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Coup d’État au Niger : les opérations humanitaires de l’ONU suspendues, la France évoque des «possibilités de sortie»

Coup d’État au Niger : les opérations humanitaires de l’ONU suspendues, la France évoque des «possibilités de sortie»
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Par AlAhed avec agences

La France ne considère pas comme «définitive» la «tentative» de coup d'État au Niger, où des militaires putschistes séquestrent depuis mercredi soir le président «démocratiquement élu» Mohamed Bazoum, a déclaré vendredi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, évoquant des «possibilités de sortie».

«Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez», celui du président Bazoum, a déclaré le colonel major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires en tenue. «Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale», a-t-il ajouté. Il a affirmé «l'attachement» du CNSP au «respect de tous les engagements souscrits par le Niger», rassurant également «la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l'intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains».

Les opérations humanitaires de l'ONU «suspendues»

Les opérations humanitaires de l'ONU au Niger «sont suspendues» en raison du coup d'Etat, alors que le pays fait déjà face à une situation humanitaire «complexe», a annoncé jeudi le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance humanitaire au Niger est passé de 1,9 million à 4,3 millions en 2023, et le nombre de personnes victimes d'insécurité alimentaire sévère devrait atteindre 3 millions lors de la saison de soudure (juin à août) avant la prochaine récolte.

Demande de libération

Le président Emmanuel Macron a parlé à plusieurs reprises - et encore vendredi matin - à son homologue Mohamed Bazoum dont «nous demandons la libération», a-t-elle rapporté aux journalistes en marge d'une visite d’Emmanuel Macron en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le président nigérien, «qui est le président démocratiquement élu», lui a «dit qu'il est en bonne santé et nous souhaitons non seulement qu'il soit libéré mais libéré en totale sécurité lui et sa famille comme préalable au retour à l'ordre constitutionnel», a exhorté la ministre.

À Niamey, l'armée a apporté jeudi son soutien aux militaires putschistes qui séquestrent le président nigérien depuis mercredi soir. Les putschistes ont accusé la France, dont 1500 soldats sont au Niger, d'avoir enfreint la fermeture des frontières en faisant atterrir un avion militaire à l'aéroport international de Niamey. Ils ont appelé «une fois pour toutes au respect strict des dispositions» prises par la junte.

Des sanctions à venir

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) «exige la libération immédiate du président Mohamed Bazoum qui reste le Président légitime et légal du Niger reconnu par la Cédéao».

Selon la cheffe de la diplomatie française, «la Cédéao s'est expliquée avec la plus grande clarté», elle «va tenir une réunion au sommet vraisemblablement dimanche» où «d'éventuelles sanctions pourraient être décidées» que la France soutiendra.

Elle a réaffirmé que Paris condamnait «avec la plus grande fermeté la tentative de coup d'État» qui «n'a aucune légitimité». «Si vous m'entendez parler de tentative de coup d'État, c'est que nous ne considérons pas que les choses sont définitives», a encore déclaré la cheffe de la diplomatie française, évoquant «des possibilités de sortie si les responsables de cette tentative entendent le message de la communauté internationale».

Le Niger est un partenaire privilégié de la France dans le Sahel et son histoire est jalonnée de coups d'État depuis l'indépendance de cette ex-colonie française en 1960.

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