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Le Bangladesh promet de ne pas forcer le rapatriement de Rohingyas en Birmanie

Le Bangladesh promet de ne pas forcer le rapatriement de Rohingyas en Birmanie
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Par AlAhed avec AFP

Le Bangladesh a promis qu'aucun réfugié rohingya ne serait renvoyé en Birmanie contre son gré dans le cadre d'un projet de rapatriement controversé, a déclaré la Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies pour les réfugiés citée dans un communiqué.

«Les réfugiés qui souhaitent rentrer devraient avoir accès à des informations claires et factuelles pour pouvoir prendre des décisions libres et éclairées», a déclaré Kelly T. Clements, Haut-Commissaire adjointe du HCR, lundi en fin de journée, après une visite de quatre jours au Bangladesh.

«Les réfugiés ne doivent en aucun cas être contraints ou forcés de rentrer (en Birmanie), ce que le gouvernement nous a assuré qu'il ne ferait pas», a-t-elle ajouté après sa rencontre avec les autorités gouvernementales et des réfugiés. Le Bangladesh abrite environ un million de Rohingyas, minorité musulmane en Birmanie. Environ 750.000 d'entre eux ont fui en 2017 la répression de l'armée birmane dont ils étaient victimes et qui fait désormais l'objet d'une enquête pour «actes de génocide» devant la Cour internationale de justice (CIJ).

Projet pilote de rapatriement

Le Bangladesh et la Birmanie préparent la mise en oeuvre d'un projet pilote de rapatriement de 1176 réfugiés, malgré l'inquiétude manifestée par des réfugiés et des groupes de défense des droits tels que Human Rights Watch (HRW) qui a mis en garde contre de «graves risques» le mois dernier.

Le projet proposé par la junte birmane prévoit de rapatrier ces Rohingyas dans l'État Rakhine, leur région d'origine ravagée par la violence. Le Bangladesh a affirmé à plusieurs reprises que tout rapatriement serait volontaire. Cependant, plusieurs Rohingyas concernés par le projet de rapatriement ont déclaré à l'AFP avoir été menacés pour y prendre part.

«Vous ne pouvez pas rester ici, nous vous battrons»

Un Rohingya, ayant requis l'anonymat, a affirmé que les responsables du camp de réfugiés l'avaient appelé tous les jours. «Ils lui ont dit: 'Si vous ne partez pas, vous ne pouvez pas rester ici, nous vous battrons». Un autre Rohingya, s'exprimant lui aussi sous couvert de l'anonymat, a assuré qu'on lui avait ordonné de partir, mais qu'il ne le ferait que si la Birmanie lui rendait sa terre.

«Ils ont dit: 'vous devez partir, vous ne pouvez pas rester ici'», a-t-il raconté. «Mais pourquoi devrions-nous partir si nous ne récupérons pas nos terres?», a-t-il ajouté, «s'ils (les Birmans) nous donnent la citoyenneté, nous rentrerons (en Birmanie), s'ils nous rendent nos terres, nous partirons».

«Nous continuons de plaider pour la création de conditions favorables en Birmanie afin que les réfugiés puissent rentrer en toute sécurité et dans la dignité, et que les retours volontaires puissent être durables», a souligné Mme Clements après avoir visité les camps de Cox's Bazar. Bien qu'installés en Birmanie depuis des générations, la plupart des Rohingyas sont apatrides et n'ont accès ni à la santé ni à l'éducation dans le pays à majorité bouddhiste, gouverné par la junte depuis le coup d'État du 1er février 2021.

 

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