de poursuites contre des internautes
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Par AlAhed avec agences

L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a recensé en deux ans «des dizaines de poursuites judiciaires» suite notamment à des publications critiquant les autorités sur les réseaux sociaux, selon un rapport de l’ONG présenté jeudi à Rabat.

Ces personnes ont été poursuivies «sur la base de leurs opinions politiques, d’enquêtes, d’articles de presse publiés sur les réseaux sociaux, ou du fait de leur participation à des manifestations pacifiques», détaille l’AMDH, principale organisation indépendante de défense des droits de l’homme au Maroc.

Les peines, prononcées au cours des deux dernières années, vont de quelques mois de prison à six ans de prison. Seuls cinq prévenus ont été acquittés, a indiqué l’AMDH, sans donner plus de détails.

Ces dernières années, des militants, mais aussi des gens ordinaires, ont été emprisonnés, dans des affaires distinctes, pour des chefs d’inculpation allant d'«atteinte à la religion islamique ou au régime monarchique» à «outrage à des fonctionnaires», selon l’ONG. De leur côté, les autorités marocaines affirment lutter contre la «diffamation» et les «atteintes aux libertés individuelles» sur les réseaux sociaux, des «crimes» passibles d’emprisonnement.

Lundi, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné un internaute à cinq ans de prison pour outrage à la monarchie après avoir critiqué sur Facebook la normalisation diplomatique avec l’entité israélienne.

Saïd Boukioud, 48 ans, a été condamné en vertu de l’article 267-5 du Code pénal, qui punit «quiconque porte atteinte à la monarchie» de six mois à deux ans de prison. Mais la peine est susceptible d’être portée à cinq ans de prison si l’infraction est commise en public — «y compris par voie électronique».

Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent ce texte de loi qui entrave la liberté d’expression et dont le libellé «ne précise pas concrètement les faits qui pourraient constituer une atteinte» à la monarchie.

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