Accord céréalier : le Kremlin met en garde contre des «risques» sécuritaires après le retrait russe
Par AlAhed avec agences
Poursuivre les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, comme proposé par Kiev, poserait «certains risques» sécuritaires, a mis en garde le Kremlin mardi, après le refus de Moscou de prolonger l'accord international qui les autorisait.
«En l'absence de garanties de sécurité appropriées, certains risques se posent», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que «si quelque chose doit être élaboré sans la Russie, ces risques doivent être pris en compte».
Quelques heures après le retrait russe de cet accord crucial pour l'alimentation mondiale, M. Peskov a accusé Kiev d'utiliser le couloir maritime destiné jusque-là à l'exportation des céréales ukrainiennes «à des fins militaires».
«Ce n'est plus un secret pour personne, c'est un fait évident que cette zone est utilisée par le régime de Kiev à des fins militaires», a-t-il affirmé aux journalistes. «C'est un aspect très important qu'il ne faut pas oublier non plus». Le porte-parole du Kremlin a également qualifié d'«éhontée» la position des pays européens qui n'ont pas permis de remplir les conditions de l'accord pour la partie russe, menant ainsi au retrait de Moscou. "Ce n'est pas la faute de M. Guterres", le secrétaire général de l'ONU, a-t-il affirmé.
La Russie estime que l'accord n'a pas permis de lever les entraves et sanctions pesant sur ses propres exportations de céréales et d'engrais, comme cela aurait dû être le cas.
Dmitri Peskov a également assuré que Moscou se tenait «sans aucun doute» prêt à exporter ses céréales gratuitement aux pays africains qui en ont le plus besoin. Cette proposition sera notamment discutée avec les partenaires africains du Kremlin lors du prochain sommet Russie-Afrique prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), a-t-il indiqué.
Mardi, le ministère russe de la Défense a par ailleurs affirmé avoir mené dans la nuit «une frappe de représailles» qui a permis de détruire selon lui «les installations où des actes terroristes contre la Russie étaient préparés en utilisant des drones navals», au lendemain d'une attaque ukrainienne contre le pont de Crimée qui relie la Russie à cette péninsule ukrainienne annexée en 2014. «Le lieu de leur fabrication dans un chantier naval près de la ville d'Odessa» a aussi été touché et «environ 70.000 tonnes» de carburant détruites dans «des installations de stockage» près d'Odessa et de Mykolaïv, a précisé le ministère dans un communiqué.
Plus tôt mardi, l'armée ukrainienne avait elle affirmé que «six missiles Kalibr» russes avaient visé Odessa, précisant toutefois qu'ils ont été détruits par la défense aérienne mais que l'onde de choc et les débris des missiles «ont endommagé les infrastructures portuaires et plusieurs habitations privées».