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Autodafé du Coran en Suède: des milliers de personnes protestent au Pakistan

Autodafé du Coran en Suède: des milliers de personnes protestent au Pakistan
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Par AlAhed avec AFP

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi dans tout le Pakistan pour condamner l'autodafé fin juin d'un Coran en Suède, un acte qui avait soulevé l'indignation dans le monde musulman.

Le 28 juin, Salwan Momika, un Irakien réfugié en Suède, a brûlé quelques pages d'un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm et pendant la journée de l'Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.

En réponse, le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, avait appelé en début de semaine à des manifestations après la prière hebdomadaire du vendredi, ordonnant que cette journée soit consacrée à la défense de la «sainteté du Coran».

D'autres partis politiques, dont le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), la principale formation d'opposition de l'ex-Premier ministre Imran Khan, ont également partagé l’appel à manifester.

Des drapeaux suédois ont été brûlés en plusieurs endroits du pays, notamment sur le marché Sitara d'Islamabad.

«Le Coran est notre ligne rouge», ont tonné les centaines de manifestants réunis sur ce marché, qui ont réclamé la rupture des liens diplomatiques avec la Suède et l'expulsion de son ambassadeur.

Certains ont piétiné des drapeaux suédois sur lesquels avait été ajoutées la mention «#Boycottez la Suède» et une photo barrée du Premier ministre suédois, Ulf Kristersson.

À Karachi (sud), la capitale économique, quelque 3 000 sympathisants du parti radical Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP) ont marché pendant des kilomètres, certains frappant à coups de bâton des effigies recouvertes du drapeau suédois.

«Boycotter ses produits»

Le TLP, qui a été à l'origine ces dernières années de plusieurs manifestations anti-blasphème qui ont paralysé les grandes villes pakistanaises, a aussi réuni vendredi près de 5 000 personnes à Lahore (est), la deuxième plus grande ville du pays.

«L'ensemble du monde islamique devrait rompre ses liens diplomatiques avec la Suède et mettre une pression économique sur la Suède en boycottant ses produits», a déclaré dans un sermon Maulana Sheikh Tahir, dans une mosquée d'Islamabad.

La question du blasphème est particulièrement sensible au Pakistan, où même des allégations non prouvées d'offense à l'islam peuvent entraîner assassinats et lynchages.

Jeudi, le parlement pakistanais a adopté une résolution exhortant la Suède à traduire en justice Momika et «à s'assurer que de tels actes ne se répètent pas à l'avenir».

Plus de 200 manifestations ont également eu lieu dans la province très conservatrice du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), a indiqué à l'AFP un responsable local.

«Nous ne pouvons permettre à quiconque de profaner notre saint Coran sous le couvert de la loi sur la liberté d'expression», a déclaré le prêcheur Tayyab Qureshi devant un millier de personnes à Peshawar, la capitale provinciale.

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