L’Arabie et la Syrie discutent de «mesures» pour arrêter l’isolement diplomatique de Damas
Par AlAhed avec agences
L'Arabie saoudite a accueilli mercredi le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, avant la tenue vendredi en Arabie saoudite d'une réunion de neuf pays de la région pour discuter d'un éventuel retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, dont le prochain sommet ordinaire est prévu le 19 mai dans le royaume.
Les deux ministres ont discuté «des mesures nécessaires pour parvenir à un règlement politique complet de la crise syrienne», a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'objectif est de parvenir à «une réconciliation nationale […] de ramener la Syrie dans le giron arabe et qu'elle reprenne son rôle naturel dans le monde arabe», ajoute le texte.
Le communiqué indique que la Syrie et l'Arabie saoudite sont convenues de reprendre les services consulaires et les vols entre les deux pays, soulignant que les deux parties sont d'accord pour renforcer les efforts en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme.
Les deux pays sont également convenus de résoudre les difficultés humanitaires et d'offrir un environnement propice à l'acheminement de l'aide dans toutes les régions de la Syrie.
Ils ont souligné l'importance du retour des réfugiés et des déplacés syriens dans leurs régions, ainsi que la nécessité de prendre les mesures requises pour stabiliser la situation dans le pays.
Le même jour, une délégation iranienne s’est rendue dans la capitale de l'Arabie saoudite, Riyad, pour rouvrir les missions diplomatiques dans le royaume.
La visite de la délégation iranienne est intervenue quelques jours après une rencontre historique à Pékin des chefs de la diplomatie des deux pays, qui avaient rompu leurs liens en 2016.
Riyad et Téhéran ont conclu récemment un accord, négocié par la Chine, pour une reprise de leurs relations. Ils devraient rouvrir leurs ambassades d'ici la mi-mai et mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans.
Arrivée à Riyad mercredi, «la délégation iranienne prendra les mesures nécessaires pour mettre en place l'ambassade et le consulat général à Riyad et Djeddah, ainsi que l'activité du représentant permanent de la République islamique d'Iran auprès de l'Organisation de la coopération islamique», a annoncé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
Riyad et Téhéran, deux poids lourds du Moyen-Orient, avaient rompu leurs liens après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes en Iran par des manifestants dénonçant l'exécution en Arabie saoudite d'un important religieux chiite.
Samedi, une délégation diplomatique saoudienne s'était rendue à Téhéran pour discuter de la réouverture de la représentation diplomatique du royaume dans la République islamique.
M. Kanani a précisé que la «délégation technique» de l'Arabie Saoudite partirait jeudi pour Machhad, deuxième ville d'Iran.
La semaine dernière, les ministres des Affaires étrangères iranien et saoudien, Hossein Amir-Abdollahian et Fayçal ben Farhane, ont eu des entretiens à Pékin sur la mise en œuvre de la normalisation amorcée dans la capitale chinoise le 10 mars.
Ce rapprochement devrait être formellement scellé à l'occasion d'une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi, à Riyad, à l'invitation du roi Salmane d'Arabie saoudite, un déplacement prévu après le ramadan, fin avril.