Ukraine: De «sérieux obstacles» à la paix, le conflit pourrait durer «des décennies» selon Moscou
Par AlAhed avec AFP
Un allié de premier plan du président Vladimir Poutine a déclaré ce vendredi que le conflit en Ukraine pourrait durer des décennies et que des négociations avec l'Ukraine étaient impossibles tant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, soutenu par l'Occident, serait au pouvoir.
«Ce conflit durera très longtemps. Pendant des décennies, probablement. C'est une nouvelle réalité», a déclaré le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, cité par les agences de presse russes.
Il a déclaré que la Russie ne pouvait faire confiance à aucune trêve avec les dirigeants actuels de Kiev, car le conflit ne ferait qu'éclater à nouveau et la nature même du gouvernement actuel de l'Ukraine devrait être détruite.
Les négociations avec «le clown Zelensky» sont impossibles, a-t-il lancé. «Tout finit toujours par des négociations, et c'est inévitable, mais tant que ces gens seront au pouvoir, la situation de la Russie ne changera pas en termes de négociations».
La Russie voit de «sérieux obstacles» à la paix
Dans le même contexte, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dit vendredi voir de «sérieux obstacles» à la recherche d'une solution pacifique en Ukraine, en recevant l'émissaire chinois Li Hui à Moscou.
Lors de leur entretien, «le ministre russe des Affaires étrangères a réaffirmé l'engagement de Moscou en faveur d'une résolution politico-diplomatique du conflit, notant les sérieux obstacles créés par l'Ukraine et ses soutiens occidentaux à la reprise des pourparlers de paix», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
«Sergueï Lavrov a exprimé sa gratitude à la Chine pour sa position équilibrée à l'égard de la crise ukrainienne et a signifié sa haute appréciation de la volonté de Pékin de jouer un rôle positif dans son règlement», a-t-elle ajouté.
Li Hui, ancien ambassadeur chinois à Moscou, a été envoyé par Pékin pour discuter d'un règlement politique du conflit en Ukraine.
Il effectue une tournée en Europe depuis une semaine.
Lors de sa visite à Kiev plus tôt en mai, Li Hui s'était entretenu avec le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.
Ce dernier avait alors insisté sur «le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine».
À Berlin, le gouvernement allemand a demandé à M. Hui de «faire pression» sur la Russie pour qu'elle retire ses troupes d'Ukraine.
La Russie et la Chine entretiennent des relations étroites qui se sont renforcées sur les plans économique et diplomatique depuis le déclenchement le 24 février 2022 de l'opération militaire russe en Ukraine et la pluie de sanctions occidentales qui a frappé l'économie russe.
Pékin n'a jamais condamné publiquement l'opération russe et le président chinois Xi Jinping s'est rendu en mars à Moscou où il a apporté un soutien marqué à son homologue russe Vladimir Poutine.
Le sommet de l'Otan «surtout» consacré au soutien à l'Ukraine
Par ailleurs, le sommet de l'Otan qui doit se tenir en juillet à Vilnius sera consacré «surtout» au soutien concret à l'Ukraine, a déclaré vendredi à Tallinn le chancelier allemand Olaf Scholz.
Répondant à une question sur l'éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'Otan au sommet, Olaf Scholz a déclaré «qu'il s'agira à Vilnius avant tout d'organiser un soutien concret à l'Ukraine dans cette situation».
«La question à laquelle nous devons répondre maintenant est la suivante: Comment pouvons-nous améliorer la coopération dans la situation concrète de l'attaque russe contre l'Ukraine?», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse commune avec les premier ministres des trois pays baltes, et «comment pouvons-nous faire comprendre que nous maintiendrons ce soutien aussi longtemps que nécessaire».
La Première ministre estonienne Kaja Kallas a, quant à elle, estimé que l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan était «indispensable» pour «garantir la paix».
«Poutine est notre première cible»
Sur un autre plan, le général Vadym Skibitsky — le numéro deux du renseignement militaire ukrainien, le GUR, par où passent toutes les opérations menées au-delà de la ligne de front et au cœur de la Russie - n'a aucun scrupule à avouer dans un entretien son principal objectif: l'élimination du président russe.
«Les services secrets ukrainiens n'ont pas encore tué Vladimir Poutine parce qu'il se cache. Il commence seulement à refaire surface, et lorsqu'il le fait, nous ne sommes même pas sûrs que ce soit vraiment lui», a-t-il dit.